On commence à y être habitués : Chaque année, aux alentours du mois de Mars, un nouvel épisode de la sulfureuse licence Senran Kagura voit le jour au pays du soleil levant. Et c'est encore le cas en 2017, avec le septième titre de la saga, qui s'éloigne des standards habituels de la série en termes de gameplay, en nous proposant cette fois de lorgner vers le TPS, mais uniquement sur PS4, la version nomade passant à la trappe.
Republication de notre Test import du 2 avril 2017.
Re-testée par nos soins, la version française de Senran Kagura : Peach Beach Splash nous offre une très bonne surprise : les vois japonaises originales sont toujours de la partie et, dans le texte, le jeu est intégralement traduit en Français ! Même si certaines rares indications telles que "saving" ou "now loading" sont toujours en Anglais, les calembours graveleux qui jonchent les scènes de roman visuel du jeu fonctionnent bien, avec parfois des expressions bien franchouillardes, voire vulgaires ou familières, tandis que quelques rares passages semblent quant à eux avoir été traduits de façon un peu trop littérale. Aussi, si vous avez déjà joué à la version japonaise, vous ne scorerez pas les trophées une seconde fois. Sachez aussi que contrairement à Estival Versus, votre sauvegarde ne sera pas compatible entre les deux versions. Quand au mode en ligne, il m'a été assez difficile de trouver d'autres joueurs pour un affrontement, puisqu'il m'a fallu souvent patienter plusieurs longues minutes avant de trouver des équipes complètes en 3 contre 3 (ne parlons même pas du 5 contre 5, au bout d'un moment, des IA font leur apparition dans la liste de joueurs...), tandis que le netcode ne m'a pas paru des plus fiables, avec quelques ralentissements par-ci par-là. En tous cas, cette traduction française est une excellente nouvelle, même si PBS reste bien moins bon que Shinovi et Estival Versus. Ah, et pour le mode VR, c'est pour l'instant le silence radio. Mais sait-on jamais, comme celui de Dead or Alive Xtreme 3 me l'a déjà montré à deux reprises, quand on parle du loup dans un article "officiel", on en voit la queue, sans mauvais jeux de mots. |
Ci-dessous notre test import originel réalisé à l'époque à partir d'une version import japonaise PS4 fournie par notre partenaire nin-nin-game.com.
Avant d'aller plus loin dans ce test, il m'est impossible de ne pas vous mettre en garde contre le fort aspect érotique de la série, qui vient bien souvent dégrader l'image de la femme en général. Si vous n'êtes pas à l'aise avec ce genre de contenu, Senran Kagura Peach Beach Splash ne fera que rendre plus acerbe encore votre avis sur ce genre de productions, qui brandissent fièrement l'étiquette de "jeu sexy", parfois même bien avant celle du gameplay. Et parlons-en, de la jouabilité, justement. Après avoir fait des débuts très sexy et remarqués sur 3DS avec un Beat'em All old school aux mécaniques 2D, Senran Kagura avait su faire évoluer sa formule sur Vita et PS4 vers du Mûso en 3D, adaptant même sa formule de combats coquins à une autre licence : Valkyrie Drive. Et après avoir exploré la voie du jeu de rythme dans "Bon Appétit", puis nous avoir proposé encore du BTA avec Uppers, il était temps de changer un peu les choses sous peine de voir encore un jeu très similaire sur nos consoles. C'est en tous cas ce qu'on à dû se dire du côté de chez Marvelous, puisqu'ils nous proposent aujourd'hui avec ce nouvel épisode, le septième sous licence, un "Third Person Shooter". Suffisant pour renouveler le genre ? Et si le studio nous à déjà prouvé qu'il pouvait produire de bons jeux de bagarre et de rythme, est ce que ce sera encore le cas avec cette jouabilité ?
Splatoon et Mario Sunshine n'ont qu'à bien se tenir
Et l'histoire commence donc, comme l'été précédent, avec l'organisation d'un mystérieux tournoi de Ninja ouvert aux filles des différentes écoles. Sauf que cette fois-ci, il ne sera pas question de combats à l'arme blanche, ni même d'un concours de cuisine, mais bel et bien d'affrontements par équipes de cinq, à grand coups de pistolets à eau ! Je n'en dirais pas plus sur le scénario, qui n'est au final qu'un prétexte pour mettre dans les mains des filles un arsenal varié et digne des plus gros calibres de la gamme aquatique Nerf. Les cinématiques sous forme de visual novel qui précèdent chaque combat proposent toujours le même contenu, à savoir un humour très porté sur "la chose" et des histoires de rivalités entre les filles dans le tournoi. Ce qui à toujours été anecdotique le reste donc ici, et le joueur avide d'en découdre pourra même complètement passer outre cet aspect d'une simple pression sur le bouton "option" de la manette, et se lancer directement dans des joutes aquatiques endiablées.
