Vous aimez le J-RPG ? Vous aimez les jeux d’action ? Vous adorez qu’on transforme vos licences préférées avec une autre jouabilité ? Figurez-vous qu’il se pourrait bien que vous soyez au bon endroit ! Ou pas, pour être tout à fait franc avec vous…
Ha, Valkyrie Profile. Un des J-RPG marquant de son époque, bébé des génies de Tri-ace, et licence disparue des radars depuis un bon moment. Et la voilà qui revient avec non pas un, mais deux titres ! Un remake du premier volet, qui devait sortir hier et accompagner la sortie du Valkyrie Elysium en test aujoud’hui, mais qui ne verra finalement le jour qu’en fin 2022. Et de là à penser que Square à déplacé la sortie son remake pour ne pas faire de l’ombre à un Elysium qui pourrait grandement en souffrir, il n’y a qu’un pas…
Cette fois-ci, aux commandes et au développement, on retrouve le studio Soleil qui officie ici pour le compte de Square Enix. Leur CV est court, pas très ronflant, et comme vous pourrez le constater tout au long de cette lecture, si plusieurs jeux sont déjà annoncés, ce Valkyrie Elysium viendra juste ajouter l’utilisation d’une licence connue à leur actif et ne devrait pas marquer les mémoires. Nous, on y a joué sur PS5 (c’est aussi sorti sur PS4, un peu plus tard sur Steam) et on vous raconte tout !
Valkyrie Delirium
Valkyrie Elysium nous compte l’histoire du Ragnarok, cette guerre entre Odin et la louve Fenrir, qui a pris fin il y a peu. Et après cela, Odin donne naissance à une Valkyrie (l’avatar du joueur) et nous donne pour mission d’aller purifier le monde, car il est trop fatigué pour le faire. Et c’est à peu près tout. On va croiser quelques PNJ hostiles, quelques compagnons de route aux problématiques variées, mais le scénario peine vraiment à décoller. À la moitié du jeu, les enjeux nous semblaient encore bien triviaux et répétitifs. Et s’il y a 4 fins à déverrouiller, seuls les plus grands puristes auront la patience d’en voir le bout. Les autres iront sur Youtube une fois le jeu terminé une première et probable dernière fois.
Le tout bénéficie de voix anglaises et de textes français, et si la musique est signée du nom de l’auteur du jeu d’origine (Motoi Sakuraba, qui a aussi pondu celle de tout Dark Souls, et de presque tous les Tales Of, entre autres), ici, nous n'avons pas été transcendé par le jeu, par conséquent, et même si tous les gouts et les couleurs sont dans la nature, les compositions nous ont semblé bien fades et ne nous ont pas touché.
Elysium, l’Automata du pauvre
N’est pas expert en beat’em all qui veut ! Et le studio Soleil à encore des progrès à faire sur ce point. Sur le papier, ça part bien : attaques faibles et fortes "combotables" et armes interchangeables pour encore plus de combos, auxquels on ajoute des classiques garde et esquive. On peut aussi invoquer des co-équipiers fantômes, une idée reprise du jeu d’origine. Un grappin servira à enchainer les adversaires, mais il faut bien le dire, le tout se montre assez mollasson et d’une inertie folle. Le feeling qui se dégage des combats n’est pas ultra agréable. De plus quelques petits bugs de caméra n’arrangent pas les choses, ni les finish move qui se déclenchent un peu toujours par surprise. Le bestiaire est assez classique et vous donnera du fil à retordre avec un système de dégâts élémentaires à gérer, avec les quelques pouvoirs magiques à disposition. Côté RPG, ce n’est pas ultra flamboyant non plus, avec une gestion de l’inventaire et des co-équipiers sommaire, tout comme les arbres de compétence, remplis de façon très linéaire, presque sans aucun choix à faire.
Pour ce qui est de l’exploration du niveau et du décor, ce n’est pas foufou non plus. On choisit ses missions principales et secondaires sur une grande carte du monde, et on visite ensuite des zones assez grandes, mais explorées de façon très linéaires, simplement en suivant le marqueur de quête ou ces fichus papillons qui révèlent les objets cachés. Les mécaniques d’avancées sont souvent ridicules, comme le fait de devoir appeler son co-équipier pour détruire un mur, ou les 4-5 premières clefs du jeu qui sont littéralement dans le coffre à 2 mètres de la porte, pas caché, juste à côté, sans aucun ennemi pour défendre le précieux…
Perdu dans un couloir
Les niveaux sont donc grands et gargantuesques, et le premier nous fait même le coup du château sur la colline au loin, dans lequel se trouve le boss. On a accès à une carte qui montre les secrets, mais comme dit précédemment, le jeu est très linéaire. On revisite souvent les mêmes endroits, d’une mission principale à l’autre, même si on nous emmène aussi dans des nouveaux coins de la carte, et les missions secondaires reprennent un petit bout du niveau principal à l’instar d’un Nioh. Et même si les décors sont parfois beaux et grandioses, ces mécaniques redondantes et linéaires gâchent un peu le plaisir.
De fait, ce n’est pas les multiples rangs de missions, score et difficultés qui nous donneront envie de revoir le tout encore une fois. On a mis 10h environ pour en voir le bout. Malgré tout, cela nous semble peu.
L’art et la science
La direction artistique et le design sont similaires, donc, à tout ce que l’on pouvait dire précédemment sur le jeu : moyen. On retrouve quelque chose de très ressemblant à Tales of Arise, sorti il y a un an. A savoir des modèles 3D aux formes et textures plutôt réalistes, mais entourés d’un cel-shading difficilement discernable, qui donne un cachet indéniable. Sauf que tout le reste déraille. Techniquement, ce n’est pas folichon, que soit en termes de framerate, de popping au loin et de près, des lumières qui bugent au loin. Ça tourne hein, mais pas très bien, même sur PS5.
Beauté subjective
Et en termes de design, ce n’est pas la panacée non plus. Attention, encore une fois, ce n’est pas mauvais. Mais on le trouve très occidental. Et ça ne colle pas avec le cel shading cité précédemment. Tales of Arise était typé « manga ». Les couleurs sont de plus très ternes, et si les héros sont plutôt cools, on peine à se passionner pour les visuels de Valkyrie Elysium, et on est assez triste car il y avait du potentiel et que sa belle jaquette va claquer sur les étals des revendeurs.
Enfin, sur PS5, sachez que le son de la dualsense n’est pas exploité alors qu’on a imaginé 72 façons de le faire durant notre test, que les gâchettes à retour de force restent un gadget (un gadget dont l’activation/désactivation toutes les 30 secondes dans ce jeu, et pas que celui-là, nous font grandement craindre pour la durée de vie desdites gâchettes) et que les vibrations sont banales.
Décidément, si Valkyrie Elysium partait bien, au final, il ne restera pas dans les mémoires autrement que via la marche un peu trop haute qu’il a ratée.