Habituée au monde du PC - malgré une petite incursion sur Wii et DS en 2010 - et discipline eSport de choix, la saga TrackMania nous revient cette fois simultanément sur PS4, Xbox One et PC... pour en sortir le meilleur du meilleur ?
TrackMania Turbo ne bousculera pas les habitudes des fans, puisqu'il en reprend la formule et tous les ingrédients. Mais pour ceux qui débarqueraient, sachez qu'il s'agit donc d'un jeu de course un peu spécial, qui favorise les expériences courtes en y insufflant une énorme dose de compétition, et ce non pas en vous mettant en piste avec des concurrents directs, mais en vous incitant à battre des temps. Un peu à la manière d'un Trials ou autres jeux du genre, une touche est ainsi expressément dédiée au redémarrage immédiat du challenge en cours, puisqu'il s'agira évidemment de recommencer sans cesse ces petits bouts de circuits pour réussir le meilleur chrono possible. Tout cela avec une jouabilité hyper simple à prendre en mains, mais difficile à vraiment maîtriser. La marge de progressions est là.
Du challenge en veux-tu en voilà
Le mode principal, "Campaign", propose ainsi la bagatelle de 200 challenges à débloquer progressivement, la difficulté grimpant évidemment à chaque fois d'un cran pour obtenir une médaille de bronze, d'argent ou d'or. C'est ici que vous découvrirez les 4 environnement du jeu et les 4 types de véhicules associés. Parmi eux, les 3 lieux emblématiques "Canyon Grand Drift", "Down & Dirty Valley" et "International Stadium", qui se voient désormais accompagnés d'un quatrième inédit : "Rollercoaster Lagoon". En plus du gameplay drift, buggy et F1, on a donc désormais droit à des véhicules rapides et maniables qui usent la gomme de leurs pneus dans des environnements inspirés par les montagnes russses, avec d'énormes dénivelés et autres loopings dantesques.
Ce nouvel environnement ajoute un vrai plus à la compétition, avec un gameplay qui se diversifie encore un peu et permet surtout des choses assez sensationnelles. Lorsqu'on arrive dans un élément de type looping, le jeu passe ainsi automatiquement en vue subjective ("comme dans les tunnels de MGS" me disait Plume !) et nous fait tournoyer sur des bouts de pistes sur lesquels on est littéralement scotchés, ce qui m'a personnellement rappelé quelques sensation à la F-Zero... Une nouveauté très sympa et donc bienvenue.
Compétition, je crie ton nom
Mais là où le jeu prend tout sons sens, c'est qu'au delà des médailles de bronze/argent/or que vous chasserez pour progresser à l'intérieur de ce mode, vous serez vite mis devant les records de vos amis, et pourrez courir contre leurs fantômes plutôt que contre ceux des objectifs de médailles. En se lançant dans le mode Carrière, on peut même afficher le "Centre des Records", qui dévoile le score contre chacun de vos amis jouant au jeu. Si par exemple vous aviez comme moi le malheur d'avoir Poufy dans vos contacts, vous pourriez vous aussi voir qu'il mène... 69-0 ! Hum, passons. Je précise que je mène quand même contre tous les autres. Mais avouez qu'avoir cette compétition constamment devant les yeux apporte une motivation et un challenge constant.
Le mode multijoueur en ligne offre lui aussi la même philosophie, puisqu'il ne s'agit pas réellement de confrontations "directes" comme dans les jeux de course classiques, mais toujours de faire péter les chronos. Dans le type de course classique (Time Attack), vous êtes ainsi lâché sur l'un des challenges du jeu pendant un temps limité et au milieu de tous les ghosts des participants de la session (jusqu'à 100 joueurs, autant dire un sacré bordel puisque vous êtes obligé de les afficher !). Mais il est également possible de jouer en "Rounds", sorte de championnat où chaque joueur a un seul essai à chaque tour pour faire un meilleur temps que les autres. Sans oublier tout de même le mode "Laps", sur des courses classiques en plusieurs tours, qu'on pourra du coup trouver moins fun et moins original que les autres.