Pour cela, un véritable arsenal est mis à notre disposition, avec plusieurs armes aux comportements très différents ! Très similaire à ce qu'on pourrait voir dans un jeu de tir classique, on y trouvera l'équivalent d'un pistolet, d'une mitraillette, d'un fusil à pompe, d'un minigun et même d'un lance-roquettes ! Quelques autres armes plus improbables telles qu'un enrouleur de tuyau de jardin et sa lance sont aussi de la partie ! Et même si l'on va pouvoir trouver à redire dans l'équilibrage de ces différents équipements, ainsi que dans les sensations de tir qui ne sont pas vraiment au programme, l'ensemble se montre tout de même super fun, avec notamment un système de rechargement complètement délirant ou les filles doivent pomper sur leur réserve d'eau pour remplir à nouveau le réservoir ! Véritablement un des aspects les plus amusant du titre, avec des animations assez surréalistes ou les filles actionnent de plus en plus vite la pompe de leur arme ! Le rechargement sera bien entendu plus long pour les gros calibres, ce qui laissera une chance à celui qui porte un tout petit flingue contre un adversaire équipé d'un bazooka. Il sera même possible de régler le débit d'eau en sortie, pour tirer plus fort, ou plus longtemps.
Un Gears of War sexy ?
La gestion des armes ne sera pas la seule subtilité de gameplay présente ici. A l'instar du dernier jeu que j'ai testé avant ce Senran Kagura, Mass Effect Andromeda, les combattantes sont équipées d'un "jetpack" aquatique qui va leur permettre de prendre pas mal de hauteur, de rester en l'air et de tirer sur les ennemis en bas au prix d'une exposition aux projectiles ennemis accrue. Le système se montre assez amusant, et on s'en sert régulièrement pour parcourir de grandes distances dans les arènes de combat. Plusieurs types sont disponibles, en passant par celui qui permet de voler à un autre qui permettra de faire de grands bons rapides en avant, pour mieux attaquer une position reculée, ou fuir un danger. Votre flingue ne sera bien entendu pas le seul à puiser dans vos réserves d'eau, et il faudra rester bien vigilant à garder la réserve après un grand saut dans le dos des lignes ennemies...
D'autres mouvements à l'efficacité plus discutable sont aussi disponibles, comme une glissade à toute vitesse ou vous pouvez tirer en même temps (le temps ne ralentira pas comme dans Vanquish...), mais ce qui se dégage le plus de la jouabilité globale du titre, c'est que nous ne sommes pas véritablement en présence d'un TPS pur et dur, et loin de toute la technicité que ça implique. Peach Beach Splash se rapproche plus, en vérité, d'un Hack'n'Slash ! Je m'explique. Tout d'abord, si le jeu possède bel et bien un bouton pour viser, ce dernier ne sert presque à rien : deux modes sont disponibles, la visée libre, et la visée automatique, qui "lockera" toute seule votre ennemi. On sera donc grandement tenté d'utiliser la seconde, tant le jeu possède un rythme effréné qui ne laisse pas la place à un Headshot de l'autre bout de la carte. Et en vérité, on n'appuiera presque jamais sur le bouton, car il ralentit la vitesse de rotation de la caméra, et le jeu ciblera automatiquement votre ennemi même si vous ne le visez pas ! On se surprend donc, la plupart du temps, à tirer sur un ennemi sans le viser pour faire un max de DPS, tout en continuant à se déplacer autour de lui ! Aucun système de couverture n'est mis en place, et on se retrouve avec des affrontements qui tournent régulièrement à un joyeux bazar ou c'est l'équipe qui aura le plus de membres dans la zone et le meilleur équipement qui remportera l'escarmouche, le skill comptant au final pas ou très peu. Notons tout de même au passage que ce lock n'est pas des plus efficaces, et qu'il faudra bien souvent s'y reprendre à deux fois avant d'avoir le bon ennemi dans son viseur...
