Qui n'a jamais envisagé de se blottir dans un coin de Disneyland à l'heure de la fermeture, histoire de s'installer dans le monde merveilleux de Mickey et ses amis ? Voilà exactement l'expérience que Disney Magical World propose de vivre, par Mii interposé. Mais s'avère-t-elle aussi féerique qu'on l'imagine ?
Évidemment, tout est enchanté au sein de Disney Magical World, à commencer par le village dans lequel Mickey nous accueille chaleureusement. Avec le château qui la surplombe, cette bourgade rappelle d'ailleurs beaucoup la place centrale de Disneyland. D'autant qu'elle est reliée à plusieurs mondes issus de la galaxie Disney, en l'occurrence ceux de Cendrillon, Winnie l'Ourson, Alice et Aladdin. Et à l'instar du parc, l'atmosphère d'abord charmante de ces lieux peut devenir pesante, non seulement en raison de musiques festives qui tournent vite en boucle, mais également parce que s'amuser se résume ici surtout à travailler. Il s'agit ainsi de collecter divers matériaux en se livrant à la cueillette, la pêche et la culture des champs, le tout dans l'optique de faire confectionner des vêtements, fabriquer des meubles ou cuisiner des bons petits plats. Car on ne tarde pas à devenir le propriétaire d'un café, source principale de revenus qui sert également de logis, dans la lignée d'Animal Crossing. Tel est l'envers de ce décor de rêve, un programme toutefois nettement plus enthousiasmant que ces tâches assez redondantes ne le laissent deviner.
Bibbidi Bobbidi Boo ♫
Déjà, on peut s'y consacrer en toute liberté, autrement dit leur accorder plus ou moins d'attention et les alterner selon ses aspirations. Des objectifs matérialisés sous forme d'autocollant permettent de surveiller l'avancée, leur total donnant progressivement accès à des zones et des possibilités supplémentaires. En outre, chaque occupation dispose d'une certaine évolutivité, qui se traduit par de nouvelles recettes et un principe de rareté des éléments obtenus. On a donc loisir de se focaliser sur la décoration de son auberge, la teneur du menu ou sur le look, y compris celui des employés. Sans aller aussi loin que la Maison du Style en matière de mode, le goût joue en effet un rôle non négligeable dans la réussite de ces entreprises, ne serait-ce qu'à travers l'appréciation dont témoignent les autochtones, exprimée par des "joli". Ces points se révèlent essentiels, en particulier pour étoffer ses capacités, bien sûr très utiles pour accomplir la myriade de requêtes. Si la plupart d'entre elles consistent à dégoter des objets, les plus importantes appartiennent aux épisodes qui ont pour théâtre les différents mondes, seuls îlots scénarisés en l'absence d'une intrigue globale.
L'apprenti sorcier
A l'exception d'un mini-jeu musical, les attractions riment avant tout avec des missions, en clair à explorer des dédales en se débarrassant de vilains fantômes grâce à sa baguette magique. Celle-ci constitue l'arme maîtresse de la panoplie de sorcier sur laquelle repose l'amélioration des pouvoirs, à défaut d'XPs et d'un véritable système de niveaux. Les combats se déroulent à la manière d'un Action-RPG sensiblement dans la veine de Kingdom Hearts (le studio h.a.n.d. en a signé deux opus) avec des attaques réparties sur deux boutons, l'un pour les sorts standards et l'autre pour ceux qui consomment des MPs. Une méthode simple et efficace où l'esquive se révèle cruciale, malgré quelques soucis de lisibilité et de gestion des mouvements au sein de cet espace en trois dimensions que le "verrouillage" assisté ne suffit pas à totalement atténuer. De toute façon, on ne perd presque rien en cas d'échec, et il est possible de recommencer les quêtes à l'infini, a fortiori dans l'optique de récolter des ingrédients plus ou moins précieux. Cependant cette approche renforce la répétitivité qu'engendrent les activités du train-train quotidien.
Ce rêve bleu...
Les jours et les nuits ont beau s'écouler en temps réel, il ne se passe pas grand chose au village enchanté, hormis les évènements récurrents comme les feux d'artifice, ou plus ponctuels à l'image des changements de paysage saisonniers assortis de festivités. Ces variations s'accompagnent de quêtes et autres objets de circonstance, néanmoins elles ne bouleversent guère la routine, au point d'avoir le sentiment (justifié) d'être l'unique cause d'effervescence de cet univers un peu factice, à la Truman Show. Heureusement, Disney Magical World mise sur la collectionnite pour nous captiver durablement. Ses illustres habitants distribuent des cartes fort soignées à leur effigie quand on les salue, tandis que des invités de marque font parfois une apparition, offrant alors l'opportunité de prendre une photo souvenir à leurs côtés. Ce fan service fonctionne de pair avec des cartes de RA imprimables et des DLC gratuits ou payants, parmi lesquels un monde additionnel. Et naturellement, l'intérêt de ces ajouts est quelque peu rehaussé par la perspective de recevoir la visite d'autres joueurs en réseau local ou en ligne. Dès lors, le regard que l'on porte sur Disney Magical World dépendra de l'âge. Les plus jeunes resteront longtemps émerveillés, tandis que les plus âgés en verront la nature très superficielle, comme Disneyland en somme.