Shining Resonance Refrain est le remaster du J-RPG sorti uniquement au Japon sur Playstation 3 dont vous n'aviez jamais entendu parler. Dans sa grande bonté, Sega a décidé de combler ce vide dans vos coeurs, initialement inexistant, en vous permettant de découvrir l'univers de Shining Resonance sur PS4 et Nintendo Switch. Pépite cachée du jeu de rôle japonais ou écart vidéoludique qui n'aurait jamais dû quitter l'archipel nippon, découvrons-le ensemble !
En bon remaster, Shining Resonance Refrain nous propose dès le lancement du jeu de suivre, au choix, le scénario de la version 2014 de Shining Resonance ou une aventure inédite qui s'attarde sur l'histoire de deux antagonistes principaux. Cette trame alternative apporte des réponses aux quelques questions que vous vous poserez peut-être après avoir terminé l'aventure principale en anglais (désolé chers amis anglophobes), mais encore faut-il la débuter !
Quand classique rime avec générique
Le scénario originel de Shining Resonance nous conte l'histoire de Yuma, un héros amnésique générique accompagné d'un groupe d'amies génériques, qui porte en lui le pouvoir d'un dragon brillant générique et dont le but est, sans surprise, de défendre le royaume qui le recueille jusqu'à une fin atrocement générique ! Un refrain que l'on a déjà entendu un nombre incalculable de fois mais que ce titre se propose de nous jouer encore sans grande originalité. Les inspirations sont multiples : Persona pour la possibilité d'organiser des rendez-vous avec ses coéquipières, Tales of pour les instants confessions intimes au coin du feu et quasiment tous les J-RPG des années 80-90 pour le pouvoir de l'amitié et tout le reste.
L'aventure est régulièrement entrecoupée de séquences en One-to-One façon Visual Novel lors desquelles il est possible de draguer ses compagnes d'armes, voire de sortir avec certaines. Mais même lors de ces échanges le contenu manque de saveur, de légèreté, de ce je-ne-sais-quoi qui pourrait nous donner envie de vouloir en apprendre plus sur tout ce beau monde.
Il faut admettre que le scénario et les interactions entre les personnages ne s'avèrent pas irritantes, mais simplement plates, fades. Et ce ne sont pas les vêtements multicolores ni les bustes apparents de ces demoiselles qui tromperont les joueuses et joueurs avertis.
Autant dire que le jeu de Sega ne réquisitionnera pas une large quantité de votre matière grise, ce qui peut être une bonne chose (ou pas) en fonction de vos goûts. Après des productions comme Final Fantasy XIII ou XV et leurs scénarios capillotractés, il est vrai qu'il est reposant de se laisser emporter dans une aventure où les méchants aux rires gras et tout de noir vêtus sont très méchants et les gentils drapés de couleurs fluorescentes sont très gentils.
Joue-la comme Lloyd
Les combats ont le mérite d'apporter un peu de variété dans ce monde générique, c'est le sel qui donnera un peu de goût à votre assiette de riz blanc. A l'instar des Tales Of, les monstres sont visibles sur la carte du monde et s'approcher d'eux déclenche une phase de combat en arène en temps réel. Et, comme dans Tales Of, votre équipe est composée de 4 personnages qui, comme dans Tales Of, peuvent utiliser jusqu'à 4 compétences spéciales en plus de leurs attaques de base.
L'inspiration est flagrante mais il faut admettre que le résultat final n'est pas désagréable, bien au contraire. Deux jauges sont à prendre en compte lors des phases d'affrontement : la jauge d'endurance qui régit les actions basiques telles qu'attaquer, se défendre ou dasher , et la jauge de MP qui sert à utiliser la Force (les capacités spéciales de chaque personnage). Les MP ne se remplissent qu'en attaquant, mais on ne peut attaquer que jusqu'à un certain point avant que la jauge d'endurance ne se vide. Les mécaniques de combat jouent sur cet équilibre entre MP et endurance pour des phases d'action plus sympathiques qu'elles ne peuvent paraître au premier abord.
N'oublions pas que Yuma est l'hôte du cousin germain de Spyro, le Shining Dragon ! Cela lui permet de se transformer à n'importe quel moment en dragon afin de décupler sa puissance et sa résistance. Ses compagnons ne sont pas en reste car ils peuvent également appliquer des buffs et debuffs en pleine rixe en jouant un petit morceau de J-Pop grâce à leurs armes-instruments. Cela laisse de nombreuses options de personnalisation et décuplent le champ des possibles aux joueurs désireux de défaire tous les monstres de Shining Resonance Refrain.
Minimum syndical
Hors des phases de combat et des passages de dating de fin de collège, il reste peu d'activités excitantes à accomplir. On trouve des quêtes secondaires sponsorisées par FedEx, qui vous demanderont de troquer votre épée de guerrier pour une casquette de livreur de pommes, un donjon à niveau variable à explorer pour obtenir de l'équipement et de l'expérience supplémentaires et quelques options de personnalisation d'amélioration de personnage en "accordant" les armes de chacun. La distraction secondaire la plus "intéressante" restant l'arbre de relations entre chaque protagoniste. Au fur et à mesure des interactions entre ces derniers, des titres associés à des traits d'humeur se débloqueront. En fonction de la manière dont on décide d'unir chaque personnage et de l'humeur associée à ceux-ci, il sera possible de débloquer certains bonus en jeu. Un mini-jeu de gestion de relations sympathiques, mais sans plus.
Retapant une expérience datant de 4 ans, Refrain propose une expérience de jeu fluide aussi bien sur Playstation 4 et Nintendo Switch. La version Nintendo Switch reste tout de même ma version de prédilection, elle permet de vivre cette aventure par petites sessions; rendant l'expérience moins lassante. Peu importe la version sur laquelle vous y jouerez, cela ne changera pas le fait que les environnements sont vides et et peu inspirés. Rien ne pousse à l'exploration, rien ne nous incite à sortir des sentiers battus pour nous laisser nous surprendre par on ne sait quel monstre ou donjon caché.