L'un des jeux les plus emblématiques de PlayStation débarque enfin sur PC. Que vaut ce portage de The Last of Us ? C'est ce que nous allons tenter de découvrir.
Si il y a bien un titre emblématique du catalogue PlayStation qui vient tout de suite à l'esprit lorsque l'on pense à une exclusivité, c'est bien The Last of Us. Pour autant et comme on le sait depuis de nombreux mois, Sony est en train de transposer petit à petit l'intégralité de ses jeux sur PC. Ainsi, après Horizon Zero Dawn, Marvel's Spider-Man et Uncharted Legacy of Thieves c'est au tour de TLOU Part I de débarquer sur nos ordinateurs. Pour le meilleur ? Notons que notre test concerne la version PC du jeu en date du 31 mars 2023. Il est fort possible qu'une partie de ce qui va suivre ne soit plus d'actualité dans les semaines à venir. Du moins on l'espère. Précisons aussi qu'il ne s'agit pas d'un jugement sur le jeu en tant que tel, mais sur la qualité du portage uniquement. Pourcelle du jeu, on vous conseille plutôt d'aller sur notre autre test de The Last of Us Part 1.
Une configuration solide
Alors que le portage d'Uncharted (dernier jeu Sony en date sur PC) était bon, il n'en est clairement pas de même pour The Last of Us Part I. Autant mettre les pieds dans le plat directement, c'est une catastrophe. Mais d'abord voyons ensemble la configuration que nous avons utilisée pour le bien du test, pour que tout soit transparent pour vous.
- Processeur : Intel Core i9-10900K 3.70GHz
- Carte Graphique : Nvidia GeForce RTX 3080 Ti
- RAM : 32 Go
- Stockage : 4 To
- Connexion : fibre (important pour le téléchargement).
C'est bien plus que la configuration recommandée à tous les niveaux (RTX 3060, i7 et 16 Go de Ram). Malgré tout, première douche froide en lançant le jeu : un temps de chargement de plusieurs minutes s'offre à nous. Le titre nous conseille ensuite d'installer les nuanceurs pour optimiser l'expérience. Surprise c'est un échec au bout de 5 minutes supplémentaires. Souhaitant avoir la meilleure expérience possible, nous redémarrons le jeu et même le PC. Même constat par la suite avec un joli message d'erreur. Nous ne réussirons jamais à installer les shaders en plus de 5 heures de test technique.
Une aventure qui est gâchée par les bugs
Nous nous retrouvons ensuite dans le menu principal et ça rame au simple mouvement de la souris. Nous laissons évidemment encore toute sa chance au jeu et nous démarrons l'introduction. Heureusement le ressenti est un peu plus positif et c'est effectivement très beau. D'autant que le titre offre un nombre incalculable d'options graphiques pour que le joueur puisse s'adapter selon sa configuration. Une jauge tout en haut (voir la capture d'écran ci-dessous) permet d'admirer l'utilisation de la VRAM de votre GPU. Voyant que même avec notre grosse config' nous atteignons les limites de puissance, nous décidons de faire quelques concessions et de baisser notamment le niveau des ombres et de la distance d'affichage pour passer en vert. Miracle, ça fonctionne plutôt bien. D'ailleurs si vous cherchez des options à désactiver on ne peut que trop vous conseiller de vous pencher sur les ombres, mais aussi sur le niveau de détails des objets dynamiques pour espérer gagner en fluidité sur une plus modeste configuration.
Une fois en jeu, difficile de ne pas reconnaitre l'extrême beauté du portage. C'est bien simple, c'est somptueux de bout en bout. The Last of Us Part I jouit d'un énorme travail sur les reflets et les divers effets de lumière. Les éclairages viennent nous percer la rétine et on s'enthousiasme d'un tel rendu. Les textures sont précises, les animations sont belles et ça fourmille de détails, notamment quand la partie gore entre en jeu. Difficile de critiquer négativement TLOU sur ce point. C'est un sans faute. Et avec une bonne optimisation, il serait bien difficile de bouder son plaisir d'autant que les allergiques du clavier peuvent aussi se tourner vers la DualSense entièrement compatible avec le jeu. De quoi allier beauté et jouabilité de votre choix.
Le problème, c'est que malgré une configuration plus que solide le jeu n'est pas fluide et peine à monter au-dessus des 40 fps. Tout à fait anormal quand on joue sur un PC de ce type qui est normalement fait pour ne pas se poser de question. Dans les scènes d'action/explosions, on a même eu une chute de framerate à 35 FPS. Pas mal non pour une carte graphique haut de gamme avec les pilotes graphiques à jour ?
Outre la fluidité très problématique, nous constatons aussi un nombre assez conséquent de bugs et cela même après le patch. Cela va du bug de collision, au problème d'animation (visage qui ne bouge plus) ou même tout simplement la présence d'artefacts visuels qui viennent totalement ruiner l'immersion. Comme une image vaut mieux qu'un long discours, voici l'illustration parfaite de nos propos. Ce type de bug est apparu 6 fois en une seule heure de jeu. Un comble.
Nous continuons tranquillement notre aventure et c'est là que les gros problèmes arrivent. Au bout de 20 minutes de survie dans cette Amérique hostile, nous subissons notre premier crash. On aura le droit d'ailleurs à environ 5 crashs le long de notre test de The Last of Us Part 1, et ce sur plusieurs heures. Inadmissible pour un jeu AAA et le budget pour ce genre de production. On se demande vraiment à quel moment le portage a pu passer les tests internes de qualité surtout que le tout a déjà eu le droit à 3 semaines de retard, justement pour palier à ce genre de soucis.
Tout ceci est vraiment dommage car il est quasi certain que dans plusieurs mois, quand la majorité des bugs auront disparus, le titre sera une expérience très agréable. Il a toutes les cartes en main pour charmer le joueur PC, entre sa grande qualité initiale et sa grande beauté, c'est le combo parfait pour en faire un must-have. Mais en l'état, il est impensable de vous conseiller le jeu, surtout si vous avez une petite ou même moyenne configuration. Pour la science nous avons d'ailleurs tenté l'expérience sur un PC portable qui s'équipe d'une RTX 2070. Le résultat est encore pire, car en plus d'être harassé par les bugs, le jeu est très largement moins beau du fait des concessions obligatoires en l'état. The Last of Us Part 1 est donc magnifique mais quasiment injouable pour le commun des mortels. Le jeu ne souffre pas de sa beauté mais seulement d'une optimisation désastreuse. Ce qui pourrait être résolu assez rapidement d'autant qu'une partie du travail est déjà en route avec un patch. On croise les doigts pour que tout se déroule très vite et de manière fluide.
