Final Fantasy est l’une des sagas les plus légendaires du jeu vidéo. Du haut de ses trois décennies, la licence a définitivement marqué l’industrie de son empreinte et a été pendant longtemps l’ambassadrice du RPG japonais en Occident. Il aura fallu néanmoins attendre 1997 avec FF7 pour la découvrir véritablement dans nos contrées. A l’heure où Final Fantasy 16 crée la rupture avec les autres épisodes en proposant un gameplay plus orienté action que jamais, Square Enix revient aux sources avec Final Fantasy Pixel Remaster.
Voilà déjà 36 ans que la saga Final Fantasy fait voyager les joueurs dans ses univers faits de magie, de Chocobos et de Mogs. Une licence érigée au rang de saga culte, dont les épisodes fondateurs reviennent sur PS4 et Nintendo Switch à travers une compilation indispensable à la fois pour les fans de la licence et les amateurs de RPG au tour par tour. L’occasion de (re)découvrir sous leur meilleur jour certains des épisodes les plus appréciés et méconnus en France grâce à des versions remasterisées du plus bel effet. Mais faut-il craquer pour cette compilation ? Ne faisons pas durer le suspens, c’est un grand oui.
Les meilleures versions de six jeux cultes
Retour en force pour la saga Final Fantasy. Avant l’arrivée du seizième opus prévu pour ce 22 juin sur PS5, Square Enix a décidé de tirer encore un peu plus sur la corde nostalgique des joueurs. Les six épisodes initiateurs de la saga reviennent plus beaux que jamais dans une compilation sombrement intitulée Final Fantasy Pixel Remaster. On ne va pas s’attarder sur le gameplay, l’histoire ou les personnages de chacun des jeux puisque cette collection ne modifie en rien le fond de ces œuvres par rapport à leurs versions originales. Une petite précision s’impose pour les non-initiés en revanche : chaque épisode est différent avec un scénario, des thématiques, une ambiance et de systèmes de combats renouvelés d’un jeu à l’autre. Sachez seulement que certains ont bien moins vieillis que d’autres. C’est avant tout la forme qui change avec une direction artistique sublimée et unifiée pour l’ensemble des six jeux. Kazuko Shibuya, l’artiste des épisodes originaux, a pour l’occasion retravaillé les sprites, c’est-à-dire les éléments visuels pour les personnages, les monstres et les décors, pour un résultat des plus charmants et tape-à-l’œil. C’est beau, plus détaillé et avec des tons et des couleurs plus adaptés à nos écrans modernes. Un petit festin visuel aux doux parfums de rétro.
Square Enix profite également de ces portages console pour corriger certains choix artistiques douteux des versions PC et mobiles parues quelques années plus tôt. La typographie infâme et hautement critiquée par la communauté laisse place à une nouvelle police « pixel » plus harmonieuse avec le reste du jeu et qui fait un bien fou à la lisibilité de l’interface. Une cohérence graphique qui sublime l’ensemble des épisodes et qui se conjugue avec un retravail de musiques entièrement réorchestrées par Nobuo Uematsu en personne, qui nous régale encore avec un travail d'orfèvre. Cette nouvelle direction musicale se paie même le luxe de sublimer des compositions originales qui faisaient déjà partie des plus beaux morceaux de l'industrie.
Ce sera d’autant plus vrai pour la célèbre scène de l’opéra de Final Fantasy 6, qui a entièrement été refaite dans FF Pixel Remaster. Les fans de la première heure pourront enfin entendre Celes chanter avec une vraie voix dans un réarrangement somptueux, qui sera même traduit dans sept langues différentes y compris le français. Frisson garanti, mais les puristes pourront tout même alterner avec les musiques originales qui font leur retour dans ces versions, même si nous avons personnellement préféré celles remises au goût du jour qui viennent donner plus de corps et d’émotion aux scènes fortes de certains jeux.
Une touche de modernité qui se paie trop cher ?
Final Fantasy Pixel Remaster est de ces remastérisations qui ne veulent laisser personne sur le carreau. Tout a été pensé pour que les nostalgiques comme les néophytes disposent tous de la meilleure version possible pour découvrir ces six jeux. Sans en renier les origines ou modifier fondamentalement l’expérience de base, quelques options de confort se greffent à l’ensemble pour rendre ces épisodes plus accessibles à un nouveau public ou au contraire offrir plus de challenge aux vieux de la vieille amateurs de défi. Multiplicateurs d’expérience et de gils (jusqu’à x4 et qui ne bloquent pas les trophées sur PS4 et PS5), possibilité de rendre le jeu plus difficile en coupant l’obtention d’XP, sauvegardes automatiques comme manuelles, désactivation des combats aléatoires, ou encore combats automatiques sont autant de nouveautés et d’ajouts ergonomiques qui viennent améliorer la qualité de vie de chaque épisode. Cerise sur le gâteau, on retrouve désormais un bestiaire complet, des lecteurs de musiques et des galeries d’illustrations en bonus, qui sont certes anecdotiques mais permettent de toujours plus se plonger dans l’univers de la saga.
On regrettera surtout l’absence d’un boost de vitesse lors des affrontements, comme ce qui a été fait pour les portages de FF7 à 9 sur les consoles actuelles, qui aurait clairement permis de gagner en rythme lors des joutes classiques. Ici, il faudra impérativement passer le mode combat automatique qui répète à l’infini la dernière action effectuée pour chaque personnage et finalement n'accélère pas les animations tant que ça. On pourra néanmoins compter sur des accessoires pour améliorer la vitesse de déplacement des personnages. C’est toujours ça de pris. Au rayon des doléances : l'absence de contenus bonus des versions GBA et PSP de certains épisodes, dont de nouveaux donjons pour le premier épisode, de boss inédits pour FF6 ou même un scénario annexe pour le second volet. Rien de dramatique non plus puisqu’ils n’avaient pas de véritable impact sur les jeux de base, mais certains d’entre eux étaient plutôt bienvenus. Le but de Final Fantasy Pixel Remaster étant de proposer une expérience se rapprochant au maximum des opus originaux avec des touches de modernité, ce choix peut se comprendre.
A dire vrai, il y a déjà tant à faire avec chaque jeu que cela reviendrait à faire la fine bouche à ce stade. D’autant que la qualité des portages, leurs améliorations graphiques comme techniques et leur traduction française intégrale ont déjà de quoi mettre des étoiles plein les yeux. Que l’on connaisse l’un des épisodes remasterisés sur le bout des doigts ou qu’on ait enfin l’occasion de les découvrir (coucou FF3 qui n’était jamais sorti chez nous dans sa version originale), la magie opère dès les premières minutes. N’y allons pas par quatre chemins : il n’y a à ce jour pas mieux pour découvrir les origines de la saga et avec des épisodes monumentaux dans le lot comme FF4 et FF6, difficile de ne pas craquer. L’addition sera sans doute un peu trop salée pour certains joueurs. Comptez 12€ pour les deux premiers volets de la licence puis 18€ pour les suivants à l’achat individuel. L’offre groupée revient quant à elle à 75€ avec quelques fonds d’écran en cadeau et semble alors indispensable. Le tarif peut paraître élevé pour des jeux ayant parfois plus de 30 ans d’âge, mais il offre derrière des centaines d’heures de jeu et des épisodes qui n’ont pas pris une ride.