Je n'avais pas touché au premier King Arthur The Role Playing Wargame, mais j'en avais entendu du bien. Une sorte de Total War en pleine légende arthurienne, avec des éléments de jeux de rôle en plus, c'est quand même tentant, non ? Oui, mais c'est Paradox, d'où le résultat pour ce deuxième épisode.
Mise à Jour importante : Il apparaît que la version founie par Paradox via GamersGate n'était pas la bonne. Neocore Games m'a contacté pour éclaircir ce problème et j'ai pu tester la dernière version sur Steam : de nombreux problèmes ont disparu de la version "retail". Cela ne change rien au reste du jeu, mais comme je l'ai dit : il vaut son 3/5 sans les bugs, dont acte. La note est remontée d'un point de manière exceptionnelle.
Rien ne va plus chez les rosbeefs. Le roi Arthur est blessé par une explosion maudite alors qu'il astiquait le Saint Graal dans la forêt en compagnie de Lancelot, Kay et Genievre. Des années après, le royaume s'est morcelé et a sombré dans le chaos. Les Formoriens ont envahi une grande partie du territoire, et Arthur se meurt, tout maudit jusqu'à l'os. Il en incombe à son fils, William Pendagron de reprendre le pays en main et de trouver un remède pour son père. Ce qui le mettra rapidement sur la trace de Merlin. En chemin, le petit Billy rencontrera des chevaliers prestigieux et s'alliera à la puissante Fée Morgane pour retrouver le vieux magicien.
Le Graal, je sais pas où il est, mais il va y rester un moment
William devra aussi régler un tas de tracasseries locales, entre épidémies démoniaques, querelles de Sihdes, etc. D'une manière générale, et malgré le ton léger de cette introduction, le background de King Arthur II The Role Playing Game est vraiment passionnant, profond et sombre. Ça ne rigole pas trop, que ce soit dans le sud morcelé, dans le nord sous l'emprise d'un empereur romain fou et encore plus loin en territoire Picts. Oui bon, difficile de ne pas esquisser un sourire quand on croise Caradoc ou Perceval, mais en gros, l'histoire Dark Fantasy est l'un des point forts du titre de Paradox.
C'qui compte, c'est les valeurs !
La partie jeu de rôle y est aussi pour beaucoup. En fait, vous progressez en suivant des quêtes « aventures » durant lesquels le combat n'aura pas toujours sa place. Il faudra plutôt jouer une sorte de narration dont vous êtes le héros, avec plusieurs choix d'actions pour mener la quête à bien. Selon votre style, vous gagnerez ou perdrez de l'argent, des points en droiture ou en tyran, des points en chrétienté ou dans les croyances traditionnelles, ainsi que de l'influence auprès des quelques puissances encore indépendantes en Angleterre. Il faut aussi gérer tout un tas d'artefacts qui habilleront les héros de votre armée. Vos croyances et votre profil psychologique apporteront des compétences, des unités spéciales et des bonus divers et variés. Quant à l'influence, elle ouvre des options diplomatiques supplémentaires.
La carmelide, j'en ai aussi. Plus vraies que les vraies.
Les stats et les chiffres à bidouiller ne manquent donc pas. Le plus dur à gérer reste l'argent, car vous n'avez pas de revenu fixe. Votre trésorier dépend des récompenses de quêtes, de combats ou de la vente d'artefacts. Or en milieu de partie, les missions annexes se font rares, le coût pour remplacer vos soldats décimés sur le champ de bataille se fait de plus en plus pesant. Il y a aussi des bâtiments à construire dans chaque province pour débloquer de nouvelles unités, ou des recherches à effectuer, ce qui grossit la facture. Il faudra donc faire des choix précis dans les constructions, pour avantager un type d'unité par exemple. Ou bien améliorer vos talents de stratège pour limiter les pertes.
Décarre tes troupes de chez moi ou j'crame ton pays.
Les combats ressemblent à du Total War : on charge le terrain, on place ses unités, puis on les envoie taper des unités adverses selon les codes stratégiques du « qui est bon contre qui ». Vos héros sont très puissants et la plupart possèdent des capacités spéciales ou des sortilèges à utiliser sur le terrain. Les Sages manipuleront la magie (éléments, malédictions, etc.), les généraux apporteront des bonus aux troupes alentour et les guerriers iront faire des massacres au corps à corps. Les attaques magiques directes sur l'ennemi doivent cependant passer la barrière magique de ce dernier pour être efficaces. On aura donc tendance à lancer des sorts rapidement pour l'affaiblir avant de vraiment pouvoir profiter du feu d'artifice de boules de feu et autres éclairs foudroyants. Le tout est assez honnête, mais qu'il s'agisse de l'IA, des animations ou des graphismes, ce n'est pas Total War non plus, loin de là.
On en a gros !
Si la tactique de terrain n'est pas votre fort, vous pouvez aussi passer les affrontements en auto-combat. Mais vous vous rendrez rapidement compte que tout le déroulement de la campagne n'offre pas de grande sensation de jeu. On se contente de suivre la trame principale, avec beaucoup de contenu artificiellement fermé se débloquant au fur et à mesure. L'histoire est très intéressante, mais pour le reste. King Arthur II propose aussi des scénarios, mais les lancer fait planter mon jeu. D'ailleurs, la campagne principale crashe mon jeu aussi, donc je ne peux pas la finir. C'est plus embêtant que les autres nombreux crashs aléatoires, qui ne sont déjà pas très joyeux. Sans compter tous les bugs. Et n'oublions pas la tonne de défauts d'interface ou de contrôles qui vient pourrir l'expérience en plus...
Tous ces soucis sont vraiment embêtants, parce que je l'aimais bien ce petit King Arthur II. Trop brouillon, dirigiste et limité pour être inoubliable, mais tellement prenant de par sa narration (en anglais) et son univers qu'il méritait son 3/5 facile. Mais pour l'instant il est injouable, tout bonnement. Dans quelques patchs, peut être, et avec plus d'options, et notamment un multijoueur. En l'état, c'est un peu du foutage de gueule.