À noter également la possibilité de jouer à tout cela en mode "Stunt", c'est à dire avec la faculté de faire sauter sa voiture pour faire des "figures" (des rotations), ce qui peut ajouter du piquant mais qui, une fois de plus, est bien loin d'offrir quelque chose d'aussi fun de la bonne vieille formule de base avec ses chronos endiablés.
Evidemment, ce mode en ligne constituera forcément l'une de vos occupations préférées lorsque vous aurez fini la Carrière et que vous en aurez marre de défier sans cesse vos amis imbattables (oui, je souffre à cause de mon collègue sus-nommé), d'autant plus qu'il est paramétrable à souhait avec des parties publiques ou privées qu'on peut configurer pleinement, même si les menus sont assez mal foutus et pas toujours compréhensibles.
Console, canapé, écran splitté
Mais évidemment, pour cette nouvelle incursion dans le monde des consoles, Nadeo a inclus un mode multijoueur local, qui vous permettra de passer de bons moments avec des potes à la maison, que ce soit en "hot-seat" (on se passe la manette à tour de rôle) ou en écran partagé (de 2 à 4 joueurs). Ce dernier fonctionne à merveille techniquement et ne souffre pas spécialement de baisses de frame rate. C'est du solide. Mais une fois de plus, en dehors de ce que TrackMania sait faire de mieux (la baston de chronos sur des pistes folles), ce mode comme les autres ne passionne pas dès lors qu'on sort du chemin. Concrètement, les développeurs ont inclus tout un tas de modes dit "secrets", qu'on active avec des combinaisons de touches dans le menu et qui offrent des variations de gameplay plus ou moins réussies (une tentative de Micromachines-like, de Mario Kart-like...) que vous essaierez pour le fun avant de les oublier. Notons tout de même une idée sympa : le mode "Double Driver", qui permet à deux joueurs de piloter une seule et même voiture en laissant 50% des inputs à chacun d'entre eux. On peut même refaire toute la Carrière à deux dans ce mode un peu spécial, ce qui est assez sympa... même s'il a tout de même un peu le cul entre deux chaises, dans le sens où il est un peu laxiste et aurait certainement gagné à être plus difficile (par exemple en n'acceptant une input que lorsque les deux joueurs l'effectuent au même moment).
Enfin,TrackMania Turbo offre à nouveau un créateur de circuits qui brille par sa simplicité et son efficacité. Il permet d'ailleurs de se lancer avec plusieurs niveaux de "difficulté", histoire de convenir à tout type de joueur, de celui qui ne veut pas trop se prendre la tête à celui qui veut tout optimiser à fond. Cette fois, il est même doublé d'une possibilité franchement cool : la génération automatique des circuits ! Et là pour le coup, ça créé facilement une véritable infinité de pistes, qu'on peut évidemment partager, etc. Seul défaut de tout cela : un temps de chargement assez énorme est nécessaire avant de jouer sur vos créations. Pour le reste, impossible de se plaindre de quoi que ce soit concernant cet aspect créatif et social du jeu.
Bref, TrackMania Turbo offre donc un jeu pour le moins complet. Il n'est pas sans défaut cependant. Personnellement, la jouabilité de véhicules de type Buggy me sort littéralement par les trous de nez (le voitures de Drift offrent clairement le gameplay le plus fun). On peut également lui reprocher des temps de chargement longuets et l'absence de certaines options pourtant évidentes, comme par exemple - je l'abordais plus haut - la possibilité d'activer ou non l'affichage des voitures ghost adverses en multi online (on peut pourtant désactiver le nom des joueurs, alors pourquoi pas leur voiture également ?). Quant aux quelques "tests" effectués par les développeurs pour le multi local, il suffit de les oublier rapidement pour se concentrer sur l'essentiel. Car pour le reste, TrackMania Turbo reste un jeu simple et efficace, agréablement compétitif et surtout très fun.