À l’image d’Horizon Zero Dawn et son DLC The Frozen Wilds, les développeurs de Guerrilla Games ont souhaité exploiter jusqu’au bout Horizon Forbidden West avec Burning Shores. Une extension d’une dizaine d’heures vendue 19,99 euros en dématérialisé via le PlayStation Store, uniquement aux possesseurs d’une PS5 pour des raisons techniques et qui embarque plusieurs nouveautés. Un contenu qui nécessite d’être allé au bout de l’aventure principale et donc d’avoir terminé la mission « Singularité ».

Aloy goes to Hollywood

Après avoir écarté la menace des Zéniths, et dans l’attente de se confronter à un mal encore plus dangereux, Aloy est appelée par Sylens. Le personnage incarné par le regretté Lance Reddick. Et les nouvelles ne sont pas bonnes. Alors que le calme était revenu dans l’Ouest prohibé, Sylens nous fait savoir qu’un autre danger rôde sur la Côté embrasée de Los Angeles. Une zone mentionnée auparavant, mais enfin explorable cette fois, tout aussi hostile que les précédents environnements.

Test DLC Horizon Forbidden West Burning Shores gameblog

Mais Horizon Forbbiden West Burning Shores est également l’occasion pour Guerrilla Games de présenter la tribu des Quens et plus particulièrement le personnage de Seyka. Une marine déterminée qui sera constamment aux côtés de notre héroïne à la chevelure de feu. On a donc deux trames narratives qui s’entrecroisent et qui ont une importance pour la suite de la franchise. 

Si le DLC Burning Shores fait surtout office de passerelle entre Forbidden West et un futur Horizon 3, il n’en demeure pas moins intéressant. Notre nouvelle alliée, qui est indéniablement le gros focus ici, se révèle rapidement attachante grâce à son histoire et une bonne écriture du personnage. Un personnage qui permet en plus à Aloy de s’ouvrir davantage et ainsi de briller encore un peu plus. En revanche, on a plus été dérouté par la relation qui se crée entre les deux jeunes femmes au fil de cette virée dans un L.A en ruines.

Critique DLC Horizon Forbidden West Burning Shores gameblog

Sans trop en dire, certains moments fonctionnent réellement quand d’autres semblent parasités par la rapidité du récit. Mais est-ce bien la seule raison ? Pas nécessairement lorsque l’on voit la justesse d’un The Last of Us Left Behind. Le studio aurait peut-être dû prendre son temps, et mettre de côté l’impératif de faire de Seyka un personnage important pour un nouveau, et / ou mieux amener les choses. Cela étant dit, on a apprécié le duo au global, l'approfondissement de la tribu des Quens et du lore. Du côté des missions annexes, la mise en scène est toujours réussie et l’une d’elles fera d’ailleurs intervenir une (très) vieille connaissance… 

Bisou je manvol 

Horizon Forbidden West Burning Shores permet de visiter une nouvelle région, assez vaste, à dos d’Aile-Hélion ou… en canot ! Un moyen de transport de la tribu des Quens qui confère une petite vibe God of War Ragnarok, mais contrairement à ce dernier, cet ajout est vraiment inutile. Car hormis lorsque le déroulé l’impose, on ne ressent jamais le besoin de l’utiliser. Et pour cause, pourquoi prendre le large en bateau alors que l’on peut voler et profiter pleinement d’une mécanique qui arrive très tard dans le jeu principal ? Même chose pour la monture volante qui a la faculté de plonger dans l’eau, l’Aile-d’Hydros. Si les sensations de pouvoir passer du ciel aux profondeurs de l’océan sont bonnes, bien que perfectibles, c’est sous-exploité. De ce fait, en dehors d’une quête de l’histoire, on aura pas forcément l’occasion de s’en servir véritablement. Heureusement, le DLC a d’autres nouveautés en stock à faire valoir. 

