Les développeurs de Traveller's Tales avaient su, grâce à un concept sympa et une réalisation chiadée, faire de Lego Star Wars un jeu d'action destiné principalement aux enfants, qui malgré un gameplay pas original pour un sou, avait attiré le regard des joueurs consoles, avec une certaine curiosité. Qu'en est-il de Lego Indiana Jones ? Est-ce que les développeurs de Traveller's Tales ont su renouveler cette petite performance, ou le soufflet s'est-il déjà dégonflé ?
Pour ce qui est de renouveler le genre, le bilan est mi-figue mi-raisin. D'un côté, on change complètement de thématique puisqu'on passe de Star Wars à Indiana Jones, mais de l'autre, la formule reste identique, on se contente juste de la transposer dans l'univers des trois premiers films de la saga (dans une version édulcorée bien sûr, puisqu'il faut coller au public visé). Du coup, l'âme enfantine qui sommeille en nous rejailli dès que l'on voit les bouilles des héros modélisés façon Lego et on craque devant l'aspect super mignon du titre. Tout du moins pendant les premiers instants de jeu, ceux où la plupart des gens seront réceptifs aux clins d'oeil. Néanmoins, par la suite, une fois l'effet de surprise passé, on n'éprouve plus le même enthousiasme devant les images (et cela malgré une réalisation vraiment soignée). Surtout qu'à force de prendre des libertés par rapport aux scénarios d'origine, en réadaptant tous les passages qui pourraient choquer les plus jeunes (dont certains cultissimes), on finit par ne plus vraiment reconnaître la saga. Conséquence, la magie du jeu s'évanouit petit à petit.
Le gameplay perpétuel
Pour ce qui est du gameplay, Lego Indiana Jones se concentre principalement sur la résolution de puzzles. L'action n'est quasiment pas existante, et quand elle l'est, c'est tellement mou que l'on souhaite passer à la scène suivante le plus rapidement possible. On passe donc la plupart du temps à chercher des clés pour ouvrir des portes, activer des mécanismes et tous les classiques du genre. Le tout se répète pendant les 18 niveaux que contient l'aventure (6 par film). Les mêmes mécaniques reviennent à l'infini, mais dans des décors différents, ce qui s'avère franchement énervant. Bien sûr, il y a des aspects positifs, comme la gestion de deux personnages en simultané qui permet de diriger Indy ainsi qu'un personnage tiers grâce auquel on peut surmonter certains obstacles infranchissables pour l'archéologue (Demie-Lune se faufile dans les passages étroits, les femmes sautent plus haut, etc.). Certains apprécieront aussi l'option permettant à un deuxième joueur de rejoindre la partie à n'importe quel moment pour diriger le dit personnage secondaire et ainsi faire l'intégralité de l'aventure dans une sorte de co-opération light. De même, les plus acharnés seront ravis par la présence de nombreux secrets bien planqués qui augmentent la durée de vie (ce qui n'est, en fait, pas du luxe, tant la simplicité du titre rend l'aventure courte si l'on s'en tient à l'essentiel). Enfin, on trouve une option "jeu libre" qui permet de rejouer les niveaux déjà terminés avec n'importe lequel des personnages.
Ce n'est que pour les enfants
Même si, pour ma part, j'aurais largement préféré un Lego Les Gendarmes de Saint Tropez, je ne peux m'empêcher de compatir avec les joueurs trentenaires qui avaient bon espoir de trouver un jeu à leur niveau, avec une esthétique incroyablement attirante, qui exploiterait intelligemment une de séries les plus marquantes de l'histoire du cinéma. En somme, malgré une réalisation vraiment soignée, la pauvreté du gameplay et surtout sa redondance ne réservent le titre qu'aux jeunes enfants en pleine découverte du jeu-vidéo. Eux sauront apprécier l'aspect kawaï du titre et lui trouveront un challenge assez relevé pour les planter des journées entières devant la console sans brailler, ce qui, pour un parent, n'a pas de prix. Reste à espérer que le Lego Batman qui arrive prochainement remonte le niveau.