D'abord présenté comme une suite spirituelle de Chivalry : Medieval Warfare, Mordhau en reprend en effet les mêmes codes. Un FPS (pour First Person Slasher) se déroulant au Moyen-Age et dans laquelle des joueurs s'affrontent joyeusement à grand coups d'arsenal médiéval. Mais très vite on se rend compte qu'il est bien plus que cela et qu'il propose notamment un système de combat très complet, reprenant l'adage "Easy to learn but hard to master" de la loi de Bushnell.
Qu'on soit clair dès le début : Oui Mordhau ressemble en effet de loin à Chivalry Medieval Warfare mais pour autant il serait injuste et réducteur de le cantonner à cette comparaison car il est en fait bien plus que cela. Il s'agit ici d'un jeu à la première personne se déroulant dans un Moyen-Age fictif (n'y cherchez aucune cohérence chronologique donc) permettant de s'affronter jusqu'à 64 joueurs. Le jeu propose pour l'instant 3 modes de jeux : Frontline qui permet de prendre divers objectifs pour remporter la victoire, le Team Deathmatch qu'on ne présente plus et un mode Battle Royale qui est amusant mais qui ne représente pas grand intérêt et reste très accessoire.
Une customisation poussée
Le jeu propose d'office plusieurs Classes pour se familiariser avec le gameplay, avec lesquelles on ne peut rien modifier (armements ou équipements). Il s'agit vraiment de pouvoir découvrir le système et comprendre comment le système de combat fonctionne. Une fois assez d'or en poche (or que l'on gagne en remportant des parties et fluctuant selon son score) le plus intéressant arrive : la création de sa propre Classe. Il est ainsi possible de créer un personnage de zéro, en sélectionnant sa corpulence, son visage, ses cheveux et globalement tout ce qu'on a l'habitude de voir dans un éditeur de héros vidéoludique. Vient ensuite l'équipement où tout est possible ou presque avec un large choix d'armures, de casques, de jambières et d'armes en tout genre. Le jeu vient piocher dans 5 siècles d'armement, du Xè siècle jusqu'au XVè siècle. Casque normand, salade, armet, barbute, heaume, etc. Il y en a pour tous les goûts d'autant plus que le studio Triternion a déjà planifié des ajouts dans les futures mises à jour. Seul regret : pas de trace pour l'instant d'équipement oriental comme les casques mamelouks ou les sabres, mais cela ne saurait tarder...
Montjoie, Saint-Denis !
Votre Classe possède 16 points de compétences à répartir comme bon vous semble. Chaque pièce d'armure ou arme occupe des points selon le niveau de l'équipement en question : léger, moyen ou lourd. Généralement une pièce d'armure légère occupe 1 point, d'armure moyenne 2 points et d'armure lourde 3 points. Et il en va de même pour l'armement individuel. Plus votre armure est lourde moins vous aurez de points pour embarquer des armes ou des outils avec vous. Votre arsenal se découpe en 3 parties distinctes : Slot principal, slot secondaire et slot tertiaire. Une lance courte coûte par exemple 4 points et un bouclier 2 points, vous avez donc déjà 6 points en moins. Libre à vous de faire comme bon vous semble mais on vous conseille d'apprendre à bien utiliser une arme avant de vous éparpiller avec un armement trop varié. Car prendre en main une arme n'est pas chose aisée. L'équilibrage global est bon et seul certaines armes méritent sans doute un poil de réajustement comme la lance ou le pot de feu (grenade incendiaire).
Facile à appréhender mais difficile à maîtriser
Le système de combat est expliqué en détail dans un tutoriel très complet (qu'il est impératif de faire sous peine de ne rien comprendre au jeu). Globalement chaque arme permet de faire des attaques de tailles (avec le tranchant), d'estocs (avec la pointe) et d'écrasement et/ou de coupe avec la une attaque aérienne. Certaines armes comme les épées bâtardes peuvent même être attrapées par la lame pour utiliser la garde de l'épée comme une masse et ainsi provoquer des dégâts conséquents. Il est aussi possible en cas de situation extrême de lancer son arme sur votre assaillant... Evidemment le jeu repose sur un système de parade et de combos mais aussi de feinte qu'il faut savoir manier avec parcimonie sous peine de voir sa barre d'endurance descendre en flèche. Mordhau est d'une grande richesse et d'une grande profondeur et propose des combats exigeants. On sent son expérience monter au fil du temps et petit à petit on gagne de plus en plus de duels (ou de mêlées).Sachez d'ailleurs qu'on vous recommande chaudement de commencer dans un premier temps sur des cartes à 48 joueurs maximum, car à 64 ça devient vitre brouillon et il arrive trop fréquemment de se faire littéralement encercler de toutes parts sur le champ de bataille.
De rares défauts
Le mode Frontline propose quant à lui des objectifs variés même si 4 maps c'est encore un peu juste pour ce mode de jeu (d'autres sont déjà prévues). Mordhau a le chic d'inclure un système de fortifications/constructions permettant aux classes ingénieurs de construire sur le champ de bataille des pieux, des palissades et mêmes des balistes. Cela permet de ralentir l'ennemi, bloquer des chemins, créer des goulots d'étranglement, etc... La direction artistique permet d'apporter à l'ensemble une immersion totale et des combats viscéraux. D'autant qu'un système de "gore" vient épauler le combat pour apporter une sensation de puissance des plus jouissives. Voir la tête de l'adversaire rouler après un bon coup de hache bien placé, ça a son charme même si ce n'est pas des plus fins. Le jeu est grisant de bout en bout et ne lasse jamais grâce à la diversité du contenu. On est sans cesse en train d'élaborer des nouvelles stratégies, de découvrir des nouveaux recoins de maps et d'apprendre à maîtriser de nouvelles armes.
Mordhau rire !
Le souci c'est que la communauté est un poil nocive pour l'instant avec son lot d'insultes et de rage, mais ça devrait se dégraisser (comme Chivalry) avec le temps. Dans l'ensemble le jeu est drôle et prône le franche rigolade grâce aux voix nasillardes de certains personnages, de leurs rires hystériques ou rauques et des diverses animations disponibles. Il est vrai que c'est un jeu où l'humiliation est de bonne guerre et même encouragée via la possibilité notamment de faire rire son personnage à chaque instant et surtout à la fin d'un combat victorieux. Mais c'est aussi comme Chivalry l'un des charmes de l'oeuvre et on ne saurait s'en lasser.
L'intérêt principal du jeu sont ses modes Frontline et Team Deathmatch, le mode Battle Royale est de toute façon désertée en Europe car très accessoire. Le pilier du jeu est la customisation des classes et l'apprentissage du maniement d'un set d'équipement, le mode Battle Royale de par son principe fait fit de cette notion et représente donc peu d'intérêt.