Lors de sa sortie, et malgré certains problèmes d'ordre technique et l'absence du mode en ligne, NBA Playgrounds était venu combler le manque en jeu de basket de type arcade à la NBA Jam. Et comme il a rencontré un certain succès, une suite a été mise en chantier. Flairant le potentiel de la licence, 2K s'est associé à Saber Interactive pour transformer NBA 2K Playgrounds 2 en NBA 2K Playgrounds 2. Et comme dans toute union qui se respecte, celle entre Saber et 2K s'est faite pour le meilleur et pour le pire.
Dans ses grandes lignes, c'est-à-dire en termes de réalisation et de concept, NBA 2K Playgrounds 2 est similaire à son prédécesseur, qui lui-même s'inspirait du mythique NBA Jam. Il est donc question de matchs en deux contre deux dans lesquels fautes volontairement grossières et dunks stratosphériques sont légions. Le système de gameplay du premier jeu a cependant été revu et corrigé afin de le rendre plus cohérent et clair. Dans l'épisode original, la réussite des tirs était basée sur le timing. Ce dernier n'était malheureusement pas bien expliqué. Et une fois ce même timing maîtrisé, il était possible d'enchaîner les tirs à trois points avec des joueurs pourtant mauvais dans ce domaine dans la réalité.
Un gameplay peaufiné
Dans NBA 2K Playgrounds 2, le timing est représenté par une jauge qui apparaît lorsqu'un tir est déclenché. Pour avoir le plus de chances possible de réussir son tir, il faut relâcher le bouton de tir quand la flèche se trouve dans la zone verte de la jauge. Plus le joueur est à l'aise dans la zone d'où le tir est déclenché, plus la zone verte est importante et plus le pourcentage de réussite du tir est grand. Finis les tirs à trois points réalisés avec brio par des pivots. Le système est désormais très clair et la prise en main du jeu se fait immédiatement.
Basketball arcade oblige, les dunks farfelus sont de retour, tout comme les différents pouvoirs temporaires. À force de réaliser des actions, chacune des deux équipes remplit une jauge. Lorsque cette dernière est remplie, un pouvoir temporaire est activé. Ce dernier peut favoriser l'équipe qui l'a obtenu (turbo illimité, dunks valant le double de points, etc.) ou causer un malus à l'équipe adversaire (panier recouvert de glace, malédiction qui fait chuter les statistiques, etc.). L'idée est bonne même si les pouvoirs déclenchés semblent souvent bien plus avantageux pour l'IA que pour le joueur (doubler la valeur des tirs à trois points d'une équipe qui est mauvaise à cette distance a un intérêt plutôt limité). Il arrive également, mais c'est beaucoup plus rare, que le jeu s'acharne contre le joueur par moment : tirs systématiquement ratés même par des joueurs très bons au timing parfait, interceptions répétées, etc. Le titre donne parfois l'impression qu'il veut que le joueur perdre absolument certains matchs. Ces détails mis à part, NBA 2K Playgrounds 2 est très plaisant et fun à jouer.
Entre sérieux et fantaisie
Outre les matchs amicaux intégralement personnalisables (pouvoirs pouvant être obtenus, durée des matchs ou nombre de points à marquer pour gagner, terrain et ballon utilisés, etc.), NBA 2K Playgrounds 2 propose plusieurs modes de jeu. Le jeu permet également de prendre part à une Saison NBA dans laquelle le joueur peut aller de la saison régulière (écourtée) à la Finale NBA avec l'équipe de son choix. Même s'il est plutôt basique dans son déroulement, ce mode permet, en cas de victoire finale, de débloquer un joueur exclusif de l'équipe choisie. Détail sympathique de ce mode, il peut être traversé en coopération avec un autre joueur aussi bien en local qu'en ligne.
