Comme un symbole, Dead or Alive Xtreme 3 Scarlet est sorti au Japon le 20 mars dernier, jour de mon anniversaire. Il est arrivé un peu après à la rédaction, sur Switch et PS4, et on s'est longuement, un peu trop peut-être, penché sur son cas, et voici notre avis sans concessions sur le sulfureux dernier jeu de la Team Ninja. Éloignez les enfants de l'écran, faites attention dans le métro, puisque comme indiqué dans le titre de ce TEST, le jeu est "CERO C" au japon, avec un pictogramme de symbole femelle entremêlé dans un symbole mâle. Chez nous, il ne sortira jamais.
TEST IMPORT réalisé à partir d'une version Japonaise
du jeu fournie par notre partenaire Nin-Nin-Game.com
Un bon niveau de Japonais est-il requis pour y jouer en import ? Non, pas du tout ! Les version Japonaises du jeu contiennent une traduction anglaise intégrale des textes, ce qui facilite grandement l'accès au jeu. Et si vous ne parlez pas non plus la langue de Shakespeare, on ne peut plus rien faire pour vous ! |
DOA 6 avait ouvert la marche en février, et DOA Xtreme Scarlet l'a rejoint en mars, un peu comme pour excuser le premier de s'être assagi, et rappeler que oui, Dead or Alive reste une série sulfureuse, à tendance presque érotique. En effet, même s'il reste toujours très sexy, DOA 6 n'est "que" PEGI 16, contrairement à DOA5LR qui avait multiplié les excès. Le contrat sera assurément rempli de ce côté là, mais qu'en sera-t-il du côté du jeu en lui-même avec ce Xtreme 3 Scarlet ? Rien n'est moins sur... En effet, on ne connaît que trop bien cette série et ses défauts.
A sa sortie en Mars 2016, et ce malgré une plastique plus qu'aguicheuse, Dead or Alive Xtreme 3 : Fortune peinait à convaincre. Trop peu d'activités, aucun multijoueur, et un grind tout droit sorti de l'enfer pour avoir tous les maillots. Cela ne m'a pourtant pas empêché d'y passer un nombre incalculable d'heures, le compteur étant faussé par d'innombrables dumps de sauvegarde. A l'époque, le jeu avait su s'enrichir, avec l'arrivée d'accessoires qui le rendaient encore plus sexy (accessoires aujourd'hui disparus de la version PS4), une synchro labiale (sic!), un mode VR sans gameplay où l'on pouvait s'adonner aux joies de l'observation, mais aussi et surtout pléthore de maillot DLC, tous achetable avec l'argent du jeu, sans débourser un centime, mais au prix d'un grind infernal, à grand coups de rechargements de sauvegarde au casino, ou de parties passées à tout zapper pendant 15 minutes avec une héroïne qui possédait "l'expérience" maximum. Alors quand une suite à été annoncée, mon sang n'a fait qu'un tour et une question s'est imposée : que vaudra donc ce nouveau DOA Xtreme, et sera-t-il toujours un poil frustrant et décevant ? C'est ce que nous allons voir tout de suite, je vous prie.
DOA Xtreme 3 Last Round
Commençons par évacuer les déceptions, et peut être restera t'il du bon pour la fin. Déjà, aucun transfert de sauvegarde n'est disponible. Expérience des filles et du propriétaire de l'île, maillots débloqués, objets déverrouillés... Il faudra tout reprendre à zéro. Tout. Au programme, toujours les mêmes 6 activités, qui font encore et toujours tache face à celles de DOA Xtreme 2, plus nombreuses et jouables à plusieurs en ligne. Au programme, à la piscine, des jeux aquatiques avec le saute coussin, la bataille de popotins, et le tirage de corde. Sur la plage, c'est escalade, course et bien évidemment, beach volley. Le feeling est identique à celui de la version précédente, hormis sur switch ou l'on doit réapprendre toutes les couleurs au saute-coussin et à l'escalade, mais aussi appuyer avec un timing sensiblement différent de celui des versions PS4, et ce dans à peu près tout les jeux. Le gros morceau est bien évidemment le volley, et avec un peu de pratique, vous devriez rouler sur le jeu, même en difficile. En facile, c'est bien simple, l'IA faisant parfois des fautes invraisemblables. Le jeu consiste bien évidemment toujours à gérer les 15 jours de vacances de votre nymphe, et de partager ses activités pour qu'elle reparte la plus satisfaite possible, et toujours d'un peu moins loin pour les fois suivantes. On enchaîne les vacances et les activités, on échange et on disperse les maillots, on remplit les missions aux objectifs divers pour déverrouiller de nouveaux accessoires et de "l'argent du propriétaire" pour les maillots DLC, le tout dans un faux rythme, lent et hypnotique. Clairement pas le jeu du siècle.
Et dès le début, DOA Xtreme 3 Scarlet reste très monotone et répétitif. Tant qu'on n'a pas joué avec la plupart des héroïnes, elles restent bloquées avec un seul et unique maillot... On nous avait promis un échange de tenues plus facile, mais il n'en est rien, et on fera toujours des sauvegardes préventives avant d'en distribuer un qui serait un peu trop osé. La rythmique est toujours la même, et ressemble à celui d'un dating-sim : On joue d'abord en priorité aux activités qui augmentent la complicité entre les filles, puis on commence par de petits cadeaux avant de passer aux choses sérieuses avec les maillots, pour ne pas risquer de se voir refuser son présent. Puis ensuite on passe aux choses qui payent bien, comme le volley et les missions pour satisfaire notre hôte et avoir une bonne note à la fin, tout en continuant à distribuer les maillots. Seules de nouvelles musiques, de qualité très inégales, viennent rythmer un peu différemment notre progression. DOA Xtreme était un jeu assez monotone, et la mouture Scarlet ne rectifie clairement pas le tir sur ce point en présentant une copie très similaire, peut être un peu trop, même pour la version "Super Turbo Alpha Diesel" qu'elle est.
