Après deux épisodes canoniques sur 3DS en mode beat'em all 2D, un spin-off 3D sur PS Vita qui enterrait ses prédécesseurs en lorgnant sur le Musô, et même un jeu de rythme, la série Senran Kagura revient dans sa cinquième itération européenne pour la première fois sur console de salon (la PS4), mais aussi sur PS Vita.
Autant le dire tout de suite : si vous êtes de ceux qui possèdent une véritable aversion pour tout ce qui présente un fort caractère érotique ou sexuel, voire dégradant, ce jeu ne vous plaira pas. En se reposant sur son omniprésent "fan service", et en faisant preuve de qualités évidentes, le titre souffre malgré tout de quelques défauts qui finiront d'achever votre désintérêt. Il faut bien l'avouer, la cible principale de Senran Kagura étant bien sur les perv... euh pardon, les otakus, prêts à pardonner quelques faiblesses pour un petit bout de tissu virtuel déchiré sur de la chair non moins virtuelle.
Une histoire de ninja en maillot de bain
Senran Kagura Estival Versus est un spin-off qui nous conte l'histoire des 4 clans d'origine du jeu, qui vont êtres téléportées sur une île paradisiaque dans le but de participer à un mystérieux tournoi ninja. Le scénario va s'attarder sur deux des héroïnes, Ryobi et Ryona, qui vont y retrouver le fantôme de leur soeur. L'histoire, plus qu'anecdotique, sera surtout prétexte aux habituels jeux de mots et autres quiproquos tendancieux, dans des saynètes de type "Visual Novel" mélangées avec des phases de narration plus datées tirant vers le "Light Novel". Bien sûr, tout cela sera surtout un prétexte pour de la grosse baston entre les filles. Au programme : les 20 anciennes nymphettes de base, auxquels vont venir s'ajouter trois petites nouvelles. A ce propos, la version PS Vita est livrée en Europe en version 1.06 sur son support physique, et nécessitera une mise à jour day one de 1,8 Go pour bénéficier de 3 combattantes gratuites supplémentaires. La version dématérialisée PS4 est quand à elle livrée directement en version 1.17, et comprend directement les personnages et arènes bonus, pour un poids d'environ 10 Go.
Avec ça, tout ceux qui ont joué à Shinovi Versus seront en terrain connu, le titre reprenant les bases de ce gameplay assez spectaculaire bien qu'imprécis... La caméra est toujours capricieuse, mais quelques nouvelles techniques font leur apparition, comme les attaques murales ou la possibilité d'être accompagné d'un sidekick qui pourra vous épauler avec une dévastatrice attaque aérienne en coop', tout en sachant que les combats de boss pourront se dérouler contre 3 adversaires en même temps. Mais la base des commandes reste la même.
A la manière d'un Musô, vous devrez affronter des hordes d'ennemis très fournies (parfois plus d'une cinquantaine à la fois) avec différents coups plus ou moins puissants et toujours des combos aériens, pour vous frayer un chemin jusqu'au boss. Attention cependant : si la comparaison avec le genre Musô est évidente, on est ici véritablement à mi-chemin entre le Beat'em all et la "simulation de général surpuissant de l'ère Sengoku". Pas d'objectif à remplir comme dans un Samurai/Dynasty/Hyrule/Gundam Warriors (rayez la mention inutile), mais uniquement une avancée en quasi ligne droite où l'on défouraille les ennemies par palettes de 12. Vous pourrez toujours vous transformer, une fois par combat, ce qui donnera lieu à une cinématique très coquine en mode "Cutey Honey", prenant bien le soin de s'attarder sur les parties intimes de votre combattante, qui changera alors de tenue et aura accès à un nouveau panel de coups, dont trois attaques ultimes à débloquer au fil de votre avancée dans le jeu. Vous pourrez aussi choisir d'y aller franco et de mettre directement votre héroïne en lingerie, ce qui aura pour effet de booster radicalement votre attaque tout en diminuant significativement votre défense.
Le tissu virtuel est bien entendu toujours au coeur du jeu, puisque lorsqu'une des shinobi subira trop de dégâts, sa tenue se déchirera, jusqu'à se retrouver en petite tenue... voire même complètement nue, si les coups sont suffisamment puissants. À ce stade, une censure est bien sûr mise en place, sous la forme d'un rayon de lumière qui couvrira les parties intimes des nymphettes. Toutes ces séquences sont mieux réalisées que dans les précédents jeux de la série, et la localisation des dégâts entre le haut et le bas des vêtements disparaît, ce qui est plutôt une bonne chose. Une autre nouveauté fait aussi son apparition : les "Creative Finish". Sortes de "Fatalités" sexy, vous pourrez les déclencher en battant un adversaire en face d'un des items qui le permet sur la map. La sanction sera immédiate, et la vaincue sera alors en bien mauvaise posture, nue comme un ver, coincée dans un arbre, les fesses dans un panneau publicitaire ou encore enfermée dans une cage... Des passages hyper sexy, donc.
