S'il y a une saga que tout fan voudrait vivre en totale immersion, c'est bien Star Wars, autrement dit « Les Guerres de l'Etoile », n'en déplaise au traducteur ayant foiré le nom du film à l'époque, entre personnages inoubliables, décors majestueux et action frénétique au sol comme en vol, il y a tout pour plaire ! Produit par Oculus Studios et développé par ILMxLAB, ce Vader Immortal : A Star Wars VR Series est le tout premier jeu Oculus à faire son arrivée sur PlayStation VR, marquant peut-être bien la fin des exclusivités définitives, d'un côté comme de l'autre (?). Lumineuse ou obscure l'expérience est ?
Vader Immortal : A Star Wars VR Series se déroule quelque part entre les épisodes 4 et 6 de la saga. On y incarne un contrebandier accompagné de son droïde ZO-E3, qui ne tardent pas à être capturés et emmenés sur la planète Mustafar, plus exactement dans la forteresse du seigneur Darth Vader. Après avoir résolu un pseudo casse-tête enfantin que le seigneur Sith n'était apparemment pas capable de faire tout seul, ce dernier voit en nous une opportunité. Nous sommes à priori « l'élu » et telle Alice au pays de la matrice, nous sautons au fond du terrier avec le lapin blanc, à savoir un Mustafarien emprisonné du nom de Vylip Foma.
Force jaune devant...
Cette aventure immersive débute agréablement. On profite de la modélisation détaillée de l'intérieur de notre vaisseau de contrebandier, mais également de celle de ZO-E3, un droïde à la voix féminine qui fait un peu office de sidekick rigolo, comme l'est C-3PO dans la saga, mais dans une moindre mesure tout de même. Notez au passage que le jeu n'est doublé qu'en anglais et qu'un non habitué de la langue de Shakespeare devra se coltiner des sous-titres français occultants qui suivent le regard et gâchent l'immersion. C'est un des premiers défauts qui était évitable quand on voit que certains autres jeux ont intégré les sous-titres de façon plus agréable (coucou Ghost Giant, dans lequel les sous-titres sont collés aux personnages pour qu'on sache qui est en train de parler, mais surtout pour qu'on puisse tourner la tête sans qu'un gros pavé de texte nous harcèle). On regrette également que James Earl Jones ne prête pas sa voix au Darth Vader de cette expérience, même si l'actuel doubleur s'en sort plutôt bien.
Des choix discutables
Vader Immortal est une expérience linéaire avec très peu de liberté. Et contrairement aux versions Oculus Rift et Oculus Quest, on ne s'y déplace que par téléportation. Un choix discutable et carrément incompréhensible puisque de nombreux jeux PS VR permettent le déplacement complet même en l'absence de joysticks sur les PlayStation Move, le Sixaxis devenant pour ainsi dire un joystick géant. D'autant plus que la téléportation provoque ici d'étonnants bugs, nous envoyant parfois hors de la zone de jeu avec l'impossibilité de revenir à l'intérieur à moins de retourner au menu principal...
Entre nous, on est clairement face à un studio novice en matière de développement sur PlayStation VR, qui n'a vraisemblablement pas fait de benchmark pour s'assurer de la qualité de son titre. En résulte bon nombre de défauts qui auraient pu être évités, les sous-titres flottants et la téléportation obligatoire en premier lieu, la rotation angulaire forcée mais aussi la physique des combats qui ne reprend pas l'inertie que propose notamment l'excellent The Walking Dead : Saints & Sinners. Ainsi, le sabre laser reproduit au micromètre près le mouvement de vos PS Move, y compris les vibrations de celui-ci, qui se produisent en permanence quand on manie le sabre et qui provoquent alors des micromouvements de notre arme. Une petite correction de trajectoire ou zone morte du tracking aurait très facilement permis d'améliorer tout ceci. Mieux encore, une inertie de l'arme empêchant de l'agiter dans tous les sens aurait rendu le tout plus réaliste et beaucoup plus satisfaisant.
La Force tranquille
Mais ok, nous ne sommes pas là pour refaire le jeu. Les choix discutables contrebalancent avec la qualité de la réalisation, tant graphique que sonore. L'expérience est de très bonne facture malgré quelques bugs et des scènes « artistiques » peu inspirées à base de dessins rudimentaires qui s'animent autour de nous. Elle propose d'excellentes séquences immersives, notamment avec la proximité de Darth Vader, mais surtout les rares scènes avec mouvement (ascenseurs, vaisseau en vol) qui sont là pour nous rappeler à quel point la téléportation sur le reste du jeu, c'est un peu naze. Hormis les phases contemplatives et narratives, l'expérience inclut une poignée de phases d'escalade, principalement des échelles et tuyaux, ainsi que des scènes d'action, qui se comptent sur les doigts d'une main. Ainsi, dans le premier épisode, Vader en personne nous apprend le maniement du sabre laser face à des robots d'entraînement. Il faut ainsi bloquer les attaques physiques à la manière de Golem, un autre jeu PlayStation VR, ainsi que renvoyer les tirs lasers, tout cela en positionnant le sabre correctement.
Vient ensuite l'apprentissage de la force au début de l'épisode 2, permettant d'agripper nos ennemis ainsi que divers objets par la pensée. Si nous précisons depuis le début qu'il s'agit d'une expérience plus qu'un jeu, c'est notamment parce que Vader Immortal est intégralement scripté. Il est impossible d'échouer pendant les combats, et nos attaques utilisant la force atteignent presque tout le temps leurs cibles. Aucun enjeu réel mais simplement le plaisir de participer à une sorte de film interactif, avec comme point culminant une séquence de combat contre des Stormtroopers au cours de l'épisode 3, durant laquelle il est possible de faire voler nos ennemis grâce à la force et leur subtiliser leur blaster pour s'en servir contre eux. Un bien joli moment d'action qui se termine par un affrontement inattendu, dont on vous laisse la surprise, juste avant le combat final, qui est lui, plutôt décevant.
Court le plaisir est
Vader Immortal est un bon jeu PS VR que les fans de Star Wars sauront apprécier, même si celui-ci nous rappelle que dans le même style, Batman Arkham VR a fait mieux 4 ans plus tôt. On ressent malheureusement le travail baclé des développeurs, tant les bugs sont omniprésents au cours des 3 épisodes, qui sont d'ailleurs toujours découpés en 3 jeux séparés malgré l'achat unique sur le PlayStation Store. Parcourir ceux-ci ne prend pas beaucoup plus que 2 heures de jeu, sans compter le mode dojo de chaque épisode, qui permet d'affronter à chaque fois 48 vagues d'ennemis dans un endroit différent... Pas de téléportation dans ce mode, le joueur doit exterminer robots, bestioles et autres Stormtroopers depuis le centre de la pièce, avec comme récompenses divers sabres et gants pour personnaliser un peu l'expérience. Star Wars en VR, c'est bien, mais avec un gameplay plus profond et une meilleure conception globale, ce serait encore mieux. Désormais, nos yeux sont rivés sur Star Wars : Squadrons, qui arrive le mois prochain et qui sera intégralement jouable sur PC VR et PS VR.