On vous en parle depuis assez longtemps, Ghost Recon Future Soldier se présente comme l'un des shooters à la troisième personne sur la guerre moderne les plus séduisants. Mais dans un univers aussi concurrentiel, arriver à tenir le haut du pavé est un exercice difficile duquel le titre d'Ubisoft se sort plutôt bien, pour ne pas dire très bien. Briefing.
Lorsque nous avons vu pour la première fois GRFS, j'avoue ne pas avoir été totalement emballé à cause d'une réalisation un peu en retrait et de plusieurs bugs gênants. Mais depuis, le titre a considérablement évolué au point de carrément chatouiller la rétine et de proposer une action intense, le tout saupoudré d'un scénario politico-terroriste plutôt bien amené, même si on commence à avoir l'habitude de ce genre d'histoires.
S'en va-t-en guerre !
Comme je vous le disais, la réalisation technique du jeu a considérablement évolué au cours de l'année dernière. Alors même si certaines textures peuvent paraitre encore simplistes, le rendu global, accompagné de nombreux jeux d'ombres et de lumières subtils assure le spectacle. A coup sûr GRFS flattera votre rétine grâce à la variété de ses décors et même si d'autres titres font mieux en terme de réalisation, d'autant qu'il faut tout de même bien admettre que l'image scintille pas mal sur l'ensemble de l'aventure. C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus dérangé finalement. Côté mise en scène et histoire, nous sommes dans la peau des Ghosts, unité d'Elite fictive de l'armée US. Afin de déjouer un conflit d'envergure forcément mondiale votre escouade passera par l'Amérique du sud, en traversant le Grand Nord, les pays de l'Est ou même le désert africain. Un périple qui vous fera voir du pays, et dans lequel on oscille entre échanges de tirs musclés et infiltration. Une combinaison qui a déjà fait ses preuves et qui sied parfaitement aux ghosts.
Un arsenal de choix
La grande force de ce Ghost Recon et Ubisoft l'a bien compris, c'est de proposer un nombre absolument gigantesque d'armes aux joueurs via un tout nouvel outil, le Gunsmith. Pour faire simple, chaque arme peut être démontée via une interface spéciale (compatible avec Kinect) dans laquelle on pourra changer de la crosse à la détente, en passant par le viseur, et y rajouter différentes options (silencieux, crosse de stabilisation, etc.) Chaque modification aura un impact sur les réactions et les performances de l'arme choisie. Sachant que plus d'une cinquantaine sont disponibles et que vous débloquez différentes parties des armes en relevant des défis en solo, les combinaisons sont extrêmement nombreuses. Heureusement, il sera possible de tester chaque modification dans un stand de tir avant les missions. De quoi passionner les amateurs du genre pendant des heures et si, par malheur, vous n'êtes pas fan des armes ou que vous ne voulez pas perdre du temps avec cela, des combinaisons automatiques ont été intégrées par les développeurs pour proposer des mitrailleuses, armes de poing, fusils, etc. équilibrés. De quoi s'assurer d'avoir une arme parfaite en toute circonstance.
Entre action et infiltration
Si Ghost Recon Future Soldier assure grâce à son ambiance, à la fois avant et pendant les missions, il fait aussi fort côté immersion. Outre l'histoire, les briefings qui font état de la situation vous mettent de suite dans le bain et on comprend vite que la guerre moderne c'est aussi, et surtout, une fine combinaison entre discrétion et actions éclairs. Plusieurs missions vous laissent d'ailleurs le choix dans la manière dont vous souhaitez les aborder, pour peu que se faire détecter n'y mette pas un terme de façon automatique comme c'est le cas pour certaines. Avec vos comparses (I.A. ou joueurs puisque la campagne est jouable jusqu'à 4 en coop), vous tenterez souvent de la jouer discrète en profitant du camouflage optique (utilisable uniquement si vous vous déplacez doucement et accroupi) et en détectant les cibles à distance grâce à la vision magnétique ou avec le fameux drone volant dirigeable à distance. Ces séquences en toute discrétion seront l'occasion de profiter du tir synchronisé à plusieurs pour des mises à mort au ralenti franchement réussies. Mais comme je vous le disais, tout ne se déroule pas toujours comme prévu et lorsque vous serez détecté, la guerre sera lancée. Ces moments soulignent la finesse du gameplay de Ghost Recon Future Soldier qui propose alors des séquences de gunfight faciles à jouer, combinées à un système de couverture efficace. Les vues de caméra sont d'ailleurs appuyées lorsque vous êtes sous le feu ennemi pour réellement vous donner l'impression de subir l'action en attendant un tir de suppression d'un comparse pour vous tirer ce ce mauvais pas. Grandiose. On soulignera du coup la vivacité des I.A. qui vous accompagnent lorsque vous jouez seul. Réactives, elles savent rester discrètes lorsque nécessaire et s'avérent particulièrement efficaces en combat, surtout pour vous soigner lorsque vous êtes touché. Une bonne chose même si vous vous en doutez, c'est à plusieurs que GRFS révèle tout son potentiel.
