Non Total War Rome II n'est pas mort. Et avant de lui faire rendre son dernier souffle et de passer à une autre période historique, The Creative Assembly voulait à travers Empire Divided revenir sur ce moment terrible mais néanmoins extrêmement intéressant du vacillement de l'Empire Romain et de la lutte fratricide opposant l'Empereur Aurélien aux traîtres faisant sécessions en Gaule et en Syrie. Un contexte parfait pour faire revenir dans le jeu un système politique complet.
Empire Divided s'attarde vraiment sur un moment très sombre de l'Empire Romain et une suite d'événements qui ne fera que précipiter la chute désormais programmée de cette grande civilisation antique. En l'an de grâce 271, la reine Zénobie de Palmyre (en actuelle Syrie) prend le titre d'Augusta (littéralement le titre d'Empereur de Rome) et elle décide donc de faire sécession et de ne plus reconnaître l'autorité légitime de l'Empereur Aurélien siégeant à Rome. À l'Ouest, l'Empire des Gaules auparavant créé pour protéger la frontière du Rhin contre les intrusions barbares continue par le biais de l'usurpateur Tetricus de menacer la stabilité du reste de l'Empire. C'est donc au sein de ce chaos que vous devrez selon vos préférences, rétablir les frontières de Rome en incarnant Aurélien ou au contraire éclipser Rome en jouant l'Empire des Gaules ou l'Empire de Palmyre. Il est aussi possible de jouer l'une des nombreuses civilisations barbares à disposition, profiter du désastre politique romain qui se profile pour avoir votre part du gâteau. Les Empires Orientaux comme celui des Sassanides, dernier rempart Perse à l'Est souhaite par exemple retrouver ses frontières d'antan et mettre fin une bonne fois pour toute à l'hégémonie romaine sur les terres riches d'Orient. Au total, on trouve 10 factions jouables pour 5 groupes culturels.
De nouvelles mécaniques
Cette période est l'occasion d'introduire de nouveaux éléments de gameplay comme celui des Cultes. Manichéisme, mithraïsme et christianisme vous apportent ainsi leurs propres chaines de productions et constructions de bâtiments. Le problème se révèle épineux car il risque d'être difficile d'imposer son culte à des villes déjà fortement imprégnées. Et l'on peut très facilement se retrouver avec une révolte sur les bras après la destruction d'un lieu de culte de telle ou telle obédience. Pour rajouter encore un peu plus de piment, The Creative Assembly a introduit un système de pandémie qui peut tout bonnement renverser le cours d'une guerre, il faut donc veiller à construire les bâtiments adéquats dans les villes (type thermes). Plus l'Empire est grand plus le risque de propagation est élevé, et même Rome n'est pas à l'abri d'une épidémie de Peste pouvant ruiner votre économie et briser le morale de vos troupes.
Idem pour le système de banditisme, qui croît avec la taille de vos territoires. Il ne faut pas hésiter à faire patrouiller des armées pour ne pas voir son commerce gangrené par la racaille. Sans être aussi poussé que dans un jeu Paradox Interactive, il rajoute du mordant aux campagnes et permet d'entrevoir autre chose que du combat. RTS oblige, on retrouve aussi de nouvelles unités par rapport au jeu de base. Etant donné qu'on a fait un bond de plusieurs siècles on peut retrouver les fameux Equites Dalmatae qui ont fait la fierté de la cavalerie romaine pendant des décennies. De quoi apporter un vent de fraîcheur indéniable.
Un charme inégalé
Si le jeu commence à accuser de son âge (4 ans déjà), on ne peut s'empêcher de ressentir une pointe d'émotion quand on survole tous ces paysages d'orient et d'occident. Sans compter le sound design envoûtant qui nous accompagne partout. Comme le bruit du désert en survolant les dunes d'Egypte, qui sonne presque à nos oreilles comme une mélodie. Le sons des mouettes et des vagues en s'approchant des côtes d'Angleterre, ou encore le bruit étouffé des oiseaux en survolant les sombres forêts de Germanie. Un charme typiquement "Total Warien" qui agit toujours sans peine. Au delà de cet aspect, la technique peine à flatter la rétine et les menus sont aussi austères qu'une geôle romaine un jour de pluie. Bref si aucun lifting n'est tenté d'ici là espérons que ça soit le dernier contenu pour Rome II avec ce moteur.
"Je préfère être le premier homme ici que le second dans Rome."
Que serait l'Empire Romain sans son système politique complexe ? Pour illustrer l'une des causes principales des conflits fratricides, on a désormais droit à un VÉRITABLE système politique mais qui n'exige aucune dépense. En effet, si celui-ci accompagne la sortie du DLC, il fait partie intégrante de la mise à jour gratuite et non d'Empire Divided à proprement parler, même si les deux fonctionnent quand même de pair. Le menu politique permet de changer son type de gouvernement (Empire, Monarchie, République, Union tribale) avec bien entendu des limites historiques impossible à transgresser. Rome pourra redevenir une République mais certainement pas une Monarchie. Le gouvernement fonctionne avec différent partis (Patriciens, Plébéiens et autres pour Rome, par exemple) et chacun d'eux possède un indice de loyauté dont il faut surveiller l'évolution. Car un parti mécontent c'est une guerre civile possible ou un général déloyal pouvant faire lui-même sécession avec le pouvoir. Et toujours dans l'optique d'être dans autre chose que les velléités bellicistes, il est aussi possible de contrôler des hommes d'états, pouvant servir d'interlocuteur via l'onglet diplomatie.