Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin (SOPFFO pour les intimes) est un nouveau spin off de la célèbre série de J-Rpg de Square Enix ! Il sera disponible le 18 mars dans toutes les bonnes crémeries et sur toutes les machines du moment, exception faite de la Switch. Nous, c’est sur PS5 qu’on a arpenté les couloirs de ce jeu « à la Dark Souls » sous licence Final Fantasy… Récit.
Il faut être fou pour venir affronter le maitre From Software et son Elden Ring avec un jeu relativement similaire dont la sortie est distante d’à peine un mois. C’est pourtant ce que tente Stranger of Paradise Final Fantasy Origin en ce 18 mars 2022. C’est dire si le challenge est de taille. Un certain Babylon’s Fall est par exemple en train de s’y casser les dents…
Mais le jeu à des arguments dans sa besace : Déjà, il est développé par la Team Ninja et va reprendre la structure générale de la jouabilité de Nioh, un clone de la saga Dark Souls, probablement le meilleur. Ensuite, excusez du peu, cette jouabilité va être adaptée avec un skin Final Fantasy. Cela sera-t-il suffisant face au maitre ? Rien n’est moins sûr !
Final Fantasy Remake ?
Pourtant, ce sera déjà la troisième incursion dans le domaine du jeu d’action RPG ultra exigeant de la Team Ninja après les deux Nioh. Et aussi, le second Final Fantasy à mettre au crédit du studio après Dissidia NT. Si le développement est crédité à la Team Ninja et l’édition à Square pour ce Stranger of Paradise, ne vous y trompez pas : les noms les plus ronflants de l’industrie sont à mettre du côté Square ! Les pontes de la Team Ninja sont-elles sur Nioh 3, Dead or Alive 7 ou Ninja Gaiden 4 ? Seul l’avenir le dira.
L’aventure commence avec l’enlèvement d’une princesse par Chaos, et l’arrivée au château de 4 guerriers possédants tous une pierre de lumière… Le scénario est un vibrant hommage à celui de Final Fantasy 1, dont il reprend la trame tout en suivant son propre chemin, un peu à la manière dont l’épisode 7 de Star Wars le fait avec le 4e, mais cette fois-ci, sous forme de préquelle. Le fan service Final Fantasy est omniprésent, les fans seront aux anges avec un design familier signé Tetsuya Nomura, et Néon, l’héroïne féminine, assurera un peu le coté Team Ninja avec une jupe d’écolière bien trop courte ! Les musiques sont assez variées, allant de l’électro à des compositions au piano bien plus posées, voire mélancoliques, et si les textes sont en français, les voix sont entièrement en japonais ou en anglais. Dans sa narration, le tout possède bien entendu un côté un peu classique propre à la saga de Square, et sera assez verbeux pour un jeu du genre, puisque de nombreuses cinématiques, plutôt longues, vont venir jalonner votre progression tout au long de l'aventure ! Cet univers sera assez clivant, puisque s’il plaira aux fans, un amateur d’action RPG hardcore de passage pourrait trouver à y redire…
Loin du paradis technique
Si le design est donc plutôt convainquant, on ne pourra pas en dire autant de la technique : Clairement, même avec une version PS5, le jeu parait bien daté, même si les visages des personnage sont plutôt beaux et réussis. Hors cinématiques, ou quand elles sont faites avec le moteur du jeu, ça pique un peu plus la rétine et les polygones des modèles 3D prennent un petit coup d’angulation, la profondeur de champ devient risible et l’aliasing légion. En combat, c’est un peu mieux puisque le jeu reste très fluide. Sur une PS4 PRO, le bilan est similaire, mais tout ce qui est affiché à l’écran devient… bien plus flou. Les chargements sont relativement rapides sur les deux machines. Par contre, c’est une bonne surprise, sur PS5, les vibrations haptiques sont de la partie, tout comme les gâchettes à retour de force (pour un résultat décevant), mais le haut-parleur de la dualsence reste désespérément muet. Enfin, notez que des fonctions cross save sont disponibles et que l’on pourra passer d’une PS5 à une PS4 et inversement avec la même sauvegarde, en déverrouillant deux fois les trophées gratuitement au passage. Vous l’aurez donc compris, s’il y a bien un point ou Stranger of Paradise tutoie Elden Ring les yeux dans les yeux, c’est sur sa technique d'un autre âge !