Frères d'armes
Si j'ai apprécié de faire la campagne dans mon coin, c'est surtout entre amis que le plaisir est total. On indique les cibles à ses comparses grâce à tout l'arsenal des Ghosts (genade détectant la présence d'ennemis, le drone, la vision magnétique, le marquage à la visée, etc.), on se faufile à travers les rondes, on contourne, on tente de passer discrètement en tuant certains gardes, etc. Bref, on joue avec l'I.A. ennemie, et c'st finalement une expérience d'infiltration pas si commune en multijoueur, loin de là. A la moindre erreur, on passe en mode combat et vous vous rendrez compte que certains passages deviennent alors nettement plus difficiles à négocier (surtout en mode hard : une balle, un mort) : là encore, les coéquipiers humains renforcent l'expérience, en bien, comme en mal s'ils échouent à réagir correctement... La variété des environnements et de la campagne permet heureusement plusieurs approches à l'aide de vos camarades, ce qui ajoute une vraie dimension tactique dans la manière de jouer en coopération, avec des discussion stratégiques entre joueurs (à avoir limite à voix basse !). Et c'est sans compter sur le Gunsmith et les spécialités de chacun pour étoffer les possibilités suivant les talents et les préférences des joueurs. Non, franchement, il y a de quoi faire dans cette campagne, même si le scénario reprend les poncifs du genre.
La guerre, ça rend compétitif
Outre la campagne solo, différents modes de jeu sont disponibles à plusieurs. On pense évidemment à la partie coopérative, là encore, avec le mode Guerilla. Il s'agit d'un mode Horde dans lequel un groupe de quatre joueurs va défendre différentes zones d'une carte contre des dizaines de vagues d'ennemis et de multiples boss. On peut évidemment refaire son arsenal entre les vagues pendant un laps de temps limité. Rien de révolutionnaire mais c'est pourtant un mode efficace pour apprendre à jouer en coordination avant de se lancer dans le vif du sujet, le multijoueurs compétitif à six contre six.
Même si nous avons subi quelques déconnexions pendant nos parties, avouons que l'offre proposée est complète : matchs à mort avec objectifs dynamiques (Conflit), récupérer et placer une bombe en protégeant le porteur (Saboteur), prendre le contrôle de zones spécifiques en passant d'un lieu à l'autre (Leurre) et enfin protéger ou conquérir une zone alors que chaque joueur ne possède qu'une seule vie (Siège). Mention spéciale pour les modes Leurre et Siège. Le premier est assez fourbe puisque l'équipe qui attaque doit trouver le bon poste à contrôler sur les trois indiqués sur la carte et le second mode rajoute une tension supplémentaire puisque vous ne pouvez pas revenir aider vos camarades une fois au tapis. Même si on retrouve des bases classiques, ces modes ont le mérite de proposer quelque chose d'un peu différent, surtout via le Leurre mais aussi grâce aux cartes, pour la plupart bien pensées, même si certaines manquent un peu d'envergure.
Pour conclure, on terminera sur les classes du jeu en multijoueurs. Elles sont au nombre de trois. Le fusiller sera le spécialiste de l'action directe, alors que l'éclaireur préfèrera se la jouer discret et que l'ingénieur, lui, jouera la carte de l'information pour préciser la position des ennemis à ses comparses. Seulement trois classes, certes, mais chacune évoluera au fil des parties pour débloquer différentes armes et compétences. Camouflage plus efficace (même s'il n'est pas infaillible) et drone capable de tirer dans les hauteurs sauront vous donner l'avantage par exemple. Ces artifices soulignent surtout la finesse de Ghost Recon Future Soldier dans sa globalité. Contrairement aux autres jeux du genre, le TPS d'Ubisoft se distingue surtout dans la subtilité de son jeu au moyen de gadgets, mais aussi de tactiques, et de une dynamique bien réglée alternant entre action et infiltration.
Ghost Recon Future Soldier a trouvé le bon compromis en offrant une campagne solo solide et bien menée, du jeu en coopération et en compétitif complet, ainsi qu'une batterie d'armes à customiser via une interface originale. Le rêve pour tout fan de TPS moderne qui se respecte, en somme. Nous regretterons néanmoins que certains passages de la campagne solo soient parfois un peu faciles et que l'on ait trop l'impression d'être guidé, séquence après séquence. Heureusement, les possibilités tactiques suffisent à faire la différence et à assurer une campagne conséquente en solo comme en coopération. Enfin, l'offre multijoueurs fait la part belle à la finesse plus qu'au bourrinage, c'est pourquoi Ghost Recon Future Soldier peut se targuer d'être un des TPS les plus efficaces de l'année.