Reportée d'un mois en raison de la crise sanitaire, cette saison de baseball entretient sa particularité sur les terrains virtuels puisque sa licence MLB The Show, développée par un studio estampillée Sony, sort pour la première fois sur les plateformes Xbox. L'occasion d'intéresser les initiés avec une série bien rodée qui n'a pas perdu de son intérêt en cours de route.
Plus on est de fous, plus on danse ? C'est peut-être ce que se sont dits les équipes de San Diego Studios en proposant leur simulation de baseball aux pratiquants Xbox. Car, si cette série se porte plutôt bien outre-Atlantique, la discipline reste encore, en dehors d'un Japon très fervent, confidentielle ailleurs et a besoin d'ouvrir ses enceintes à des petits curieux. Encore faut-il les amadouer avec du grand spectacle, tout en restant à la portée du premier rookie venu. Un compromis pas facile à trouver et qui risque une nouvelle fois de se faire porter pâle. Mais, en cas de grosse galère, ils pourront toujours demander conseils aux anciens abonnés, qui, eux, partiront en terrain conquis tant MLB The Show 21 conserve les bases gagnantes des précédentes itérations.
Solide sur ses bases
Les développeurs n'ont en effet que très peu touché au gameplay, qui reste concentré sur trois phases bien distinctes : le batting, le pitching (gestion des lanceurs), qui demandent toutes les deux un sens accru du timing, et enfin le fielding (celle concernant les receveurs), plus fun avec son lot de QTE et d'animations variées. Et là où Sony a pensé aux nouveaux venus, c'est en proposant trois difficultés de jeu, dont le mode Casual qui, comme son nom l'indique, laisse le temps d'apprendre les mécaniques et de monter en régime à son rythme. Par exemple, en choisissant cette configuration, vous ne vous soucierez que de la zone dans laquelle vous souhaiteriez lancer la balle alors que les plus aguerris auront plus d'options, sous forme de jauges, à devoir maîtriser. Une porte d'entrée bienvenue pour les néophytes, qui laisse entrevoir une grosse marge de progression, à condition de « speak english very well ». Comme d'habitude avec la licence, le jeu ne propose aucune traduction, ni sous-titres (menus et commentaires), ce qui laissera au vestiaire plusieurs brebis égarées qui souhaitaient taper de la balle. D'autant que personne ne prendra la peine de vous expliquer les règles de base, les tutoriels se contentant de dérouler les différentes actions à effectuer. Un point noir d'autant plus dommageable que MLB The Show 21 se balade avec son étiquette d'épisode de l'ouverture.
En vue d'attirer les baseballixs, tout a été pensé pour leur en mettre plein la vue, grâce à une ambiance graphique et sonore de grande qualité. On pense notamment au fameux habillage MLB Network qui est calqué sur celui des retransmissions TV aux US. Seule la modélisation des visages fait tâche et gâche un tantinet l'immersion, le reste (stades, jeu d'ombres et de lumières, musiques, commentaires) touchant au sublime et fracassant la frontière entre réel et virtuel. Pour la peine, San Diego a pris soin d'ajouter une centaine d'animations pour rendre les parties encore plus crédibles. Et pour les privilégiés qui ont eu l'opportunité d'assister à un match des Dodgers en vrai, sachez que la vitesse de jeu a été adaptée à la sauce virtuelle, les parties étant beaucoup plus dynamiques et spectaculaires et ne vous laissent le droit à aucun grignotage entre deux actions.
T'es OK ? Tu battes
Picorer, les joueurs pourront s'y adonner dans les nombreux modes de jeu qui composent MLB The Show 21. Là encore, cet opus reste toujours aussi fourni mais ne propose aucune grande surprise. L'aventure Road to The Show, qui promeut l'ascension d'un jeune crack dans la ligue, reste similaire à l'épisode précédent d'un point de vue scénaristique et manque cruellement de fond. Les autres modes (Franchise, March to October, Diamond Dynasty) empruntent également des sentiers déjà battus, même s'ils demeurent toujours aussi plaisants dans leur concept. On pense notamment à ce dernier qui, à l'instar de FUT dans FIFA, permet de composer son équipe via l'acquisition ou l'achat de pack de cartes. Du déjà-vu mais qui doit être mentionné lorsqu'il est bien équilibré. Il est en revanche une feature qui fait son petit effet : l'éditeur de stades. A partir de zéro ou d'enceintes sommaires, on choisit d'habiller son terrain de jeu à sa convenance (type de pelouse, éléments de décor,...) et ensuite de le partager.
Signe de cette volonté d'ouverture, aucune version n'a été été laissée sur le banc de touche, toutes proposant le même contenu et un système ingénieux de cross-platform en ligne. Toutes vos données sont ainsi sauvegardées et transposables quelque soit le transfert entre machines. On me souffle simplement dans l'oreillette que seule la durée des temps de chargement diffère d'un support à l'autre, avec un avantage pour la PS5, sans compter la minime baisse graphique inhérente à l'ancienne génération. Des détails esthétiques qui ne changent en rien l'impression dégagée par ce titre : celle d'une simulation réaliste et intuitive qui gagnerait à devenir plus connue.