Loin de s'attaquer aux simulations de sport extrême, Pumped BMX Pro joue plutôt la carte de l'arcade et du divertissement pur en reprenant les codes de l'excellente série des Trials et en les retravaillant à la sauce vélo. Mais peut-on se contenter de s'inspirer des meilleurs pour atteindre ses objectifs ? Une copie double plus tard, nous avons notre avis sur le sujet...
Une petite heure à perdre avant mon épisode hebdomadaire de Top Chef, et me voilà lancé dans ma première partie de Pumped BMX Pro, un titre qui m'était autant inconnu que la composition des épreuves de l'émission "croquante-gourmande" du jour. Et après dégustation, l'enchaînement s'est juste avéré harmonieux tant ce jeu de BMX freestyle survitaminé demeure un parfait amuse-bouche avant de s'attaquer à quelque chose de plus consistant sous la dent. Il m'a même fait l'effet d'une douceur inconnue ; de celle qui donne envie de prolonger cet instant privilégié qu'est l'apéro avant de retomber en pression au moment de passer à table.
Roule, mon poulpe !
Oubliant les convenances, nous avons même désossé jusqu'à la moelle cette nouvelle itération d'une série qui emprunte beaucoup à l'univers des Trials sur le papier ; soit recréer des courses d'obstacle survoltées à travers des niveaux démentiels, les petites motos ayant été remplacés par des deux-roues moins motorisées. Dans les deux cas, il s'agit de dévaler les pentes à toute berzingue pour réussir les enchaînements les plus stylés et décrocher les meilleurs scores. Comme dans Trials, vous ne contrôlez pas votre vitesse, votre allure étant déterminée par votre manière d'aborder le tracé et d'anticiper les obstacles. Plus vous maîtriserez l'angle de votre monture en jouant avec le bouton A, plus vous interagirez sur votre chute et moins vous aurez recours à la touche X pour vous relancer. Un gameplay simple comme bonjour mais qui demande une connaissance accrue des tracés, des reliefs et des aspérités pour pouvoir les exploiter au maximum. Et niveau variété des environnements, vous serez servis sur un plateau.
A cette notion de vitesse s'est glissée une bonne dose de style. Car, chaque niveau recèle son petit lot de défis (quatre par courses) vous encourageant à effectuer des acrobaties bien senties. Ces tricks, réalisables grâce à la combinaison des touches L/R et du stick droit, vous permettent de gonfler votre compteur à points et de glaner des médailles, indispensables pour débloquer l'accès à de nouveaux décors. Un large panel de figures beaucoup plus faciles à effectuer avec une manette Wii U plutôt qu'avec le gamepad, pas vraiment adapté pour ce style d'enchaînement de poulpe.
Malheureusement, pour plagier ce bon vieux Rahan, ce titre frôle la sortie de route en terme de game design, jurisprudence Sonic oblige. Car cet équilibre entre recherche de vitesse et course aux points, s'avère dans les faits très complexe, voire terriblement frustrante. Difficile en effet de replaquer correctement une figure démentielle sans perdre le rythme de la course. On sera alors tenté d'assurer le minimum syndical dans les airs et de passer à côté d'une partie du gameplay, surtout dans les niveaux les plus avancés. D'autant que la soixantaine de parcours regorgent de trésors d'inventivité et de possibilités à exploiter dans votre quête de score.
Sensations pures ?
Cet amas de bonnes intentions se retrouve également dans la direction artistique du titre, très propre et fourmillant d'idées. Les références humoristiques sont nombreuses et bien amenées, les textures soignées et le moteur physique des engins retranscrit parfaitement. Seule l'atmosphère sonore paraîtra perfectible pour certains avec la redondance de thèmes qui tapent à la longue sur le système. Tout ce joli alliage fleure bon la passion d'un petit studio indépendant "Yeah US ! Games", et du cerveau imaginatif de son géniteur, Adam Hunt, seul aux manettes pour donner du corps et une certaine épaisseur à cette licence. Il est également limité dans ses ambitions par un budget non-extensible, qui trouve son paroxysme dans l'omission d'un mode multijoueur en local, dans l'absence de réelles options de personnalisation ou dans le manque d'aspérités de notre vélo.
On aurait en effet souhaité que le choix de notre engin parmi les quinze préconçus ait une incidence sur nos sensations de pilotage. Le symbole d'un contenu plutôt aride où il demeure impossible de pouvoir se challenger dans une même pièce... avant, pendant ou après l'apéritif. Pour les coups de vices entre humains, on se contentera alors volontiers de Top Chef !