Concours de T-Shirt mouillé
Pour vous aider lors des combats, un autre aspect lui aussi très RPG fera son apparition : l'utilisation de cartes de compétences, qui vont permettre d'avoir accès à un boulier, un bonus pour vos équipier ou un malus pour l'adversaire, ou carrément un petit familier qui viendra vous aider. Il faudra récupérer les cartes aléatoirement dans des paquets à la fin des combats, et vous pourrez aussi les utiliser pour faire passer des niveaux à vos personnages et vos armes. En gros, il sera possible de farmer pour rendre une mission plus facile, indépendamment du choix de la difficulté ! Senran Kagura Peach Beach Splash possède donc quelques fonctionnalités assez marrantes dans son gameplay, mais c'est le côté bancal et maladroit de la chose qui prend malheureusement le dessus. L'absence de cover n'aidant pas, les affrontements sont vraiment bourrins, et l'ensemble, en terme de jouabilité, se montre inférieur en termes de qualité à ce que nous proposaient Shinovi et Estival Versus. Mais qu'à cela ne tienne, après tout, le joueur est aussi là pour se rincer l'oeil.
Reste à savoir s'il sera servi de ce côté là... La grande nouveauté se situe ici dans l'exécution des ennemies, où vous allez projeter de l'eau sur vos adversaires pour faire tomber leur maillot ! Si la destruction des costumes est toujours de mise, ou le fait qu'ils deviennent transparents pour certains, c'est bel et bien cette nouvelle mécanique qui sera au centre de l'attention. Néanmoins, si les animations sont très sexy, ce système ne marche pas si bien que ça. À commencer par sa répétitivité tout d'abord, mais aussi par le fait que la grande majorité des costumes ne sont pas compatibles : si votre adversaire porte un costume complet, ou un maillot de bain d'une seule pièce, ce dernier va changer au moment de l'animation pour un bikini deux pièces blanc ! En termes d'immersion, cela casse un peu tout, et c'est bien dommage... Mais les habitués pourront bien retrouver le classique "dressing room", pour changer les tenues des moult nymphettes du jeu, mais aussi leur faire prendre la pose et leur faire subir des choses peu recommandables. Un mode en réalité virtuelle serait au programme, mais il ne servirait probablement qu'à mater, et n'était bien sûr pas disponible au moment ou j'ai écris ces lignes. Senran Kagura Peach Beach Splash fait donc son job sur ce point, en proposant pas mal de costumes supplémentaires sans devoir passer par la case DLC, mais l'ensemble reste bien évidemment perfectible, la faute à cette nouvelle mécanique sexy originale, mais qui en fonctionne pas à 100%...
Peach Beach Splouch
Le bilan est donc pour l'instant assez mitigé pour ce cru 2017 de Senran Kagura. Et ce n'est pas les lignes qui vont suivre qui vont améliorer la donne... En effet, si le jeu se montre toujours généreux en termes de contenu, avec un solo qui vous prendra plus de dix heures à boucler entre les missions d'équipes, les missions solo et le mode défi, les autres points que je vais évoquer ici ne vont pas améliorer les choses. À commencer par le mode multijoueur, totalement déséquilibré. En effet, chaque joueur possède son personnage et ses améliorations, et il n'est pas rare de voir toute une team équipée avec la même arme, bien plus efficace que les autres. L'intérêt se montre donc assez limité, puisque c'est en jouant qu'on devient plus puissant, et que les joueurs en place on déjà pas mal dosé le jeu... La question ne se pose pas dans le mode coop', ou vous affrontez des vagues d'ennemis, mais il est assez frustrant, en tant que débutant, de se prendre des grosses volées lorsque l'on débarque en ligne.
Ajoutez à cela une direction artistique assez limite, avec des arènes peu variées et pas forcément au top du level design, mais aussi certaines musiques complètement à côté de la plaque et assez horripilantes. La technique ne viendra pas rattraper le niveau, et c'est d'ailleurs assez surprenant. Estival Versus était très beau sur PS4, et ici, si les modèles 3D sont toujours très jolis et si la plupart des filles possèdent une nouvelle coupe de cheveux, impossible de ne pas remarquer un léger aliasing, mais aussi le fait que le jeu ne soit pas super fluide - il ne tourne clairement pas à 60fps, contrairement à son aîné - et se permette même parfois des petites chutes de framerate. Il est également impossible de ne pas râler devant le fait accompli que pas moins de quatre personnages ne sont disponible que via un téléchargement payant, et ce le jour de la sortie du jeu, pour la somme de 1600 Yens. Trois autres issus de Dead or Alive 5 last Round, Ayane, Marie-Rose et Honoka seront aussi de la partie. Tout ça va coûter bien cher... Senran Kagura Peach Beach Splash ne sera donc pas le Gears of War sexy tant attendu...