Weird West vient de débarquer sur toutes les machines du moment, sauf la PS5, et même sur le XBOX Gamepass. On y a joué un peu sur le cloud de Microsoft, mais aussi et surtout sur… PS5, en trichant avec la version PS4 ! Les promesses d’un Fallout à l’ancienne au Far West entraperçues lors de son annonce aux Game awards 2019 seront-elles tenues ? C’est ce que nous allons voir tout de suite dans ce TEST !
Avant toutes choses, il sera de bon ton de noter que Weird West ne sort pas de nulle part : aux commandes de ce projet, on retrouve le studio WolfEye, des petits nouveaux dans le monde du développement. Enfin, pas si novices que cela quand on sait que cette jeune société a été créée par un certain Raphaël Colantonio, un des pères fondateurs du studio Arkane, à qui l’on doit des merveilles telles que le reboot de Prey ou encore Dishonored. L’expérience accumulée sur ces jeux AAA feront elles des merveilles dans un petit studio indépendant, soutenu ici par Devolver Digital pour l’édition, avec moins de contraintes que dans une plus grosse machine ? La réponse tout de suite !
La Tour Sombre ?
Weird West prend place dans un univers fantastique, où de monstrueuses créatures rodent un peu partout dans l’ouest américain en plus des habituels bandits, chasseurs de primes, natifs et shérifs. Cela donne un joyeux bazar où ces créatures démoniaques influent radicalement sur la vie des habitants de la région. Là-dedans, vous commencez l’aventure avec une ex-chasseuse de primes venue venger l’assassinat de son fils et retrouver son mari kidnappé. Ce serait un gang de mèche avec des sirènes qui serait dans le coup. Voici donc le début d’une quête qui ressemble étrangement au pitch d’un vieux film de John Carpenter, qui vous amènera à incarner pas moins de 5 héros différents, chacun avec ses spécificités, qui vont influer sur votre façon de jouer et son impact sur l’environnement. Le second protagoniste est par exemple un cousin éloigné de l’homme-ours-porc qui vous forcera à jouer profil bas. Ou pas !
Le tout est sympathique et se laisse suivre, malgré une narration assez sommaire ou tous les personnages semblent parler comme dans Killer 7, avec des textes qui apparaissent sur leur tête ou dans un coin de l’écran comme dans Diablo 2. Seul un narrateur (qui parle anglais, avec des textes français) de qualité viendra égailler un peu vos oreilles avec un jeu d’acteur plutôt réussi, et la bande son est quant à elle de bon ton et colle bien à l’action.
Weird West est en plus soutenu par un design visuel général réussi ! Si la caméra se trouve assez loin, la patte graphique est faite d’un genre un peu « comic book », associé à un cel shadding plutôt réaliste qui fait penser à celui de Tales of Arise ou du Walking Dead de Telltale. Ou encore à Borderlands, évidemment. En tous cas, c’est très séduisant pour toute rétine à peu près normalement constituée, et on s’habitue vite à voir débarquer les vautours après les combats. En termes techniques, nous n’aurons pas grand-chose à dire de plus : ça fonctionne et c’est joli.
Weird Weird West
Selon ses développeurs, Weird West ferait partie du club très select’ des jeux estampillés « immersive sim », aux côtés de légendes telles que Deus Ex ou System Shock. Et bien que l’élitisme du genre lui offre encore une grande peine à citer des titres tels que Fallout ou Kingdom Come, on pourra dire que ce Weird West en fait lui bel et bien partie.
Ce qui fait ce genre, ce n’est pas vraiment sa jouabilité mais plutôt les profondeurs globales de ses mécaniques qui laissent les mains libres aux joueurs d’aborder moult situations de bien des façons différentes. Avec Weird West, vos choix porteront sur de multiples aspects : en combat tout d’abord, avec de nombreuses façon de vaincre, que ce soit par l’infiltration, l’assaut, la fourberie ou les nombreux dangers du décor. Ou un mélange de tout cela : vous êtes en permanence assis sur un petit bac à sable.
En termes d’histoire et de scénario, aussi. Vous pouvez tuer à peu près n’importe qui, même vos anciens avatars, et le destin du monde s’en ressent. On vous idolera ou on voudra se venger de vous. Voyez ça comme un genre de karma qui fera réagir l’univers à vos actions. Le sauverez-vous ou le détruirez-vous ? C’est à vous de voir. Laisserez-vous le cadavre de votre fils aux vautours au début du jeu ou allez-vous l’enterrer ? Quand vous croiserez votre mère dans la première ville, quelle sera votre réaction ? Vous pourriez très bien la filer aux vautours elle aussi, tout comme le shérif qui vous donne des quêtes… L’exploration n’est pas en reste, avec de multiples secrets et recoins à fouiller, de nombreuses approches variées (on peut escalader pas mal d'éléments) et des composantes RPG sont au programme, avec quelques perks passifs qui semblent tout droits sortis d’un Fallout et un inventaire qui se garni régulièrement d’un loot abondant.
L’étrange ouest
Les mécaniques globales de progression sont donc assez complexes, et dans les niveaux de difficulté supérieurs, un aspect survie fera lui aussi son apparition. Côté action, on trouvera un peu plus de choses à redire. Si l’aspect Twin Stick Shooter n’est pas le plus original du monde, ça fonctionne malgré tout plutôt pas mal grâce aux multiples possibilités offertes par le jeu. Quelques compétences de combats (coups spéciaux ou buffs) sont déblocables et vous faciliteront bien la tâche. Les types de pétoires ne sont pas très nombreux, mais on compense encore une fois avec les multiples façons de vaincre. Et si la vue isométrique posera quelques soucis à des joueurs à 10/10 aux deux yeux comme votre serviteur sur un écran de 55 pouces situé à deux mètres cinquante pour repérer quelques ennemis, sur un petit écran situé à 20 cm, on a étonnamment été plus concentré (Nous n'avons pas testé sur Switch mais via le cloud du Gamepass sur smartphone – il vous faudra un pad compatible – et on connaissait déjà le début du jeu).
Côté furtivité, il faut bien dire que c’est un peu raté. Vos ennemis peinent bien souvent à vous détecter, et vous pouvez presque passer juste à côté d’eux, dans leur champ de vision périphérique, sans qu’ils vous remarquent. Ils ne peuvent pas non plus repérer les deux membres d’équipe que vous pouvez recruter pour vous aider… et dont la gestion n’est pas des plus efficace. Ça casse un peu le côté « simulation immersive », il faut bien le dire. Aussi, l’intelligence artificielle est clairement perfectible. Celle des ennemis qui restent parfois à découvert, tout comme celles de vos compagnons d’armes, qui peuvent parfois êtes bien agaçants. Enfin, côté exploration, que ce soit pour les villes ou les arènes de combat, vous aurez affaire à des zones fermées, et on choisit sa destination sur une carte du monde à la Soulcalibur 6, ou vous pouvez rencontrer des bandits de grand chemin sur votre route… En accomplissant un nombre raisonnable d’activités secondaires et de quêtes annexes, vous aurez de quoi arpenter le désert fantastique de Weird West en plus ou moins 20 heures. Et si vous êtes clients du genre, on vous conseille de vous pencher sur son cas !