Tout comme Naughty Dog, Insomniac Games est un studio californien dont le succès est associé à une gamme de consoles, la PlayStation. Créateur de Spyro sur la première console Sony, puis de Ratchet & Clank sur PS2, puis PS3, le studio ayant surtout apporté son aide à de gros projets telles que les séries Killzone ou God of War III sur cette dernière génération, ce faiseur de mascottes s'émancipe aujourd'hui du géant japonais pour s'associer avec Electronic Arts à travers une nouvelle licence : Fuse.
Le Fuse. Une substance extraterrestre qui interagit au niveau subatomique avec tout organisme, vivant ou non, avec lequel elle entre en contact pour démultiplier ses potentialités, sa puissance. Ce qui dans mon esprit pas très scientifique m'amène à l'exemple suivant : une goutte de Fuse dans un peu de bière et un demi suffirait à être ivre mort. Pratique pour les économies en temps de crise. Mais dans le futur, il en est du Fuse comme du pétrole. Ce n'est plus forcément les propriétaires du PSG qui le possèdent mais c'est toujours la baston pour s'en procurer. Et même que pour le coup, c'est une bande de terroristes qui veut se récupérer l'or... doré (sic) pour, on l'imagine, d'autres projets que celui de répandre la paix dans le monde. Et c'est là qu'intervient le quatuor Overstrike 9, l'équipe d'intervention militaire d'élite que l'on incarne dans ce jeu pensé pour s'apprécier véritablement à plusieurs.
Le pouvoir, c'est le Fuse
Mercenaires au service de clients aussi riches que mystérieux, Dalton, Izzy, Jacob et Naya vont découvrir le Fuse et ses propriétés lors d'une mission de routine qui va vite dévier, au fil des événements, en un sauvetage du monde. Les quatre compères, déjà équipés d'un pistolet précis et d'une mitrailleuse ou d'un fusil à pompe, vont découvrir des armes chargées au Fuse permettant à chacun de se distinguer dans sa manière de faire le ménage. Ainsi, Dalton produira un panneau d'énergie protecteur et balancera des ondes à courte distance, Izzy pourra cristalliser et ainsi immobiliser ses ennemis, alors que Naya au bout de plusieurs salves, les fera imploser et que la précision de l'arbalète de Jacob est bien entendu pensée pour jouer les snipers. C'est sur cette complémentarité que mise Fuse, le ratissage en chaîne étant encouragé par des points d'XP qui s'accumulent, une brochette d'ennemis rôtis tous à la fois.
De l'action et rien que de l'action
Il y a bien entendu le plaisir immédiat de voir des points s'afficher alors que l'on tire avec Naya au travers du bouclier de Jacob qui nous protège et qu'on engrange les combos en faisant exploser les méchants à la chaîne, cet XP qui s'accumule servant bien à débloquer des compétences. Si certaines sont communes à tous les personnages, comme l'amélioration des dégâts, des armes "classiques" et l'obtention d'une meilleure santé, certaines capacités sont propres à quelques personnages, comme la possibilité donnée à Naya de devenir invisible durant quelques secondes. Cependant, la grande redondance des situations de jeu, où le nombre d'ennemis est favorisé par rapport à leur jugeote, ne permet pas vraiment de varier les manières de jouer. De par l'agencement de ces environnements et l'apparence des ennemis, Fuse rappelle beaucoup les phases d'actions de Mass Effect, en plus peaufinées bien évidemment, car l'action proposée est l'atout principal du titre, contrairement à la série BioWare qui propose tout un univers riche et du jeu de rôles. Ici, l'histoire est assez faible et si l'on pouvait s'attendre à un peu d'originalité avec des personnages non photo-réalistes mais inspirés de ce que l'on peut voir dans le cinéma d'animations en images de synthèse, en jeu, il n'en est rien.
Un jeu qui arrive trop tard
En effet, Fuse est un jeu qui se tient, qui propose de l'action à foison et cette idée sympa d'associer les joueurs (on peut faire l'histoire en mode coop en ligne jusqu'à quatre, si on trouve du monde..., ou changer de personnage quand on veut en solo) avec les différentes capacités du Fuse. Il y a même certaines phases de grimpettes qui varient un peu la progression. Mais globalement, on a surtout l'impression qu'après les Gears of War et autres ersatz sortis au fil des années, Fuse arrive trop tard. Il propose tous les éléments classiques du genre avec ses personnages qui se balancent des vannes relou, des vagues d'ennemis toujours plus massives (il y un même un mode "Echelon", un mode "Hordes" en fait) mais à aucun moment, Fuse ne se démarque de la concurrence pour tirer son épingle du jeu. Environnements et ennemis génériques, redondance des situations, le titre n'embarque jamais le joueur.
Avec Fuse, Insomniac et EA proposent ce qui semble si cher aux joueurs : une nouvelle licence. Mais si EA comptait avec ce titre posséder comme presque tous les éditeurs majeurs son TPS à refourguer ensuite tous les ans, l'éditeur américain y pense un peu tard. Fuse possède toutes les caractéristiques du TPS moyen : quatre personnages dont on découvrira au fil de l'histoire leur passé, un mode "Hordes" appelé "Echelon", des environnements génériques où se planquer pour canarder de grosses vagues d'ennemis. Mais malgré ce que pourrait laisser à penser l'apparence de ses héros, Fuse reste constamment dans les clous du genre et ne se distingue en rien. Ainsi, si vous avez des envies d'action pure avec des potes en ligne (car les inconnus sont peu nombreux...), vous pouvez vous offrir ce titre à petit prix mais si vous avez épuisé les titres du même genre ces dernières années, pas sûr que vous vous amusiez. Fuse aurait largement pu s'imposer s'il était sorti en début de génération, là, il passera malheureusement inaperçu.