Dernière simulation sportive US à mouiller le maillot, NHL 19 revient plus fort et solide que jamais, en même temps que le début de la campagne 2018/2019. Les mêmes questions reviennent comme toujours avec les productions d'EA Sports : le studio a-t-il atteint le plafond de verre avec sa franchise de hockey sur glace ? Qu'a-t-il déniché dans son sac à roulettes pour convaincre les plus frileux ? Mystère, boules de glace et révélations dans ce test.
Avec ce NHL 19 s'achève le traditionnel marathon de rentrée des simulations sportives. Une course d'endurance usante, frileuse et finalement sans surprise tant les favoris attendus (FIFA, Madden, NBA 2K) ont confirmé leur statut sans faire preuve de panache. Les seconds couteaux ont eux tenté une autre approche de cette course, ne disposant pas de tous les moyens nécessaires pour suivre la cadence des cadors. C'est le cas de cet épisode de NHL, privé du moteur Frosbite de ses grands frère FIFA et Madden, et devant donc se débrouiller avec le modèle précédent. Cela se ressent forcément en termes de mise en scène autour de et sur la glace (les bagarres ont par exemple été simplifiées), mais aussi dans les animations faciales, réduites comme peau de chagrin.
Du hockey pour tous
Heureusement, EA Vancouver n'a pas poussé le palet jusqu'à ôter cette itération du "Real Player Motion Technology", nouvelle technologie basée sur les mouvements des joueurs, qui offre aux joueurs un contrôle accru, des accélérations plus franches et une réactivité améliorée lors des phases d'attaque ou de repli. On ressent vraiment le poids des joueurs, leur façon de patiner et de s'envoyer valser dans le décor. Des sensations grisantes qui s'accompagnent d'un système de collisions très réaliste, avec des mises en échec plus pertinentes et des impacts plus violents en fonction du profil des athlètes. Ce "feeling" plaira aux novices de la franchise, clairement visées par le studio, tant le gameplay s'avère intuitif car très arcade. Tous les gestes du hockey retranscrits s'effectuent sans aucune difficulté et avec un plaisir immédiat, confirmant le côté "fun" et arcade de cette série. Rien de nouveau à l'ouest, donc, mais toujours ça de gagné en ces temps où les productions siglées EA Sports ont le don de décevoir.
Top Chel
Là où NHL 19 marque sa différence, c'est au niveau du contenu, aussi pléthorique que la longévité d'Aleksandr Ovetchkin, capitaine vainqueur de la dernière Stanley Cup. Il regorge de nombreux modes de jeu touchant une cible qui va des aficionados du hockey sur glace aux néophytes qui aiment la glissade et les violents plaquages. Ce grand écart américain fait la force du jeu. Mais la grosse nouveauté du soft réside dans le "World of CHEL", une patinoire open-air qui propose des matches en ligne ou hors ligne au sein de plusieurs modes de jeu. Cette alternative aux terrains officiels a la particularité de débrider encore plus cette licence, de lui donner un aspect très sauvage, et de gonfler l'expérience puisqu'il contient nombre de challenges afin d'augmenter vos performances. Grâce au joueur créé au préalable, avec moult options de personnalisation (900 objets à débloquer !), vous pourrez notamment profiter des joutes à 1 contre 1 contre 1 (chacun pour sa gueule, quoi), sans règles réelles, digne du hockey de rue originel. Un vent de fraîcheur bienvenu qui deviendra certainement l'élément central du titre dans les années à venir.
On aurait pu croire la licence en manque d'inspiration, mais elle propose toujours autant de façons de prendre son pied dans la patinoire. Certains modes offerts dans le passé reviennent en effet avec de nouvelles options très intéressantes. C'est le cas notamment du mode Franchise, beaucoup plus profond avec un système de scouting entièrement personnalisable pour dénicher les futures pépites et connaître précisément leurs forces et faiblesses. Le mode "Mon Équipe de Rêve" ajoute cette année pas moins de 200 légendes de la LNH, parmi lesquelles Wayne Gretzky, Mario Lemieux, Joe Sakic, Stan Mikita et Teemu Selanne. Du lourd pour les connaisseurs, qui devront s'armer de patience et de skill pour composer leur "Hall of Fame". Seul le mode "Be a Pro", l'équivalent du mode carrière, parait plusieurs pointures en dessous car dépourvu de toute imagination narrative, comparé aux autres jeux de l'éditeur. C'est bien la preuve qu'EA Sports a quelque peu délaissé cette franchise pour d'autres plus populaires, maintenant la qualité du soft sans pour autant le rendre indispensable. Faut-il le sanctionner et l'envoyer en prison une petite année pour revenir plus fort ? Cela dépendra de votre addiction à la discipline...