Il y a trois ans sortait chez nous Persona 5, le jeu qui aura assouvi les rêves les plus fous des Weeaboo du monde entier. Il y a trois ans je lui avais donné la note maximale. Aujourd'hui Joker et ses amis sont de retour dans une version sobrement intitulée Royal avec plus de contenu et une bonne centaine d'heures de jeu à la clé. J'ai fait le plein de nourriture, me suis enroulé dans mon plaid le plus doux et je suis pris à me replonger dans Persona 5 : Royal. Que vaut-il ? Réponse tout de suite !
Persona 5 Royal ajoute beaucoup de contenu supplémentaire au titre de base, et j'insiste sur le terme beaucoup. Que ce soit un nouveau membre au sein de votre équipe, un nouveau confident, une nouvelle zone à visiter ou encore l'ajout d'un palace et d'un semestre entier, on dépasse aisément la centaine d'heure de jeu et ce uniquement pour venir à bout du scénario une première fois. Se relancer dans Persona 5 Royal peut être intimidant, je ne vous le cache pas, mais Atlus a effectué un travail de maître pour rendre l'expérience aussi rafraîchissante que rassurante.
Double-Face
On découvre de nouvelles facettes d'un Joker qui grandit hors du carcan des Phantom Thieves. Kasumi Yoshizawa aspirante gymnaste en première année à Shujin et Takuto Maruki, nouveau conseiller d'éducation. Quand il interagit avec Kasumi, il devient un garçon bienveillant qui écoute et donne des conseils à une jeune fille prête à tout pour réaliser ses rêves. Maruki, quant à lui, pousse Joker à réfléchir à la moralité de ses actions en tant que "voleur" et les conséquences que celles-ci peuvent avoir.
Les deux personnages aux traits très différents ajoutent une dimension supplémentaire à la personnalité de Joker. On en ressort avec un héros plus ancré dans la réalité, plus abordable, plus humain et donc encore plus attachant.
Il est libre Max...
Et c'est là tout l'attrait de Persona 5 Royal qui multiplie les ajouts majeurs et mineurs afin de rendre notre quotidien de lycéen toujours plus immersif. Par exemple, Morgana a enfin décidé de nous lâcher la grappe et ne vous obligera pas systématiquement à vous coucher en fin de soirée. C'est peut-être anecdotique pour certains, mais cela ouvre un tout nouveau de champ de possibilités.
Cela signifie plus d'opportunités de se perdre dans Tokyo, de tisser des liens avec des confidents ou de simplement terminer ce livre sur la drague que vous aviez emprunté à la librairie. D'ailleurs, Atlus s'est assuré que toutes ces informations soient beaucoup plus accessibles. Maintenant, sélectionner une zone à visiter via la minimap vous indique exactement s'il y est possible de rencontrer un confident ou d'améliorer une statistique particulière. En appuyant sur le pavé tactile de la manette on a également accès à la liste des confidents prêts à nous rencontrer ou on notera que le calendrier du téléphone prend enfin en compte les horaires de nos petits boulots. Il n'est plus nécessaire de devoir investir dans un vrai agenda pour pouvoir organiser ses journées au mieux dans Persona 5 Royal. On peut juste se laisser immerger dans le jeu sans retenue et Kichijoji, la nouvelle zone accessible dans Royal, est parfaite pour ça.
Kichijoji ma chérie
Kichijoji est un quartier au nord de Tokyo qui apporte un cachet différent à Persona 5. J'avais effectué une année d'échange à Tama, et Shibuya était beaucoup trop loin lorsque je voulais sortir accompagné. Kichijoji était de facto notre point de rendez-vous du week-end avec mes amis.
Retourner dans ce quartier avec Joker m'a particulièrement touché. On est loin du côté branché de Shibuya et Harajuku. Kichijoji est plus brouillonne, plus authentique dans un sens. La galerie marchande est aussi vivante et bruyante que dans mes souvenirs avec ses nombreux restaurants. On y trouve aussi les friperies à la mode auprès des jeunes filles qui permettent ici d'échanger les armures "sales" récupérées dans les donjons contre des objets de valeur. On peut également se rendre dans un temple, un club de Jazz en soirée ou simplement passer du temps dans un bar à fléchettes et à billard, deux mini-jeux qui permettent d'augmenter la puissance des "Baton Pass" en faisant quelques parties avec un de vos coéquipiers.