Moins complet qu'un free to play !
Il y a 3 ans, le jeu débarquait sur PS4 avec 9 personnages, et aucun DLC n'avait vu le jour. Pourtant, un peu après, Dead or Alive Xtreme Venus Vacation voyait le jour, sous la forme d'un Free to Play a destination des joueurs PC Japonnais quasi exclusivement. Venus Vacation proposait alors des héroïnes inédites dans l'univers DOA, non présentes dans les jeux de baston ou les Ninja Gaiden, et continue toujours d'en proposer aujourd'hui. Avec 16 "combattantes" au total, 6 sont totalement inédites à Venus Vacation. 9 autres proviennent de Fortune, et la 10e, c'est Leifang, une tête connue, ajoutée elle aussi pour cette version PC. Le problème dans tout ça, c'est que Scarlet s'est contenté d'ajouter aux 9 combattantes de base Leifang, mais aussi Misaki, pour porter le nombre de personnages jouables à 11, et non 16. Les cinq autres personnages inédits arriveront ils sous la forme de DLC ? Seul l'avenir le dira, mais on est bien déçus par ce qui sera, au choix, une fainéantise des développeurs, ou un acte mercantile pur et dur.
Mais soit, passé cette nouvelle déception de voir un casting au final très restreint par rapport aux ressources disponibles, on s'intéressera à l'autre contenu de ce DOA Xtreme 3 Scarlet, ses maillots. Et bien sachez qu'il y a très peu de nouveautés à se mettre sous la dent. Quelques nouvelles couleurs de ci-de de-là, mais aucun nouveau modèle, sauf pour Misaki et Leifang, qui arrivent avec leur propre lot de tenues, qu'on avait pour certaines déjà déjà vus dans d'autres jeux de la saga auparavant, que ce soit de base ou en DLC. Le Scarlet vient remplacer le Venus et le Fortune, et quand aux costumes DLC, au nombre de 36 déclinés en 9 couleurs, c'est les mêmes que ceux qu'on a déjà vus, au même prix, et ils changent toutes les semaines, deux par deux. On a essayé de changer la date de la console, sans succès. J'ai néanmoins réussi à en acheter environ un peu moins d'un par run, en complétant un maximum d'objectifs à chaque fois. En effet, c'est ces missions, dont les plus dures sont de porter le même maillot que sa partenaire pour une activité, qui permettent de s'acheter ces 300 maillots supplémentaires. Ça et l'obtention du rang S à la fin. Le grind semble plus facile, aisé, et la limite sur son compte étant doublée et désormais à 3.000.000, on a de quoi voir venir. Aussi, l'expérience des héroïnes en fin de partie à presque été multipliée par 5 ! Avec l'événement X3 qui était en cours cette semaine, une nymphe est directement à 15 après sa première partie, ce qui devrait grandement simplifier la tache des joueurs, et leur faire économiser quelques dizaines d'heures...
Attrapez-les tous !
Si vous avez un peu suivi, vous avez remarqué qu'on a pu jouer aux deux versions du jeu, Switch et PS4, et sachez qu'elles présentent quelques différences significatives. Déjà, sur PS4, le mode VR est disponible d'emblée, et il était gratuit si vous preniez le jeu avant le 2 avril. Désolé si c'est trop tard pour vous. Si vous aviez déjà celui de Fortune, c'est bon, et vous allez aussi récupérer au passage quelques costumes DLC payants que vous aviez obtenus pour l'ancienne mouture. Sur Switch, forcément, pour les tenues de Fortune et Venus, il faudra passer à la caisse. Ensuite, sachez aussi que le jeu subit les affres d'une censure due à Sony dans sa version PS4 : L'éventail qui crée tellement de vent que l'anatomie des héroïnes s'en ressent, et que leur costume craque parfois, disparaît, tout comme les lotions qui changent la physique des mouvements du corps. Sur Switch, ces items sont de la partie, et une petite nouveauté fait son apparition, même s'il faudra un peu avancer dans le jeu pour en bénéficier : Et alors, avec le softness sensor, on appuie sur les gâchettes et on fait bouger la plastique des combattantes... Le même genre de truc qui à été banni des versions Sony des jeux de la franchise, vous l'aurez compris. Si vous hésitez, il faudra donc faire un choix, à savoir un mode VR sur PS4, et aucune censure sur Switch. Puis qui sait, le fantasme de certains pourrait se réaliser, permettant de mater sur la plage avec des lunettes VR en carton...
Si la version Switch est donc potentiellement plus riche que sa grande soeur sur PS4, elle souffre par contre d'un niveau technique inférieur. Sur la console de Sony, ça ronronne comme au premier jour et aujourd'hui encore, DOA Xtreme 3 reste assez flatteur pour la rétine. Sur switch, c'est un peu plus problématique : Déjà, le framerate est assez limite, aux alentours de 20 FPS. Mais ça reste parfaitement jouable et proche de l'expérience Vita, même si les timings changent clairement. Dans les menus, on à droit à des micro freezes bien flippants les premières fois, et agaçants les suivantes quand le bouton sur lequel on vient d'appuyer n'est, du coup, pas pris en compte. Aussi, la définition est inférieure, l'aliasing plus présent, et les modèles 3D semblent un poil plus grossiers. Mais malgré tout, le tout reste parfaitement jouable et joli quoi qu'on en dise, et passe très bien même en mode télé. Si votre choix est fait, il ne vous reste plus qu'à savoir si vous êtes prêts à vous investir des dizaines et des dizaines d'heures dans un jeu qui ne vous le rendra pas forcément.