Quelques semaines seulement après avoir fait un sort aux célèbres Schtroumpfs de Peyo, Microids offre à la créature bondissante de Franquin sa seconde déclinaison vidéoludique avec Le Marsupilami et Le Secret du Sarcophage. De quoi bondir de plaisir ?
Comme ses lecteurs, le Marsupilami a pris de l'âge. Et le nouveau jeu développé par les lyonnais d'Ocellus Studio préparent l'arrivée d'une nouvelle série animée mettant en scène une toute nouvelle génération de créatures bondissantes et tachetées. Punch, Twister et Hope.
Mais alors que les petits Marsupilamis semblaient paisiblement roupiller dans leur jungle palombienne, le réveil d'un pirate fantôme va venir troubler leur quiétude, et leurs plans. Ni une, ni deux, voici notre trio de nouveaux héros partis à l'aventure dans autant de mondes thématiques. Oui, pour ceux qui ne l'avaient pas encore deviné, Le Marsupilami et Le Secret du Sarcophage s'adresse à un (très) jeune public.
Houba gauche droite
Comme dans le classique Sonic the Hedgehog, les rejetons vont donc devoir sauver des animaux manipulés contre leur volonté par un antagoniste modérément menaçant. Et ce n'est certainement pas du côté de chez maître SEGA que les développeurs sont allés chercher l'inspiration. Bien au contraire... chez Jules-de-chez-Smith-en-face. Sous ses airs de platformer en 2,5D somme toute classique, Le Marsupilami Le Secret du Sarcophage emprunte presque toutes ses mécaniques à la série Donkey Kong Country, et plus particulièrement les récents épisodes Returns.
Et si un doute persistait dans votre esprit, quelques minutes passées manette en main devraient achever de vous convaincre. Au travers de niveaux largement allitérés, l'un des trois rejetons (aux capacités tristement similaires) rebondira joyeusement sur la tête de nombreux ennemis. Et ce en collectant toujours plus de fruits, non sans découvrir quelques zones bonus cachées au passage.
C'est donc peu dire que le jeu ne prend pas beaucoup de précautions pour dissimuler son modèle. Et quand les développeurs tentent d'innover, ce n'est pas toujours gagné, comme en témoigne le curieux système de tickets remportés après chaque défi, qui nécessite de farmer dans les mêmes zones pour débloquer certains accès de la map.
Three Prinz
Heureusement pour le jeune public auquel il se destine, Le Marsupilami et Le Secret du Sarcophage emprunte les meilleurs aspects de la série désormais aux mains de Retro Studios. C'est ainsi que l'on se retrouve avec un titre classique, mais aux bases solides. Qui s'entend comme une porte d'entrée très accessible à des futurs platformers plus velus. La palette de mouvements de Punch, Twister et Hope ne s'éloigne d'ailleurs pas des codes du genre. Entre saut classique, wall jump, attaque au sol et attaque piquée, personne ne sera perdu, pas même les plus jeunes qui pourront toujours opter pour un mode de difficulté "facile", qui rend tout simplement invincible.
L'aventure n'est pourtant pas bien retorse, puisque les parents chevronnés en viendront à bout en l'espace de deux ou trois sessions, pour peu que leurs vilains garnements parviennent à trouver le sommeil. En revanche, il est bien dommage que notre trio se contente d'un paresseux swap color. En effet, il y avait tant de choses à faire pour les différencier, et l'occasion de proposer une course continue plutôt qu'un martelage un peu pénible aurait forcément aidé à s'y attacher un peu plus.
No need for a Funky Mode
Malgré son manque d'audace, Le Secret du Sarcophage n'oublie tout de même pas de proposer quelques défis supplémentaires pour les amoureux du 100% : entre les cinq plumes cachées dans chaque niveau, la zone bonus (qui emprunte ses ombres chinoises aux temps de chargement de qui-vous-savez) ou les chronomètres qui se débloquent à chaque victoire, il y aura toujours un petit quelque chose à se mettre sous la dent, histoire de faire grimper une durée de vie un peu chiche. Une fois encore, les développeurs marchent sur un chemin balisé, et usent d'astuces bien connues des amateurs de la formule originale pour dissimuler quelques bonus avant le point de départ ou après celui d'arrivée, de quoi affûter les réflexes de toute une génération.
Mais les efforts ne seront pas toujours récompensés, puisqu'à contrario du maître dont elle s'inspire, l'aventure multiplie les zones sans véritables collectibles, un comble en l'absence de tout système de scoring ! Les derniers niveaux se permettent pourtant de corser la formule en optant pour quelques passages bien retors (instant confession : votre serviteur a même perdu quelques vies dans la dernière ligne droite) nécessitant des sauts précis, même si les collisions ne font pas toujours preuve d'une parfaite maîtrise. Les nouveaux checkpoints feront toutefois passer sans mal la pilule, sans compter les vies qui s'accumulent rapidement par dizaines.
Jungle Beat
Si le fond s'avère donc relativement solide à défaut d'être original, Le Secret du Sarcophage fait preuve d'une plastique plutôt alléchante : en l'espace de trois mondes thématiques, les rejetons du héros de Franquin évoluent dans des décors colorés et chatoyants, entre un village côtier, une jungle luxuriante et un temple un rien maudit, tout fonctionne très bien. Et pour ne rien gâcher, la bande-son (qui emprunte ses airs de ukulélé à Rayman Origins) bien dans le ton achève de transformer l'expérience en voyage express, avec une emphase sur des orchestrations sud-américaines cohérentes avec les décors traversés.
Quel dommage que le framerate de la version Switch s'avère parfois si capricieux en mode portable, sans quoi l'aventure n'aurait vraiment pas eu à rougir sur le plan technique. En revanche, il faudra profiter des quelques dizaines de secondes cumulées des cinématiques proposées, puisque l'aventure se conclue encore plus rapidement qu'elle ne commence, comme si chaque seconde d'animation avait été sous-pesée par Fantasio en personne !