Paradox Interactive, roi du wargame et grand acteur du jeu PC, a annoncé il y a un peu plus d'un an le développement de Surviving Mars, qui est développé par l'équipe d'Haemimont Games, déjà responsable de plusieurs opus de la saga Tropico. Ce n'est pas les joueurs PC qui vont venir contredire cette affirmation : tout ce que touche de près ou de loin à Paradox est très souvent un gage de qualité. Avec son cahier des charges stricte, ses méthodes de travail et son amour du PC, la déception pointe rarement le bout de son nez. Va-t-il en être autrement pour Surviving Mars ? Eh bien non !
Le principe de Surviving Mars est simple : c'est un jeu de gestion de colonie martienne. Du premier roulement des chenilles d'un rover dans le sable rouge à la création d'immenses habitats pour accueillir des colons. Dès le menu principal, on comprend où Haemimont veut en venir, d'autant que le jeu sort en pleine période de hype autour du projet Space X du milliardaire Elon Musk. Mars est un rêve humain, mais un rêve qui est de plus en plus à notre portée, presque palpable. De ce fait, le postulat de départ de Surviving Mars n'est pas invraisemblable, même si toute la partie scientifique donne aussi dans la science-fiction, pour le bien du gameplay.
Mission to Mars
Dès le menu, il est possible de choisir soit un départ simple sans avoir besoin de paramétrer quoi que ce soit, soit un nouveau jeu où il vous vous sera demandé quelques petites informations essentielles. La première option permet d'être sûr d'avoir une zone de départ riche en ressources et d'avoir des zones d'atterrissage optimales pour vos navettes. Avec la deuxième option, il va falloir sélectionner parmi un vaste choix de zones potentielles, chacune d'entre elles ayant un niveau de difficulté exprimé en pourcentage. Plus vous êtres proche de 100% (ou même au delà), plus votre début de partie risque d'être difficile. Évidemment, il sera aussi possible de personnaliser votre mission dans les moindres détails : choisir l'organisme qui vous finance (l'Europe, les USA, la Russie, un programme privé, etc.), votre logo, vos finances, vos ressources... Une fois un lieu "d'amarsissage" consciencieusement choisi, les choses sérieuses commencent. Votre toute première navette martienne est équipée de 3 rovers : un pour le transport et la gestion de vos drones, un pour les ressources et un pour l'exploration. Le tutoriel ne sert strictement à rien tant il est chétif, mais tout est suffisamment intuitif pour pouvoir s'en passer.
N'oubliez jamais que vous êtes à 75 millions de kilomètres de la Terre
Dans vos soutes, vous avez également quelques ressources primaires pour votre bon développement, mais sachez qu'il en existe huit au total :
- Béton
- Metal
- Nourriture
- Metal rare
- Polymère
- Electronique
- Pièces de machine
- Fuel
Forcément, plus un jeu de gestion comporte de ressources, plus il propose de mécaniques différentes pour pouvoir en créer. Certaines, très difficile à synthétiser sur Mars, viennent d'ailleurs directement de la Terre via des navettes de ravitaillement. À cela s'ajoute la gestion de 3 ressources majeures et obligatoires au bon fonctionnement de votre colonie : l'énergie électrique, l'eau et l'oxygène. Tout repose sur un système de cercle vertueux. Pour faire fonctionner un caisson d'oxygène, il faut qu'il soit alimenté en eau et en énergie, et ainsi de suite. Libre à vous de choisir vos moyens de production, le panneau solaire étant le plus simple et le plus rapide à utiliser. Problème : un panneau solaire ne fonctionne par définition que le jour, et les nuits martiennes ne sont donc pas productives. Pour contre-balancer, il va alors être nécessaire de construire des champs entiers de batteries, pour pouvoir alimenter vos divers appareillages sans discontinuer.
Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour votre colonie
Tout est ensuite question de logique pour aménager au mieux vos installations, en optant toujours pour le meilleur rendu énergétique sans perte. Car un peu plus tard dans votre aventure, gérer un dôme de colons est un véritable gouffre à ressources, et il va être nécessaire d'optimiser de plus en plus vos circulations de navettes de ravitaillement (en nombre limité), ainsi que vos finances. Si certaines technologies permettent de souffler économiquement, comme le "financement participatif", votre argent va disparaître aussi rapidement qu'une goutte d'eau sur le sol martien. On saluera au passage la grande qualité de l'arbre technologique, qui est découpé en 5 grands domaines : la biotechnique, l'ingénierie, la robotique, la physique et le social. Selon la direction que vous souhaitez prendre pour votre colonie, il va falloir faire des choix. Il est tout à fait possible de tout axer sur la technologie, d'autant qu'ensuite vous pourrez assigner des rôles de recherche à certains de vos colons, pour une plus grande efficacité.
Une question de choix
L'arrivée des premiers hommes sur Mars donne toujours quelques vertiges. Après avoir aménagé un dôme, ainsi que tout ce qui est nécessaire à son auto-suffisante, une vingtaine de colons débarquent via une navette spatiale de transport et c'est généralement synonyme de début des problèmes. Il faut jongler entre les attentes des citoyens (nourriture, désir de sécurité, de faire des activités, de travailler) et les nécessités inhérentes à la gestion d'une colonie. L'espace martien est dangereux et vous n'êtes pas à l'abri (par exemple) d'une chute de météorite sur vos installations. Dans ce cas, et si vous ne voulez pas voir le chaos prendre le dessus sur la raison, il va être urgent de faire des choix prioritaires, en somme l'énergie, l'eau et l'oxygène, au détriment du bien être de vos colons.
Il est dommage que les événements aléatoires de ce type ne soient pas plus fréquents, mais le principal problème du jeu (comme dans quasiment tous les jeux de gestion), c'est le contenu "endgame"... si tant est qu'un jeu de gestion doive vraiment en posséder. Globalement en tout cas, une fois que tout tourne rond, il ne reste plus grand chose d'intéressant à faire... Pas d'inquiétude cela dit : le jeu propose tout de même suffisamment de challenges pour avoir une bonne rejouabilité. Le jeu est en plus compatible avec les mods et donc le Steam Workshop, ce qui représente l'assurance d'une durée de vie littéralement illimitée.
Le souci du détail
La planète rouge étant remplie de surprises, certaines ressources comme l'eau pourront apparaître naturellement à la surface de la planète, ainsi que certaines anomalies. La carte est séparée en différent secteurs et il faudra les explorer un à un pour en découvrir tout les secrets, c'est aussi ce qui fait le charme de Surviving Mars comparé à un jeu de gestion "classique". On sent vraiment, aussi bien dans la direction artistique que dans les moindres détails techniques, l'inspiration contemporaine. Citons entre autres Curiosity et Spaxe X, ainsi que des films comme Mission to Mars ou Seul sur Mars. La planète étant très poussiéreuse, il va falloir décrasser vos installations où le sable rouge s'accumule, car il peut nuire au bon fonctionnement de votre base.
À force d'extraire des ressources pour créer du béton, vos carrières de pierre vont prendre une place considérable et il va falloir trouver encore et toujours de la place pour les détritus. C'est tout un tas de détails tels que ceux-ci qui font prendre conscience de l'intelligence de conception du jeu.
Esthétiquement, sans être une claque, l'ambiance martienne est bel est bien présente et le niveau de zoom assez impressionnant permet d'être au plus près de vos colons ou de vos drones de constructions. Enfin, bonne nouvelle pour les joueurs console : le jeu est également disponible sur PS4 et Xbox One. Sur PC (version testée), comme toujours avec Paraxox, c'est une optimisation aux petits oignons qui nous est offerte, et ça tournera sur tout ce qui possède une carte graphique. Geforce 620 minimum, autant dire une patate.