J'ai entendu parler pour la première fois de Fable Heroes lors d'une présentation récente de Fable : The Journey, l'autre spin-off de la série de Lionhead à paraître pour Kinect le 4 septembre 2012. Il me tardait de découvrir vraiment de quoi il s'agissait... et ma foi, je suis plutôt déçu.
Fable Heroes est un beat'em all jouable à 4, en local ou en ligne. On choisit son héros, on se balade sur un plateau représentant le monde d'Albion pour choisir un niveau, et c'est parti pour de la castagne coopérative. Si l'ensemble bénéficie d'un design en semi cel-shading assez réussi et mignon, les petits personnages poupées reprenant les traits des héros les plus connus de la série n'ont malheureusement pas beaucoup d'autres qualités à offrir...
Je vois rien
Je crois que le pire, dans Fable Heroes, reste l'absence étonnante de lisibilité au beau milieu de la mêlée. C'est sans doute voulu, avec tous ces effets de nuages de poussière, d'éclairs d'impact, et de pièces à collecter qui jaillissent des monstres, mais j'ai passé presque plus de temps à me demander où j'étais à l'écran qu'à prendre plaisir aux combats. Ces derniers manquent cruellement de patate, l'impact des coups sur les différents ennemis (hobbes, scarabées, morts-vivants, balverines, et autres extraits du bestiaire de Fable) ne se fait jamais sentir, pas plus qu'une quelconque connexion avec le monde dans lequel on évolue. Qu'à cela ne tienne, le jeu n'étant pas bien difficile, on progresse malgré tout en massacrant le bouton d'attaque, en balançant une fois de temps en temps une attaque chargée avec le bouton dédié, ou une super-attaque de zone quand on n'y voit vraiment plus rien. Chaque niveau offre des embranchements vers quelques mini-jeux (donner des coups de pieds à des poulets pour les faire éclater dans son camp), ou des boss (trolls de lave et autres gros monstres), en plus de son design bien à lui. Des coffres introduisent des variables amusantes, comme un héros géant frappant plus fort, des bonus au multiplicateur de pièces qu'on fait croître à force de faire des dégâts, un ralentissement du temps ou, parfois, des choix moraux. Prenez le coffre du mal et un malus apparaîtra au hasard sur un des joueurs, qui pourra néanmoins le transmettre par contact aux autres, et le coffre du bien pour l'inverse.
Mi-jeu de l'oie, mi-RPG
Au cours des parties, les pièces ramassées détermineront le classement des quatre participants à la fin du niveau. Plus vous ramasserez de pièces, plus vous aurez de dés à lancer sur le plateau d'achat de nouvelles capacités, 39 par personnage. C'est peut-être l'aspect le plus sympa du jeu, d'ailleurs, mais il souffre lui aussi d'un défaut de conception édifiant : comme il faut lancer un dé pour atterrir au hasard sur une case correspondant à un type de capacité, les acquérir toutes peut prendre une éternité. En outre, pour être sûr de savoir celles qu'on a déjà prises, il faut appuyer sur une gâchette et se taper la liste entière dans un tout petit carré pour voir celles qui sont cochées : voilà qui paraît aberrant tant il y avait d'autres moyens de rendre l'ensemble plus clair et plus ergonomique. On finira ce large couplet de reproches par les bugs qui subsistent (personnages IA qui parfois ne réagissent plus à rien, apparitions de monstres ou de pièces hors d'atteinte, etc.), un sentiment de flottement permanent dans le gameplay et l'impossibilité d'incarner un même personnage (même si heureusement, on peut choisir de filtrer les parties pour en trouver une où jouer le personnage de notre choix).
Certes, Fable Heroes n'a pas d'autre prétentions que de proposer un petit jeu rigolo en multi, mais on lui préférera mille fois un bon vieux Castle Crashers, plus réussi, mieux conçu, et plus rigolo. Fable Heroes n'est pas complètement raté pour autant, il a même un petit côté charmant, mais le Xbox Live fourmille de petites perles qui méritent sans aucun doute bien plus vos Microsoft Points.