Tropico 6 est développé par le studio Limbic Entertainment. Il travaille pour la toute première fois sur la saga. L'occasion d'avoir un peu de sang neuf et un vent de fraîcheur ? C'est en partie ce que nous allons voir à travers ce test.
Comme toujours dans Tropico, vous êtes El Presidente, un dictateur dont les contours rappellent très largement un certain Fidel Castro. Votre but est de faire prospérer l'archipel de Tropico pour en faire une grande nation avec une place de choix sur la scène internationale. Petite subtilité, vous pourrez toutefois personnaliser votre leader (choisir son sexe, notamment) ainsi qu'une tenue. Les amateurs et fidèles de la saga choisiront évidemment ce cher barbu en habit militaire. Le jeu conserve son ADN et reste évidemment teinté d'humour. Un bonheur de tout les instants aussi bien dans les divers dialogues que dans les descriptions qui parsèment le jeu.
Quelques nouveautés
Tropico 6 propose un didacticiel (obligatoire pour comprendre ses arcanes), un mode bac à sable et un mode mission. Si ce dernier demeure intéressant et permet d'avoir un fil directeur pour ne pas trop se perdre, le véritable intérêt du titre est évidemment son mode bac à sable. Il permet dès le départ de choisir de nombreuses options comme son capital de départ, le type d'île, la difficulté générale et la régularité des catastrophes. Vous incarnez une dictature, certes, mais vous pouvez tout de même donner le ton de votre politique puisqu'il est par exemple possible de la jouer communiste, fasciste, capitaliste et même religieux. Notons qu'il est aussi possible de choisir son époque comme le colonialisme, les Guerres Mondiales ou encore la Guerre Froide (sûrement la meilleure période pour débuter).
C'est dans les meilleurs pots...
La bonne idée, que l'on remarque d'emblée, est la présence d'archipels et non plus d'une seule île principale. Ça permet de revoir totalement l'urbanisme de votre ville, de construire des ponts, d'apporter une plus-value au tourisme. Évidemment, ça a aussi un impact sur les ressources qui sont elles-mêmes dispersées entre différentes îles et dont il faut se charger d'acheminer le contenu dans vos docks. L'urbanisme passe par différents biais. Outre les divers bâtiments essentiels au fonctionnement de la ville et au bien-être de votre population, vous pouvez au fil des avancées technologiques créer une ligne de bus, une ligne de métro et même des téléphériques. Le jeu a quand même tendance à faire du recyclage comme la possibilité d'avoir accès à des criques de pirate (cette mécanique est arrivée sur Tropico 4 avec un DLC) vous aurez donc la possibilité de faire des chasses à l'homme, piller des ressources et autres joyeusetés.
Toujours dans la série des actions peu catholiques, vous pouvez dérober certains bâtiments emblématiques des autres puissances et faire ainsi installer la Statue de la Liberté ou la Tour Eiffel dans votre bonne ville de Tropico. À l'image de celles de Civilization VI, ces merveilles vous donneront des bonus tout du long de votre partie. Mais dans l'ensemble on a vraiment l'impression d'avoir une grosse extension du 5 plutôt que d'un véritable nouveau jeu. Il se repose un peu trop sur ses acquis et ne tente pas d'innover outre-mesure.
Comme une envie de soleil
Plein de statistiques et de chiffres en tous genres pour en apprendre plus sur l'humeur de vos citoyens, l'économie et autres, le jeu manque cruellement de micro-gestion. Par exemple si votre économie bat de l'aile, il va être assez difficile de vous rattraper en ajustant simplement vos importations/exportations (ou autre).
L'interface globalement invasive et peu claire ne donne en plus pas spécialement envie de faire dérouler indéfiniment les menus. Celui des ressources, par exemple, s'avère un vrai casse-tête et il aura assez vite fait de dérouter les nouveaux joueurs.
Tropico 6 à l'image de ses aînés est un jeu qui fleure bon l'été et les vacances. Visuellement, c'est chatoyant, exotique, ensoleillé et la douce musique aux inspirations cubaines vous bercera pendant vos longues phases de gestion et de création. Voilà clairement un titre qui donne le sourire et qu'on ne peut que conseiller si vous êtes touchés par la morosité. On regrette simplement son manque d'ambition sur le long terme.