Jude Bellingham en jaquette. Le futur Ballon d’Or, comme l’équipe de développement nous l’a gentiment glissé à l’oreille cet été lors des premières présentations d’EA FC 25. Un heureux présage pour l’international anglais, en concurrence avec son coéquipier brésilien Vinicius au Real Madrid pour le titre de meilleur joueur de la planète foot ? Il faudra attendre le 28 octobre pour connaitre la réponse et le nom du gagnant. En revanche, vous n’aurez pas à patienter autant pour savoir si EA FC 25 vaut le coup de finir dans votre meuble, à côté de votre lit/canapé et si votre carte bleue va siffler en passant à la caisse. Car la réponse, c’est maintenant.

On prend le même et on recommence ?

test EA FC 25

Toujours boosté par la technologie HyperMotion V qui permet de reproduire une gestuelle fidèle à ce que l’on voit chaque week-end dans les stades sur nos écrans, de retranscrire les courses et les gestes signatures des plus grands joueurs et d’assurer une immersion totale lors de chaque match disputé, EA FC 25 ne se démarque pas de son petit frère sorti l’an dernier par sa patte graphique. On note une nette amélioration de la modélisation de certains joueurs, une plus grande variété de joueurs modélisés - les coaches en revanche, c’est une autre histoire hein selon les championnats  - mais la sensation du copier-coller est présente. Logique, tant le moteur Frostbite (utilisé à partir de 2017) continue à tourner et que les équipes parviennent à améliorer, par bribes, ce qu’ils peuvent tous les ans.

Un exemple flagrant est la gestion des duels. On avait rarement senti une lutte aussi réaliste pour le ballon. Quand deux joueurs se disputent le cuir, la prime ira au plus prompt mais évidemment le gabarit, l’orientation du corps et la course seront des éléments à prendre en compte. Ceci étant, gratter des ballons est possible et l’ensemble nous a semblé moins déséquilibré qu’à l’accoutumée. Cela est rendu possible grâce à l’inertie prononcée des joueurs, qui devrait en surprendre plus d’un. Les gestes des joueurs sont plus décomposés, ils sont plus lourds avec le ballon, ce qui donne un effet de réalisme certain. 

En revanche, et parce qu’on parle bien d’un nouvel épisode de la licence, tout ce que les joueurs font du ballon est toujours aussi rapide. Et on a surtout la sensation, vite confirmée d’ailleurs, de jouer de la même façon qu’il y a quelques mois (encore quelques semaines et jours pour certains d’entre nous, n’abusons pas), avec les mêmes raids sur les côtés, les dédoublements de latéraux, les une-deux… On a quand même noté que certains angles de tir, particulièrement “cheatés”, certaines positions, certains gestes et dribbles et même certaines trajectoires de passes avaient été “nerfés”, comprenez revus à la baisse en termes d’efficacité.

Un petit test d’IQ ?

test EA SPORTS FC 25

Une des nouveautés principales d'EA FC 25 se situe dans le système FC IQ, qui est censé d’un côté mettre en avant l’intelligence artificielle dans le jeu, à savoir le comportement de l’IA et sa façon de s’adapter à vous et de l’autre, la façon avec laquelle le joueur va faire évoluer son équipe, et ce, dans tous les modes de jeux. Le mix de ces deux idées revient à une évolution tactique de votre style de jeu, en temps réel, avec des conseils personnalisés en mode widget qui apparaissent en bas à droite de l’écran, avec pour but de vous alerter sur les bienfaits de tel ou tel système. Si vous prenez l’eau, l’IA sera là pour vous alerter et vous inciter à réviser votre plan de jeu - ce qui va finir en moquerie lors de soirées entre potes, on le sait tous n’est-ce pas -. Et si tout se passe bien, l’IA vous invitera en revanche à essayer de comprendre pourquoi et comment votre tactique marche, dans le but de l’optimiser. Et évidemment, cela ne s’arrête pas là.

Pour les férus de tactique, il y avait la possibilité de poncer ces soirées sur YouTube pour voir les réglages des meilleurs créateurs de contenus ou des meilleurs joueurs de la scène FIFA pour tenter de progresser très vite et efficacement. Désormais, EA FC 25 invite les joueurs à potasser plus personnellement leur façon de jouer en introduisant les rôles et donc les tâches et le style de jeu qu’un de vos joueurs doit adapter, avec ou sans ballon. On peut demander à un milieu de terrain de se comporter comme tel avec le ballon et comme un troisième défenseur, en stoppeur donc, sans le ballon, pour renforcer la défense et passer rapidement à un schéma à cinq joueurs derrière. Idem pour le gardien de but si on souhaite favoriser son jeu au pied en l’invitant à jouer les derniers défenseurs - comme Manuel Neuer ou certains goals de la Liga espagnole par exemple -. Enfin, toujours dans l’exemple, un attaquant pourra se comporter de différente façon, aussi bien en pivot, qu’en neuf et demi, qu’en renard des surfaces… Cela ne vous rappelle rien ? Les rôles sont un écho aux postes avancés d’un certain Football Manager, ce qui ravira les fans des deux licences, toujours désireux de voir la base de données exploitée par l’autre et l’autre offrir son moteur de jeu à l’un. 