En parlant de modes en ligne, le mode Championnat Playgrounds donne la possibilité de prendre part à des matchs en ligne opposant jusqu'à quatre joueurs humains. Petit bonus sympathique, le titre de 2K propose également un concours de tirs à trois points. Au fond extrêmement basique, ce mode est plutôt addictif et a pour mérite de permettre au joueur de travailler le timing de ses tirs. À noter au passage que le mode principal du premier Playgrounds, avec ses matchs à objectifs n'a quant à lui pas été conservé. Cela étant dit, il convient souligner que le gameplay de NBA 2K Playgrounds 2 convient particulièrement à la Switch, aussi bien pour ses possibilités en matière de jeu portable que de multijoueur en local.
Un Free-to-Play payant
Passons au plus gros défaut du jeu : son système de micro-transactions. Alors que le jeu est payant de base (il est vendu 29,99 euros), 2K lui a appliqué un modèle économique dans la plus pure tradition des jeux Free-to-Play. À l'instar du premier jeu, NBA 2K Playgrounds 2 demande au joueur de débloquer de nouveaux sportifs au fur et à mesure. Mais contrairement à son prédécesseur, cette suite s'appuie sur un modèle économique agressif qui fait tout pour inciter le joueur à mettre la main au portefeuille. Lors du premier démarrage du jeu, l'utilisateur se voit offrir une poignée de joueurs, joueurs principalement sans intérêt, à lui ensuite d'en débloquer d'autres à la sueur de son front... Ou en passant à la caisse.
Chaque match joué permet de gagner environ 200-300 crédits. Passer d'un niveau à l'autre, ce qui demande logiquement de plus en plus de temps, permet d'obtenir 1.000 crédits d'un coup. De son côté, le pack de cartes le moins cher, qui ne permet pas de débloquer les meilleurs joueurs aisément et dont le contenu est aléatoire, coûte 1.500 crédits. Le pack donnant une chance de gagner de meilleurs joueurs coûte quant à lui 3.000 crédits. Enfin, le troisième et dernier type de pack, qui promet de débloquer certains des "meilleurs joueurs de tous les temps," coûte 5.000 crédits. Ceux qui ne veulent pas se reposer sur la chance peuvent acheter individuellement chaque joueur. Les meilleurs demandent cependant un très grand nombre de crédits. Michael Jordan (une des légendes dont l'inclusion a été permise par l'accord entre Saber Interactive et 2K) coûte par exemple 25.000 crédits, ce qui représente un temps de jeu considérable. Débloquer tout le contenu du jeu sans passer par les micro-transactions demande plus de temps que ce que le commun des joueurs voudra passer à "grinder."
Argent, trop cher
Les joueurs les moins patients se voient donc "offrir" la possibilité de débloquer l'intégralité du roster en dépensant 5.000 "Golden Bucks." S'il est possible d'obtenir quelques dizaines de Golden Bucks dans les packs de cartes (chaque pack de cartes contient cinq cartes et l'une d'entre elles correspond généralement à des Golden Bucks supplémentaires), il est également possible d'en acheter avec de l'argent bien réel. Mais, ô surprise, il est impossible d'acheter directement 5.000 Golden Bucks pour en finir une fois pour toutes. 2K ne propose en effet que des packs de 3.000 (4,99 euros), 7.500 (9,99 euros) ou 16.000 Golden Bucks (19,99 euros). Tant qu'à faire, autant essayer de sous-tirer le plus d'argent possible au joueur.
À noter par ailleurs que dépenser 5.000 Golden Bucks pour débloquer tous les joueurs ne débloque que les joueurs "gratuits." De futurs DLC payants ne sont évidemment pas inclus. Et histoire de rendre la stratégie encore plus fourbe, le NBA Playgrounds original, qui ne proposait pas de micro-transactions, a été supprimé des différentes boutiques virtuelles. En l'état, NBA 2K Playgrounds 2 laisse un goût légèrement amer à cause de son côté sangsue. Impression qui fait malheureusement passer au second plan les améliorations effectuées du côté du gameplay et un concept de base qui fonctionne toujours bien.