Roland-Garros, Euro de football et maintenant Tour de France, aucun répit n'est accordé aux mordus de sport qui doivent marier leur planning avec leur passion. D'autant que l'arrivée de Pro Cycling Manager 2021, aussi chronophage que bien foutu, ne va pas les aider à profiter de la réouverture des terrasses...
Chaque année, on y croit dur comme le col de la Croix de Fer ; ces trois semaines de courses vallonnées autour de la France, et juchées d'embûches, réserveront son lot de rebondissements et d'émotions. Et chaque année, dès la première difficulté au menu, la course s'écrit d'une façon tellement prévisible qu'elle érigerait Luc Besson en roi du film à suspense. Ce sentiment de frustration transpire à chaque nouveau volet de PCM depuis des années, au grand dam d'une communauté qui a accroché des centaines et des centaines de dossards. Déjà, quand les producteurs annoncent que la grande feature du jeu concerne la gestion de la météo -et qu'elle est loin du résultat escompté-, ça annonce déjà la couleur.
Même jour, même heure, même col
Pour ce Pro Cycling Manager 2021, on oublie vite le dossard du combattif de l'étape et on reprend, peu ou prou, les habits jaunes du passé qui ont permis à la série de gratifier le public de moments jubilatoires. Car, par rapport à la version précédente, les progrès affichés se montrent aussi visibles que ceux de Romain Bardet en contre-la-montre. C'est peut-être un boyau plus fluide, l'intelligence artificielle des coureurs répond mieux aux tactiques déployées pour une reproduction fidèle aux courses IRL, mais y'a pas de quoi se lever à 5h du mat un dimanche pour grimper le Ventoux. Cyanide est-il arrivé à un certain pic de forme ?
On ne pourrait que le déplorer tant cette simulation de gestion reste toujours aussi complète, entre planification des entraînements, recherche des sponsors, découverte des jeunes talents, amélioration de vos équipements... Le studio français est toujours sur un gros braquet quand il s'agit de vivre le quotidien harassant d'un directeur sportif mais sur le petit développement à l'annonce de ses grandes nouveautés. Outre le comportement plus réaliste des gregarii, rendant la physionomie de la course et les résultats plus cohérents, Cyanide s'est penché sur le système d'objectifs, qui prend désormais en compte les aléas d'une saison (méforme passagère, modification du calendrier,...). Il faudra donc ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre et fixer des objectifs raisonnables à ses protégés en fonction de leurs qualités.
Sur la pente descendante
C'est toujours ça de pris et cela contribue à rendre cette version plus réaliste que jamais. Les plus pointus apprécieront d'ailleurs l'ajout de marques officielles (Specialized, Vision, POC, Canyon), histoire de rouler comme tous ces beaux gosses sur Instagram. Des ajouts cosmétiques, comme l'apparition d'éléments de décors sur les courses les plus importantes, qui contrastent avec la litanie de bugs en tout genre (des nouveaux et des anciens de retour) et même la disparition de features comme la gestion de l'entraînement en mode manuel. Et ce n'est pas l'intégration des équipes nationales grâce au championnat d'Europe qui fera avaler la pilule à tous ceux qui râlent au sujet de tous ces désagréments, puisque là-aussi, la sélection des coureurs sur la ligne de départ est dopée au n'importe-quoi. Bref, mieux vaut attendre, dans la roue des précédents volets, les premières rectifications de Cyanide avant de porter son attaque, carte bleue dans la poche arrière de son maillot.