Nombre d'anciens jeux pourraient revenir sur le devant de la scène grâce à la réalité virtuelle, mais seule une poignée d'entre eux osent s'y frotter. Si certains ont plutôt réussi cette conversion, Skyrim et Borderlands 2 en tête, d'autres se sont effroyablement plantés (coucou Konami). Qu'en est-il maintenant d'un jeu encore plus ancien, sorti en 1999 sur Sega Dreamcast ? La conversion peut-elle transcender l'expérience ? C'est la question à laquelle nous allons répondre dans ce test dansant, celui de Space Channel 5 VR Kinda Funky News Flash! Tchou !
Les extra-terrestres ont pris le contrôle sur Terre et font danser les humains jusqu'à épuisement. Fort heureusement, Ulala, une présentatrice de la chaîne TV Space Channel 5 part à leur rescousse accompagnée de son assistante, incarnée par le joueur.
C'est la même chanson...
Space Channel 5 VR, malgré son nom abusivement long, est une sorte de version très raccourcie du tout premier jeu de la licence, celui sorti en 1999 sur Sega Dreamcast, agrémenté cependant d'une pincée de modes supplémentaires. Comme à l'époque, son mode histoire se compose de 4 chapitres à la différence près que cela ne correspond ici qu'à 4 chansons, donc 4 niveaux seulement. Ceux-ci sont décomposés en plusieurs courtes phases alternant entre sauvetage des humains, tirs sur les aliens et combat de boss, le tout en musique bien entendu. Oubliez le côté (trop) psychédélique de certains niveaux de l'époque, qui seraient probablement un enfer à adapter en réalité virtuelle sans causer des migraines aux développeurs. Pour le reste, le jeu est complètement remodélisé, notamment les personnages qui ne sont plus aussi polygonaux qu'avant, et le gameplay a été entièrement revu.
Tout d'abord, on conserve bien sûr le principe du jeu de couleurs « Simon », à savoir reproduire une série d'actions de plus en plus complexe. Finie cependant la simple pression des flèches directionnelles et du bouton d'action pour effectuer les chorégraphies de Ulala ! Désormais munis de PlayStation Move, il s'agit de reproduire celles-ci en gesticulant façon Just Dance. Bras en l'air, vers le bas, esquives à gauche ou à droite, moulinet au dessus des épaules... les poses à effectuer sont de plus en plus variées au fil de l'aventure. Réalité virtuelle oblige, la sensation de présence de Ulala, ainsi que des divers personnages autour de nous, donne le sentiment de vivre l'aventure plutôt que de la simuler sur un écran plat. Ainsi, les coups de poing du géant premier boss nous arrivent littéralement en pleine figure si l'esquive n'est pas effectuée à temps, de même que les lasers tirés par certains ennemis.
Après un premier niveau installant les bases et un second apportant plus de difficulté avec des aliens chantants, nous voilà projetés dans l'espace avec notamment esquive et destruction d'astéroïdes au programme. Ce niveau est de loin le plus intéressant en termes d'immersion VR grâce à ses éléments mouvants passant à proximité. Le dernier chapitre ajoute quant à lui un élément de gameplay supplémentaire puisque micro de Ulala en main, les chorégraphies intègrent désormais des lignes de chant. Malheureusement, il n'y a aucune reconnaissance vocale et il suffit simplement de prononcer n'importe quelle phrase random, pour ne pas dire souffler dans le micro du PSVR, pour passer ces séquences sans encombres. A noter que ce dernier niveau est le seul à nous avoir vraiment posé problème en terme de difficulté, à la limite du supportable puisqu'à chaque échec, le niveau recommence depuis le tout début. Frustrant.
Emballé, c'est pesé
Outre le mode histoire dont la durée n'excède pas les 30 minutes en jouant correctement, Space Channel 5 VR propose 3 autres modes de jeu. Ici, pas de mode de difficulté supérieur après avoir terminé l'aventure mais un 100-Stage mode qui n'est malheureusement pas le mode « survival » qu'il évoque puisque celui-ci se termine en 10 minutes chrono. Il a cependant le mérite de faire danser devant nous la quasi-totalité des personnages du jeu, avec des poses plus complexes agrémentées de noms de marques automobiles, des miaulements de chat et autres mots plus ou moins rigolos. Le mode arcade, censé à l'origine être un mode 2 joueurs finalement absent, nous propose d'incarner une des jumelles pour revivre uniquement le premier niveau de l'aventure. L'intérêt est quasiment inexistant hormis la possibilité de jouer le rôle de la jumelle à la gauche de Ulala, donnant un autre point de vue... Enfin, un mode spectateur propose au joueur de s'installer à des emplacements différents pour revivre passivement toute l'aventure. Encore une fois, l'intérêt est extrêmement limité puisque seuls 3 points fixes sont proposés, tous proches de Ulala (derrière en hauteur, sur sa gauche et sur sa droite). S'ajoute ensuite une encyclopédie des modèles 3D du jeu, un moniteur de calories brûlées et la possibilité de choisir la couleur du costume de Ulala parmi 3.
Au final, Space Channel 5 VR a des chances d'être aimé par les fans purs et durs de la licence. Mais les autres, et ceux qui aiment la difficulté de l'époque, ne verront ici qu'un petit jeu rigolo au contenu famélique et l'absence de vrai challenge. Le mode 2 joueurs pourtant promis est aux abonnés absents et son mode histoire ultra court limite la rejouabilité à de simples anneaux à attraper et collectionner lorsqu'ils apparaissent devant nous. Space Channel 5 VR Kinda Funky News Flash! n'est donc pas à la hauteur de ce qu'espéraient les joueurs férus de réalité virtuelle.