Dans le même ordre d’idées, les tactiques intelligentes - suggérées par l'IA - selon le scénario du match sont paramétrables grâce au pavé tactile, facilement utilisables et applicables et ont le mérite d’être bien pensées pour aider les joueurs en difficulté. En revanche, pas de nouvelles tactiques disponibles dans son volet classique. Mais au moins grâce aux rôles, on a l’impression cette année que tout le monde ne jouera (presque) pas de la même façon. Il faudra, comme d’habitude, attendre la sortie officielle et plusieurs semaines de jeu en ligne pour s’assurer de la chose, car on n’est pas à l’abri de voir fleurir (comme les PlayStyles) une liste de rôles plus efficace que d’autres. Mais en principe, ces derniers sont censés correspondre à votre façon de jouer. Wait and see.

Rush, la Kings League façon EA Sports

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Passons aux modes de jeu, le nerf de la guerre finalement de chaque EA FC. Mettons d’entrée le mode le plus populaire, Ultimate Team, de côté. La grosse nouveauté, c’est Rush, un mode qui propose des matches en 5 vs 5, avec quatre joueurs en ligne associés à l’IA pour le rôle de gardien. Autant vous le dire - et pour avoir eu la chance de la couvrir - ce mode, c’est une version bis de la Kings League, avec des règles du coup forcément similaires, mais aussi différentes. D’ailleurs, il se murmurait que des discussions, dans un passé pas si lointain, aient eu lieu entre Gerard Piqué, le fondateur de la Kings League et EA Sports, pour que la compétition débarque prochainement dans EA FC 25. 

Le ballon est littéralement envoyé sur le terrain par les airs, le hors-jeu ne se siffle que dans une zone du terrain, la dernière et donc pas du tout au milieu du terrain. Ce dernier est petit - on n’est pas sur un vrai terrain, mais plus proche d’un terrain agrandi de five en extérieur -. Les exclusions sont temporaires et non définitives. Un carton jaune, c’est l’avertissement, deux cartons jaunes, c’est un carton bleu (qui peut être brandi directement en cas de faute nette d’antijeu) et le joueur sanctionné est exclu une minute. Enfin, les penalties sont les fameux penalties MLS de la Kings League, avec un joueur qui s’élance du milieu du camp adverse pour aller défier le gardien. Manque plus que les fameuses cartes spéciales ou des power-ups propres aux vieux FIFA pour pimenter le tout finalement.

Clairement, le mode Rush, c’est le divertissement. Un divertissement qui s’étend à tous les modes de jeux d’EA FC 25, avec la voix d’un certain Brak, commentateur fidèle des compétitions nationales de football virtuel. Mais un divertissement surtout qui a l’air d’avoir de solides chances de durer, là où Volta s’était éteint en quelques mois seulement en termes d’intérêt, même si la qualité des gardiens (pas forcément à leur max non plus dans les autres modes) laisse vraiment à désirer ici. Aussi bien jouable en mode coup d’envoi, Rush est aussi présent dans Ultimate Team où il invite les joueurs à jouer avec une carte de leur choix. L’occasion de tester un joueur avant de l’incorporer définitivement dans sa team (ou de le vendre), mais aussi de réaliser des objectifs dynamiques, dans le but de grappiller des points, de faire monter une barre d’objectifs et d’avoir des récompenses.

Parce qu’Ultimate Team, c’est encore et toujours cette saison la course aux packs, la composition de la meilleure équipe possible et la compétitivité accrue les week-ends. Avec des UT Champions passant de 20 à 15 matches, des qualifications passant de 10 à 5 matches - et de 4 à 3 victoires pour se qualifier - les week-ends vont être plus tendus pour tout le monde. En revanche, les matches Rivals, qui permettent de gravir des paliers vers l’élite des joueurs et là aussi, d’obtenir de meilleurs packs, comptent désormais plus de victoires à aller chercher pour satisfaire aux objectifs hebdomadaires. Bonne nouvelle toutefois, les matches en Clashes d’Equipe passent désormais à 12 rencontres à disputer. Ce qui n’est pas pour nous déplaire.

