À une époque désormais préhistorique, celle des consoles 8 et 16 bits, les Schtroumpfs ont connu leur heure de gloire en jeu vidéo. Depuis, les personnages de Peyo sont plus discrets, mais toujours présents sur nos consoles, comme avec Schtroumpfs Kart.
Il se passe bien des schtroumpfs dans l'adorable petit schtroumpf des Schtroumpfs. Si à ma connaissance, on n'a encore jamais schtroumpfé les petits êtres schtroumpfs au volant d'un schtroumpf dans leurs albums, les plus schtroumpfs des Schtroumpfs sont réunis sur la schtroumpf de départ pour se tirer la schtroumpf sur console ! Mais le schtroumpf en vaut-il la chandelle ?
Salsepareille au même ?
Pour les deux qui sont encore là après cette introduction dans un schtroumpf un peu rouillé, vous tomberez sûrement des nues en apprenant que le titre Microids s'inspire évidemment de la référence éternelle d'un genre qui n'est finalement que le sien, Mario Kart. Innombrables sont ceux qui s'y sont déjà essayés, sans jamais faire frémir l'incontournable licence Nintendo, mais en tirant quand même leur épingle du jeu, comme pour les rares à avoir laissé une trace au fil des années, Street Racer, Diddy Kong Racing, Crash Team Racing ou Sonic & Sega All-Stars Racing. Il ne sera donc pas question ici de savoir si la barbe du Grand Schtroumpf fera de l'ombre à la moustache de Mario, mais plutôt si les amateurs de salsepareille peuvent se placer en bonne position dans le peloton de la concurrence.
Pas de champi, ils vivent dedans
Développé par Eden Games, studio spécialiste des jeux auto, Schtroumpfs Kart a déjà pour lui de bonnes sensations. L'ensemble manque de précision mais on prend plaisir à drifter, dans des configurations de course qui redistribuent moins les cartes que dans Mario Kart. Un défaut pour certains, une qualité pour d'autres qui ont alors le sentiment de bénéficier plus justement de leur mérite en tant que pilote. Que vous incarniez le Grand Schtroumpf, la Schtroumpfette, le Cosmoschtroumpf ou le Schtroumpf Costaud (il y a douze petits Schtroumpfs sélectionnables), vous partagez bien sûr les pouvoirs des items pour tous, tels que les feuilles de salsepareille qui filent un coup de boost, ou les glands et les coques de châtaigne, carapaces vertes et peaux de banane dans un univers parallèle. Mais chaque personnage a aussi sa botte secrète, à l'image de Tempête qui peut décocher des flèches ou le Schtroumpf farceur avec son cadeau explosif. Ce sera donc d'abord une question d'affinitée.
Schtroumpf radin
Douze personnages donc, comme autant de circuits disponibles, ce qui fait un peu chiche, d'autant que dans chaque coupe, les environnements et les atmosphères ne varient pas beaucoup, d'un côté du village des Schtroumpfs ou de l'autre dans une coupe, de l'intérieur de la mansarde de Gargamel à ses toits dans une autre. Même chose à propos du contenu général, réduit à trois coupes pour un total de douze courses donc, en solo ou en multi, du contre-la-montre, d'adorables petits autocollants des Schtroumpfs à gagner et à collectionner et... c'est tout. Un sentiment général de trop peu, à l'image de graphismes pas bien folichons, d'une DA très convenue même pour le naïf monde des Schtroumpfs, de musiques variablement sympathiques et d'une absence d'ambiance sonore, de répliques, qui est symptomatique du principal problème du Schtroumpf Kart : le titre manque de folie, de bonne humeur et de générosité. Dans Turbo Schtroumpfs sur PlayStation, le Schtroumpf à lunettes en tant que narrateur apportait au moins un côté un peu plus rigolo et vivant à un jeu qui n'atteignait pas non plus les cimes d'un champignon en termes de qualité...