Nioh of Paradise
Avec ce SOPFFO, Square et la Team Ninja surfent bien évidemment sur la mode actuelle des jeux « à la Souls ». Si vous avez déjà joué à Nioh, vous êtes en terrain connu. Le jeu est composé de niveaux, accessibles sur une carte du monde, ou vous trouverez aussi des missions secondaires. Point de monde ouvert ici mais des niveaux indépendants, qui empruntent à Nioh leur structure, à savoir des couloirs et des donjons tortueux, aux nombreux secrets et pièges, avec moult raccourcis à déverrouiller régulièrement. Le design des niveaux s’inspire clairement de celui de la saga Dark Souls, et même, parfois, de BloodBorne ! Mais leur construction reste au final un peu basique et en deçà de ce que proposait Nioh, même si quelques mécaniques de contrôle météo dans certains stages sont amusantes…
Au programme, une vingtaine de missions principales qui pourront se boucler en… 20 heures environ pour un novice qui gère, voire bien plus si vous avez de réelles difficultés. Le PGM en quête de défis trouvera lui de quoi faire avec les multiples new game + de plus en plus difficiles propres au genre, et les futurs DLC qui devraient arriver via Season Pass.
Dark Saoulé
Niveau exploration, on retrouve aussi quelques mécaniques propres aux Souls, comme les feux de camp qui permettent de se reposer et de passer des niveaux, mais font réapparaitre tous les ennemis, un système de tutoriel obscur où il faut ramasser des objets au sol pour apprendre, et… c’est à peu près tout. Ici, vous ne perdez pas votre expérience ! Plus vous périssez contre le même ennemi, plus vous revenez fort ! Globalement, le jeu est bien plus accessible qu’un Souls, puisque trois niveaux de difficulté sont de la partie. Et même si, nous avons tout de même essayé, on ne peut pas jouer d’une seule main en facile et il faudra tout de même un minimum de concentration (ce n’est pas un Muso !). L’expérience reste très accessible pour le néophyte qui voudrait juste taper du monstre dans un jeu estampillé Final Fantasy. Par exemple, on ne meurt pas si on tombe et les deux compagnons qui se battent avec nous en permanence sont un vrai plus ! Et cerise, sur le gâteau, le mode multijoueur en ligne permet d’appeler ses amis à la rescousse.
Côté action, vous allez donc retrouver les classiques jauges de vie et de mana, mais point d’endurance ici. À la place, un système à la Sekiro (ou plutôt, à la Star Wars Jedi Fallen Order…) de jauge de rupture, pour tuer instantanément tout ennemi qui verrai la sienne brisée. Attention, ça marche aussi pour vous. Mais globalement, c’est un ressenti qui n'est pas forcément très agréable pour qui cherche avant tout un jeu d’action. Les commandes et le feeling général, malgré la caméra dans le dos du héros, font plus penser à du Hack’n’Slash qu’a du Beat’em’All. Généralement, votre humble serviteur, quand il joue à un jeu d’action, maltraite ses boutons en cliquant à minima dix fois pour une commande qui n’aurait nécessité qu’une seule pression. Point de cela ici, et il a vite fallu se mettre au pas, la faute à des déplacements hasardeux et des inputs aux timings parfois bien patauds, comme un semi-remorque qui tente un créneau dans une rue à sens unique. C’est lourd. Pourtant, quelques éléments sympathiques sont du voyage, comme un système de changement de job à la volée, (votre héros peut avoir deux classes bien différentes, mais cela on vous en reparle juste après). Un système qui n’est pas sans rappeler celui des stances de Nioh, où un coup défensif qui absorbe les pouvoirs ennemis peut être réutilisé instantanément, au prix d’un timing pas toujours évident. Enfin, les attaques spéciales sont bien violentes, même sans hémoglobine !
RPG avant tout ?
Si le côté action est donc assez complexe mais possède l’agilité d’une tractopelle dans un salon, qu’en est-il des composantes RPG ? Nous sommes dans un Final Fantasy, après tout ! Et bien sachez qu’ici, c’est assez convainquant. Reprenant un peu ce qui se faisait sur Code Vein, votre héros peut changer de classe et en déverrouiller de nouvelles en faisant avancer les différents arbres de compétence. Il y en a environ 30 différentes et vous en équipez deux. A vous les joies du Berserker-mage blanc ou du Ninja-Samurai ! Côté équipement, vous lootez bien plus que dans un Borderlands ou un Diablo, c'est dire ! L’équipement est visible sur le héros, et bien souvent, l’ensemble équipé à la volée ne ressemble pas à grand chose ! Les menus débordent d’épées inutiles, et aujourd’hui, on trouve ça moins drôle que dans Nioh. Néanmoins, côté temps passé à lire dans les menus, si vous aimez ça, vous aurez de quoi faire…
…pour peu qu’il vous reste un peu de temps si vous êtes déjà sur Elden Ring !