Football Carrière Manager 25

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Le changement est encore moins conséquent en ce qui concerne le mode Carrière d'EA FC 25. En tant que joueur, cette dernière est à la traîne. Elle manque d’immersion, peine à exister lorsque 2K Sports, dans un autre registre, fait le job et a du mal à nous donner envie d’y plonger plus que quelques heures. On est loin des aventures d’Alex Hunter, dernier vestige d’une scénarisation dans la quête du titre de meilleur joueur au monde inhérent à ce mode.  On apprécie le fait de choisir l’origine sociale de son joueur et le fait de pouvoir incarner une des Icônes du mode UT de nos jours (Coucou Zidane), mais on est loin du compte tout de même.

En revanche, la carrière de Manager n’a jamais été aussi immersive, grâce aux ajouts de Rush et d’IQ. Le premier permet de prendre en charge les équipes de jeunes du centre de formation du club que vous dirigez et donc de faire progresser vos jeunes talents grâce à des matches fun à jouer - ce qui n’aurait pas été un plus finalement si cela avait été en mode match classique, ne nous mentons pas. Le FC IQ lui vient considérablement doper le secteur tactique, avec des rôles et des consignes encore plus précises pour chacun de vos joueurs sur le terrain. De quoi se replonger momentanément dans une partie de Football Manager, à condition d’aimer potasser son sujet et d’être impliqué dans le projet de son équipe. Sinon, il sera toujours possible de copier la tactique d’un coach réputé, mais cela enlève la saveur du travail accompli lorsque votre équipe performe avec votre schéma de jeu et vos instructions. Enfin pour le reste, outre la présence du roi des annonces de transfert, l’Italien Fabrizio Romano et son célèbre “Here we go” au moment de révéler la signature d’un joueur, dans le volet des réseaux sociaux, la Carrière en tant que manager d’un club s’étoffe d’objectifs dynamiques et cohérents avec votre fonction, ce qui rend votre quotidien moins morne et pas seulement dédié à enchaîner les tableaux, les infos et les stats.

Les fans du Club Pro ne seront pas en reste. Les Clubs intègrent la technologie EA Cranium qui poussent un peu plus la qualité de détails de création de nos avatars. Rush est également présent et permet de travailler son Pro et ses attributs afin d’ajuster ses points forts et ses points faibles, avant de se jeter dans la lutte avec vos dix autres collègues, avec toujours le système de divisions et de promotion-relégation. On pourra améliorer les joueurs non contrôlés par d’autres joueurs humains en utilisant un budget dédié au coaching et à l’infrastructure de votre Club. Et là encore, le FC IQ sera de la partie pour la question tactique.

La Serie A (un peu) en galère

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Pour le reste ? EA FC 25 est dans sa filière, fidèle à lui-même. La bande-son, qui a vu le rappeur Tiakola l’intégrer cette saison, est toujours aussi dynamique et adaptée à son sujet. Une fois encore, on se surprendra à passer la ou les mêmes musiques en boucle en jouant toute la saison et elles finiront vite fait bien fait dans nos playlists musicales. On regrette que la guerre des licences fasse mal à la Serie A, qui se voit dépourvu de quelques représentants comme l’Atalanta Bergame, l’Inter et le Milan AC ou encore la Lazio Rome. En revanche, la Ligue 1, en plus d’avoir plus de joueurs modélisés, compte un nouveau stade et pas des moindres, celui de Lens et son public chaud bouillant.

Toujours dans un souci de réalisme, EA FC 25, qui a toujours les droits de la Ligue des champions et des compétitions de clubs de l’UEFA, est à jour. La C1 a changé de formule et ce nouveau format est évidemment d’ores et déjà intégré au jeu. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, il s’agit désormais d’un mini-championnat à 36 équipes, avec une poule unique et 8 rencontres à disputer pour chaque club. Les 8 premiers se qualifient pour les 8es et les équipes classées entre la 9e et la 24e place disputent un match de barrage. Quant aux autres, ce sera purement et simplement la fin de leur saison européenne fin janvier.

De quoi faire, à boire et à manger comme dirait l’autre, mais est-ce que cela suffit à justifier un nouvel achat cette saison ? Pour nous, oui. D’abord parce que Rush est un mode beaucoup trop cool - évidemment à exploiter pleinement entre potes - pour ne pas avoir droit à un coup d’œil de votre part et on ne parle pas d’une partie ou deux. Parce qu’Ultimate Team est toujours aussi addictif, complet et agréable à jouer, malgré la réticence financière inhérente à ce mode. Parce que les apports du FC IQ donnent une vraie personnalisation au côté tactique du titre et encore plus dans les modes adaptés. Parce qu’en termes de simulation de football, chaque année, c’est la même rengaine : les gens se plaignent, mais passent d’innombrables heures à jouer à EA FC. La raison ? Malgré ces défauts et un gameplay qui peine dans les grandes largeurs à se renouveler, le plaisir de jouer au foot dans son salon est juste trop puissant.