Scarlet Nexus vient de sortir sur toutes les machines du moment - sauf la Switch - et on y a pu s'y essayer sur PS5. Tient-on là un bon représentant de son genre ou un énième action-RPG japonais qui peine à sortir du lot ? Spoiler : après soufflé le chaud et le froid lors de nos différentes preview, il se pourrait bien que le résultat final soit de très bonne qualité.
Scarlet Nexus, c'est un gros projet aux yeux de Bandai Namco, qui porte ici la double casquette de développeur et d'éditeur. Si gros que la sortie sera aussi accompagnée d'un dessin animé qui reprendra l'histoire d'un des deux héros du jeu. Avec ses versions Next-Gen les ambitions sont donc grandes du côté de la firme Tokyoïte. Et bien placées ?
Le fil rouge
Autant le dire tout de suite, si l'ambiance de ce Scarlet Nexus se veut futuriste, impossible de ne pas penser aux autres productions de l'éditeur, comme Code Vein ou God Eater quand vient le temps du premier contact. Un univers manga/anime assumé, et plutôt ravissant si l'on est sensible au genre. Cette fois-ci, le scénario prend place dans un futur dystopique ou une humanité résidant dans des villes aux proportions démesurées fait face à la menace des « Autres », des créatures à mi-pot de fleur, mi-squelette, mi-tentacule, mi-sexy. Vous aurez le choix entre deux protagonistes, Kasane et Yuito, qui vivront alors une aventure aux enjeux légèrement différents, ce qui assurera une certaine rejouabilité une fois le jeu terminé une première fois. Les deux bougres font partie des équipes qui combattent les monstres, et seront bientôt confrontés à des conspirations gouvernementales qui pourraient bien faire la lumière sur l'origine de ces êtres menaçants qui vont vite devenir des ennemis très intimes.
Si les débuts seront très classiques et sommaires, en nous lâchant directement dans le test d'aptitudes des recrues qui vont composer notre unité de combat, ce sera l'occasion de croiser une galerie de personnages certes assez stéréotypés, avec des twists et des traitres, mais aussi avec un design délicatement punk-neon-rose fluo du plus bel effet. Clairement une réussite. Si le tout pourra être accompagné de textes français et de voix anglaises ou japonaises, la narration se fera quasiment exclusivement via des panneaux de type visual novel, à savoir des images fixes et du texte qui défile en dessous. Question grand spectacle, on a clairement connu mieux, surtout pour une licence qui se targue de disposer d'une version animée. Les musiques sont quant à elles très inégales, avec du très bon, du jazzy à la Persona ou de l'électro à la Skrillex, et d'autres trucs bien plus insipides. Si l'univers est très réussi, Scarlett Nexus en jeu vidéo, ce n'est pas un sans-fautes.
Que la force soit avec toi
En revanche, s'il y a un aspect vraiment très intéressant, c'est la jouabilité. Nos combattants ont la particularité de se battre au corps-à-corps à l'arme blanche, mais aussi à distance avec de la magie, et de la télékinésie, qui permet de déplacer les objets. Le but va donc consister à enchaîner ses adversaires avec son épée puis un peu tout ce qui traine dans le décor, de la simple caisse à la camionnette qui n'avait rien demandé ! Le mélange est assez détonant et consiste presque en un jeu de rythme avec la gestion de sa jauge de magie. Poser de gros combos se révèle assez grisant, notamment lorsque l'on utilise les gros objets de la carte, avec des animations parfois dignes de ce que fait l'apprenti dans Le Pouvoir de la Force. Mais, contre les bosses, attention à ne pas vous louper ou il faudra reconstruire vos jauges de pouvoir.
Comptez-en plus sur les pouvoirs de vos coéquipiers, qui viendront soit renforcer les vôtres, soit offrir des bonus non négligeables. Si les ennemis de base sont assez variés, avec leurs faiblesses, ils prendront rapidement de la taille, et du côté des bosses, ils sont impressionnants. Et avec trois modes de difficulté il y en aura pour tous les gouts en termes de challenge. Dans l'aspect exploration, c'est un peu moins la joie, avec des environnements certes globalement tous beaux, mais qui se ressemblent et où l'on se perd parfois. Heureusement qu'une carte est disponible. Les commandes sont un poil rigide, et la caméra se montre souvent être d'un autre âge dans les couloirs, et dans les combats aussi, lorsque de nombreuses caisses viennent se placer entre l'objectif et le joueur.
Tisser sa toile
Du côté RPG, c'est assez sommaire. Les menus s'avèrent très complexes, mais vous n'aurez que quelques accessoires à équiper - parfois cosmétiques - et des compétences à débloquer dans un arbre qui ne sera pas si vaste que cela. Mais si vous voulez de la gestion, vous en aurez quand même. On vous parlait dans la partie gameplay du pouvoir de vos camarades. Eh bien pour les améliorer il faudra nouer des liens avec eux ! Durant les phases de repos entre les missions, il faudra leur parler, mener à bien des missions en leur compagnie, leur faire des cadeaux, et répondre à leurs textos pour faire avancer les relations et déverrouiller de nouveaux paliers de destruction. Cette gestion rend le tout au final plutôt complet en termes de temps passés dans les menus. Et si le jeu est assez court pour son genre, puisqu'il faudra environ 20 heures pour en voir le bout, on pourra doubler la mise avec un second run en adoptant le point de vue de l'autre héros.
Techniquement, sur PS5, c'est très propre. Presque aucun défaut visuel, presque aucun popping, une résolution agréable, tout comme le frame rate, et si le jeu sort aussi sur PS4 et que la modélisation 3D n'est pas des plus poussées, le tout rend très bien. Les temps de chargements très rapides ne font qu'ajouter au confort de jeu. Il y aura même une fonction « cross save » pour ceux qui devraient commencer le jeu sur PS4... Par contre, au niveau de la DualSense, c'est une petite déception : les vibration haptiques et les sons sont aux abonnés absents. Et les gâchettes à retour de force ne sont que rarement utilisées.