Si vous aimiez découvrir Tokyo avec Persona 5, vous ne serez sûrement pas déçus par Kichijoji retranscrite avec toujours autant d'amour que le reste des zones explorables.
Paalaaaaaace, ton univers (pas si) impitoyable...
Les phases dans les Palaces apportent également leur lot de nouveautés, à commencer par l'ajout du grappin qui permet d'accéder à des zones alors inaccessibles jusqu'à maintenant. Cela a évidemment un impact sur l'architecture de ces donjons, rendant leur exploration moins répétitives même pour ceux qui les auraient terminés trois ans plus tôt. En plus du grappin, ont été cachées dans chaque Palace des "Graines de la Mort". Elles permettent d'obtenir des accessoires puissants pour ceux qui prennent le temps de les collectionner. Les combats de Boss ont été mis à jour afin d'obliger le joueur à réfléchir à de nouvelles stratégies.
Individuellement, ces ajouts semblent insignifiants mais, mis bout à bout, ils forment une expérience de jeu suffisamment différente pour que l'on se lance sans jamais se lasser.
Passe le bâton
Le système de combat a aussi eu droit à son lot de corrections qui rendent les affrontement encore plus fluides, voire même plus simples dans certains cas. En plus d'un rééquilibrage des Personas et d'une diminution de l'efficacité des altérations d'état (dont les joueurs expérimentés abusaient dans Persona 5), la modification la plus importante touche le système de "Baton Pass", ou "Transfert" en français.
Après avoir attaqué le point faible d'un ennemi, il est possible de donner l'initiative à un de ses coéquipiers pour qu'il profite d'un boost de force. Maintenant, il y a un système de rang qui offre différents bénéfices en cas de "Baton Pass" réussis tel qu'un regain de Points de Vie et de Points de Compétences, indispensable si l'on veut terminer un Palace d'une traite.
It's showtime baby !
Chaque personnage a également accès à une nouvelle super-attaque intitulée Showtime qui s'effectue uniquement en duo. Ces attaques valent le détour et sont une nouvelle manière d'explorer les liens entre les membres de la Guilde, les animations étant uniques pour chaque pair (je vous invite d'ailleurs à voir celle de Ryuji et Yusuke, magnifique !).
Notons également que les armes à feu se réapprovisionnent enfin en munitions entre chaque combat ! Ce "buff" permet aux amoureux de la gâchette d'investir dans l'amélioration de leurs armes à distance préférées et offrent encore plus d'options lors des joutes contre les Personas.
Ainsi en prenant en compte le nouveau "Baton Pass", les armes à feu enfin utiles et les nouvelles super attaques auxquels on ajoute la personnalisation et la fusion de ses propres Personas, on a toutes les clés en main pour s'amuser à essayer différentes tactiques pour créer une équipe qui nous ressemble. Et c'est ce qui fait toute la beauté de ce Persona : voir ces personnages avec lesquels on a tissé des liens forts évoluer de combats en combats est extrêmement gratifiant. Je conseillerai tout de même aux amoureux de challenge de jouer en mode de difficulté élevée. Il suffit uniquement de quelques niveaux supplémentaires pour rouler sur les Personas ennemis en mode Normal, vous êtes prévenus !
Public Service Announcement
Je ne peux terminer ce test sans mentionner le troisième semestre de Persona 5 Royal (autant que le Non-Disclosure-Agreement me l'autorise en tout cas). Je dirai simplement que la nouvelle fin ne satisfera pas tout le monde et qu'elle risque de diviser les fans. On n'obtient pas nécessairement les réponses auxquelles on aurait pu s'attendre, mais le voyage qui nous mène jusqu'à celles-ci vaut clairement le détour.