Alors que les insatiables remplisseurs de grilles se remettent à peine de la sortie de Picross S4, Score-chan et son acolyte Gig reviennent dans une nouvelle aventure, un an après l'imprononçable Piczle Lines DX+α. Le mélange des genres est-il toujours aussi réussi ? Bon, on ne va pas se mentir, si nous vous donnions la réponse tout de suite, les paragraphes à suivre n'auraient pas beaucoup de raison d'être, alors il va falloir faire un petit effort.
La vie n'est décidément pas de tout repos pour la pauvre Score-chan : à peine son senpai de professeur a-t-il eu le temps de lui récapituler les événements du précédent épisode qu'un nouveau malheur s'abat sur la pauvre Terre. Cette fois, une vieille peau énamourée a décidé de lâcher en pleine nature un être bien décidé à tout transformer en... Picross, évidemment.
Encore un rail et j'arrête
Voici donc un prétexte tout trouvé pour (re)partir à l'aventure, et enchaîner plusieurs centaines de grilles plus ou moins complexes, pour que le monde retrouve son éclat, en compagnie de la paire toujours prompte aux commentaires. Le monde de Piczle Cross Adventure se découpe en zones, qu'il faudra débloquer au fur et à mesure, en noircissant toujours plus de cases, ce qui crée une boucle de gameplay relativement simple, mais assez efficace. Il faut dire qu'en plus des puzzles par dizaines, le jeu s'avère rempli de secrets à découvrir, de raccourcis à débloquer et de personnages à aider, ce qui donne au final véritablement l'impression de progresser dans une quête en bonne et due forme, d'autant plus que l'expérience s'accumule avec le temps, et permet de s'attaquer à quelques Picross clés, obligeant ainsi à une certaine forme d'exhaustivité avant d'avancer dans de nouveaux environnements, et, allez savoir, finir le jeu à 100%.
Il faut dire que la toute petite équipe de Score Studios n'y est pas allée avec le dos de la cuillère pour donner envie d'aller toujours plus loin : en plus des nombreux items à accumuler, des lieux à découvrir, le duo orangé souligne avec une certaine malice les travers de la narration ou se moque avec humour de certains poncifs du jeu vidéo. Malgré une traduction française qui laisse parfois à désirer (un vrai problème lorsque vient l'heure de résoudre les énigmes du Sphynx), l'écriture fait souvent mouche.
Ça coince dans les coins
Mais la traduction sans doute effectuée un peu trop rapidement n'est malheureusement pas le seul point sur laquelle pèche cette sympathique aventure, qui en oublierait parfois presque l'essentiel. En effet, si les grilles de Picross s'avèrent variées et nombreuses (avec des 20x15 plus nombreuses que chez Jupiter), leur ergonomie n'est pas des plus fines. Certes, les joueurs pourront profiter de nombreux habillages, mais il reste par exemple impossible de régler la vitesse de déplacement du curseur ou de configurer les touches, un oubli fort regrettable. Dans le même ordre d'idée, les zones identifiées et bornées voient leur chiffre presque s'effacer, rendant la lecture parfois confuse, et obligeant par moments à relancer certaines grilles à cause d'une bête faute d'attention à mettre sur ce drôle de choix. Et à l'inverse, une zone située entre deux autres ne sera pas validée tant que l'un des bords ne sera pas atteint, une autre aberration que l'on explique difficilement, et qui s'avère bien pénible sur la durée.
Heureusement, l'envie de découvrir les méga-Picross résultant de l'accumulation de grilles et les nombreuses trouvailles donnent envient de s'accrocher, non seulement pour profiter des commentaires de Score-chan et Gig, mais surtout pour profiter du bonus d'endgame qui prend la forme d'un jeu Game Boy Person, aux limitations techniques que l'on pardonne cette fois sans mal. Avec un tout petit plus de soin, Piczle Cross Adventure entrait sans mal dans la fameuse catégorie des Indispensables, c'est quand même dommage.