Note DLC Horizon Forbidden West Burning Shores gameblog

En plus d’un set d’armes et de tenues légendaires, à améliorer avec des cristaux jaunes de Bordéclat, Aloy peut débloquer de nombreuses compétences inédites. Parmi elles, une aptitude pour visée en planant, s’accrocher à un ennemi via le grappin Attracteur pour lui asséner un coup après un QTE, harponner la monture volante pour réaliser une cascade digne d’un acteur d’Hollywood ou encore épingler des bonbonnes élémentaires à notre lance pour les combats au corps à corps. Une arme un peu spéciale et dévastatrice attend également le joueur… Une force de frappe supplémentaire qui tombe à pic afin de terrasser les nouvelles machines comme la Batracide. Une énorme grenouille qui peut faire mal, très mal, avec ses bonds, ses jets d’acide et qui pour couronner le tout, peut envoyer des drones histoire de corser toujours plus l’affrontement. 

Ces nouveaux ennemis et ce surplus d’équipement permettent de nous rappeler à quel point Horizon Forbidden West est grisant dans son gameplay. Là-dessus, rien n’a bougé et c’est tant mieux ! On peut néanmoins s’élancer dans les airs, et par conséquent se servir de la compétence pour viser en volant, grâce à des courants ascendants. Ça n’a pas été un game-changer, d’autant qu’on a déverrouillé cette capacité peut-être trop tard, mais Guerrilla Games a au moins essayé de densifier le gameplay et d’incorporer une verticalité plus importante.

Dans le DLC Burning Shores, Aloy peut également saisir des Balistes pour installer des prises d’escalade sur certains murs. Une nouveauté qui montre que la grimpette est toujours à la ramasse, comme les phases de plateforme. Entre les problèmes de collision ou les zones d’ascension « peu nombreuses », les développeurs ont encore du chemin à parcourir. Ce serait malhonnête que de dire qu’on attendait une évolution à ce niveau pour ce contenu, mais ça nous force malheureusement à remettre ce défaut en avant. 

La beauté ahurissante d’Horizon Forbidden West Burning Shores

Horizon Forbidden West Burning Shores sera peut-être considéré comme un DLC timide, mais en vérité, il offre beaucoup de choses pour son statut. Certes, ce n’est pas une extension énorme à la The Witcher, mais on « en a pour son argent »  malgré tout de même un sentiment de trop peu. Eh oui, quand c’est bon, on en veut toujours plus ! Mais là où cette extension ne se moque pas du monde, c’est sur le plan esthétique. Comme le jeu de base, c’est une nouvelle vitrine technologique à couper le souffle. En dépit d’un clipping décidément coriace, Burning Shores est éblouissant de bout en bout. 

Avis DLC Horizon Forbidden West Burning Shores gameblog

Chaque bout de la Côte embrasée est l’occasion d’en prendre plein les yeux. Si l’exclusivité PS5 a fait débat, on peut comprendre le motif de ce choix. Ce contenu nous propose une séquence ahurissante à la croisée de Shadow of the Colossus et God of War. Une scène magistrale où l’on aurait aimé qu’Aloy soit muette et arrête d’essayer de nous aider au bout de deux secondes, de manière injustifiée. Une grandeur technique qui est, comme précédemment, au service de l’artistique. Que ce soit le camp des Quens, les décors en intérieur, l'endroit où se situe le panneau d’Hollywood, le volcan au beau milieu d’un paradis aquatique, c’est un festival d’exotisme. De même, cette cohabitation entre la nature et des vestiges du passé est toujours retranscrite à merveille. 

Verdict DLC Horizon Forbidden West Burning Shores gameblog

Les développeurs ont aussi bien bossé pour éliminer ces regards dans le vide d’Aloy et des PNJ - qui bénéficient quant à eux d’une modélisation encore au top, y compris pour les plus secondaires. Cette fois, Aloy regarde là où il faut lors des conversations et ça change forcément beaucoup de choses. On a aussi le sentiment qu’il y a également eu une amélioration très notable en termes d’animations faciales par rapport à Horizon Forbidden West. Ce fut notre ressenti durant la cinématique finale avant l’épilogue, par exemple.