Découvert à la Gamescom cette année, Overpass est un peu un OVNI non seulement dans le paysage vidéoludique actuel, mais aussi pour les jeux de sports mécaniques dont il fait partie. Pour en parler correctement, il faut tout d'abord reposer les bases des principes sur lesquels il repose. Les appuis et les bases, c'est bien ce qui caractérise Overpass.
Pour les plus anciens d'entre nous, s'il fallait conjuguer le passé et le présent avec Overpass, il faudrait proposer un mélange d'Excitebike et de Trials avec une expérience tout en 3D. Un pari difficile à réaliser tant ces jeux reposaient sur une précision diabolique pour espérer faire un score parfait.
Equilibirum
Overpass vous propose de prendre les commandes d'engins qui ont été taillés pour le tout-terrain. Quads ou 4x4 dédiés. Dans le premier cas, en plus de gérer l'accélération, il faut également s'occuper de l'équilibre du pilote qui influe sur la balance du quad.
Avant cela, vous découvrirez des menus assez spartiates, mais suffisamment complets pour les ambitions du jeu. Un mode carrière, de la course rapide et de la compet' en ligne. A noter que cette dernière n'était pas accessible sur la période du test. Cela a permis d'apprécier la présence de multijoueur en local, soit avec un écran divisé, soit en passant la manette.
Overpass vous met donc à l'épreuve sur des terrains on ne peut plus accidentés. Que ce soit en pleine nature ou dans des arènes spécialement travaillées pour cela, il faut négocier dévers, pierres, boue, sable, terre et autre obstacles artificiels qui seront placés sur votre parcours. Le cheminement est délimité et vous écoperez de pénalités en cas de sortie de tracé ou si vous évitez un obstacle.
Gérer l'équilibre de votre machine est donc extrêmement délicat en fonction du terrain, mais aussi des conditions climatiques et du moment de la journée. Le summum étant de conduire de nuit dans des flaques de boue.
Patience et longueur de temps...
La première chose que l'on doit apprendre dans Overpass, c'est le self-control et la patience. Les amateurs de simulations ont l'habitude de la vitesse, beaucoup moins du trial. Ici, il faut sans cesse doser l'accélération avec parcimonie, attaquer les obstacles une roue à la fois, utiliser l'inertie, rechercher la motricité. Il faut également lire la piste pour chercher la meilleure trajectoire.
Le design des tracés est bien foutu et le challenge est relevé. Il existe quelques parties rapides, notamment lorsqu'il faut faire plusieurs tours de piste, mais globalement, il vaut mieux perdre 3 secondes à avancer prudemment, plutôt que 10 à cause d'un retournement.
Le comportement des engins est modifié par leur état de forme, celui-ci pouvant se dégrader si vous le malmenez trop. Il faut alors dépenser de l'argent pour les réparations ou perdre du temps en faisant tout soi-même. En réussissant correctement les épreuves du mode carrière, vous débloquez de nouvelles améliorations et de nouveaux véhicules. Du classique, mais motivant au regard du challenge que les courses représentent. Le mode moyen qui vous est proposé est déjà très relevé... Si vous voulez aller au bout, il vous faudra être sacrément persévérant.
Rage quit
Persévérant et un peu masochiste. Car si Overpass peut être séduisant sur le papier, il comporte des éléments qui risquent fort de vous pousser à casser un pad.
Le plus gênant tout d'abord c'est un comportement physique façon carton pâte. On ne sent absolument pas le poids des engins tout-terrain. Ces derniers donnent l'impression d'être en carton. Du coup, lorsque vous vous renversez ou que vous vous propulsez dans les airs, l'engin "flotte" littéralement. Ceci a deux conséquences ; une frustration incommensurable, car vous vous voyez aller au tas sans rien pouvoir faire et un manque de sensations pour connaître les limites de votre véhicule.
Cette physique erratique vous place également dans des situations incompréhensibles. Un passage parfaitement négocié au premier tour, sera totalement raté sur le même obstacle, même si vous l'abordez de la même façon. Ajoutez à cela un problème de fond avec la gestion des pénalités et vous avez de quoi vous jeter dans la boue tête la première. En effet, je ne compte plus les fois ou la réinitialisation de position m'a ramené dans une mauvaise posture pour une nouvelle tentative.
Dans le même esprit, une pénalité infligée à la suite d'une sortie de piste sur un obstacle sera confirmée, même en cas de réinitialisation devant le dit obstacle. La double peine. Il résulte de tout cela un énorme sentiment de frustration, qui relègue Overpass au bac des promotions à 10€ et des curiosités auxquelles on pourra s'adonner "pour la culture".