Il y a cinq ans presque jour pour jour, le premier épisode de la série vidéoludique narrative The Walking Dead par Telltale arrivait et créait la surprise. Raccord avec cet anniversaire, le studio californien livre le quatrième chapitre d'une troisième saison plaisante mais à laquelle il manque encore l'étincelle. Survient-elle aujourd'hui ?
Ce test peut comporter des spoilers des épisodes précédents. Merci de vous en éloigner et de ne pas commencer à vous plaindre si vous n'avez pas fait les précédents !
Javi et David n'étaient pas dans les meilleures dispositions lorsqu'on les a laissés il y a quelques semaines. On vous rassure, au moment où démarre cet épisode, ils sont toujours dans la mouise. L'objectif est clair comme de l'eau de roche : fuir, aussi loin que possible. Le problème, c'est qu'il est impossible d'aller vers le portail de Richmond et de prendre la clé des champs sans se retourner. Une horde de zombies attend sur le palier. Et il reste bien des choses à régler. Javi a toujours une famille à protéger. Coûte que coûte.
Si Javi demande ça
Prenant la peine d'approfondir les backgrounds et évolutions de son protagoniste et de Clementine, qui bien que reléguée au rang d'assesseur continue d'être l'Étoile du Berger de cette série, laissant enfin un peu d'espace aux personnages secondaires pour s'exprimer, cet épisode met un peu de vent dans les voiles. Tout aussi bavard que le précédent, il donne bien plus de matière pour que l'on s'attache, que l'on s'inquiète, que l'on s'émeuve. A travers des flashbacks toujours très instructifs ou des scènes ancrées dans le présent, on comprend mieux certaines choses. Mais on n'oublie pas la menace, celle de perdre ne serait-ce qu'un seul être cher. Et à mesure que l'on se rapproche de son but, en ayant fait de nombreux détours et peut-être constaté l'éclosion de quelques caractères et de sentiments forts qu'il faudra gérer, on sent la tension monter, les rouages de la traîtrise bouger fortement. Certaines décisions n'ont même pas le temps d'être pesées qu'elles nous éclatent à la gueule. Et on se retrouve, une heure et demie plus tard, avec un final solide, qui enchaîne les moments choc. Et l'envie pressante d'une suite.
Scie, scie, la famille
En attendant le dénouement, qui a encore toutes les chances d'être bon mais dont on peut imaginer quelques ficelles, on peut dire qu'à défaut de se révéler éblouissant, la trame narrée par A New Frontier est dans une bonne dynamique. Les différentes manoeuvres opérées par Telltale pour redonner un peu d'attrait ont beau s'avérer familières, elles fonctionnent et rappellent volontiers les meilleurs moments de la licence - surtout lorsque la jeunesse est impliquée. Il est encore une fois dommage que la finition laisse à désirer. Entre quelques animations grotesques, des ralentissements absurdes, des bugs par-ci par-là et des traductions qui passent à la trappe, on en oublierait presque que cette saison dispose d'un visuel et d'une mise en scène plus maîtrisés que les précédentes.