Du contenu bonnet F
A l'instar de la taille des seins des filles, le jeu proposera une grosse dose de défis. Vous pourrez suivre les 8 jours des vacances combatives des shinobis, soit autant de chapitres de 5 à 9 niveaux composant l'histoire principale, auxquels vont s'ajouter 5 chapitres humoristiques secondaires par nymphette. Autant vous dire que vous allez y passer pas mal de temps, si vous voulez finir absolument tous les niveaux dans chacun des trois modes de difficulté. Ajoutez à cela le traditionnel mode en ligne et vous aurez de quoi passer bien plus de 40 heures sur le jeu.
Néanmoins, cela relèvera tout de même un peu du masochisme, tant le titre souffre d'une certaine répétitivité. Chaque fille possède sa propre palette de coups, sa façon de jouer et ses attaques spéciales, ce qui renouvelle l'expérience, mais le fait de toujours combattre dans les mêmes arènes, pourtant assez nombreuses, et dans des niveaux qu'il faudra parfois refaire plusieurs fois pour débloquer l'accès au mode histoire secondaire humoristique, instaure une certaine lassitude chez le joueur.
Mais ce dernier pourra être motivé à l'idée de débloquer les nombreuses tenues alternatives. Une "carotte" qui lui permettra d'avancer dans le jeu, au même titre que moult autres accessoires, cinématiques, images et musiques à débloquer. Aussi, la loterie vous permettant de débloquer les quelques 120 ensembles de lingerie disponibles est toujours de la partie. Patience (ou farm intensif !) sera de mise pour parvenir à débloquer les 20-25 derniers sous-vêtements coquins. Le mode "Dressing Room", où vous pourrez jouer à la poupée avec les nymphettes, est lui aussi toujours là et présente quelques nouveautés, dont notamment la possibilité de vous choisir une team de 5 shinobi et de leur faire prendre la pose.
Techniquement sexy
Sur PS4, malgré leur nombre, les arènes donnent finalement une impression de vide, bien qu'elles soient correctement réalisées et assez grandes. Ce qui va surtout agréablement sauter aux yeux, c'est la qualité de la modélisation des héroïnes. Le cell shadding est extrêmement bien réussi et reste net et sans bavures. Mais ce qui fera la plus grosse impression sera la grande fluidité du jeu, qui propose du 60fps et arrive à garder ce rythme même en affichant de nombreux ennemis à l'écran. Même les phases coquines de transformations et de destructions de vêtements bénéficient de ce rendu. Un des gros points forts du jeu pour tous ceux qui apprécient le genre...
Attention cependant, car tout ceci n'est vrai que pour la version PS4. Sur PS Vita, le constat est bien moins bon. Si cette mouture portable bénéficie de plusieurs fonctionnalités très sympathiques comme l'utilisation de l'écran tactile dans la dressing room, et que les modèles 3D sont aussi réussi que chez la grande soeur de salon, le ratio en termes d'images par seconde est bien moins flamboyant : Le jeu est beaucoup moins fluide, même dans les menus ! Il se permet aussi quelques petites chutes de framerate quand l'action bat son plein, avec un peu d'aliasing malgré beaucoup moins d'ennemis affichés à l'écran et des temps de chargement plus longs. Si la mauvaise fluidité du jeu n'est qu'un défaut d'ordre cosmétique, le nombre d'ennemis présent à l'écran se révèle quand à lui fatal pour la petite portable.
Streamer son jeu PS4 en Remote Play sur la petite Vita offre de bien meilleures sensations que la version dédiée, c'est dire !
Il est tout de même de bon ton de noter un système de cross-save entre les deux versions, ce qui vous permettra de continuer sur Vita votre partie entamée sur PS4. Attention à bien planquer votre écran dans les transports ! À ce propos, après moult tests en tous genres, j'ai vu qu'il était possible de gruger l'obtention de quelques succès via le cross save, et aussi que votre save Japonaise de l'année dernière était compatible avec la version Française. Et n'oublions pas non plus de citer une compatibilité PS Vita TV pour la version portable.
Jeu en kit et aguicheur
En plus du contenu de base et du contenu gratuit apporté par la mise à jour, un véritable programme de DLC, suivant à la lettre celui mis en place à la sortie du jeu au Japon, sera aussi mis en place en Europe. Sur 4 semaines, moyennant finances, vous pourrez avoir accès à pas moins de 4 personnages supplémentaires, dont une guest star de luxe qui fera forcément plaisir à notre cher Kaminos : Ayane de Dead or Alive/Ninja Gaiden. Ce ne sera pas la première fois que la tigresse se fera déchirer ses fringues en mode Senran Kagura : un pack de costumes crossover était déjà sorti pour Dead Or Alive 5 Last Round.
Vous pourrez aussi mettre la main sur moult nouveaux costumes et accessoires pour jouer à la poupée avec vos nymphettes, et aussi quelques coupes de cheveux et missions bonus. Il faut cependant noter, et c'est une petite déception, que les combattantes du célèbre manga Ikkitousen, présentes dans la version japonaise, ne feront pas le voyage jusqu'en occident pour d'obscures raisons de droits. Autre petite déception : les DLC de Shinovi Versus étaient récupérables gratuitement dans Bon Appétit, mais ce n'est pas du tout le cas ici : ils sont carrément absents de ce spin-off.
Il y a donc de quoi râler devant une telle débauche de contenus payants, d'autant que les fans de la série auront certainement beaucoup de mal à y résister...