Cinq ans avant "ses" Jeux, Paris dévoilait il y a peu son logo pour les Olympiades de 2024. Neuf mois avant les JO de Tokyo, la machine médiatique et marketing du CIO est bien rodée et c'est sur console Nintendo exclusivement, la Switch cette fois en l'occurrence, que Mario et Sonic sont une nouvelle fois les ambassadeurs de l'événement sportif le plus important au monde. Avec Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, SEGA propose une saveur nippone et une touche rétro agréables mais les faiblesses de la série demeurent les mêmes que dans les épisodes précédents.
Tokyo est la seule ville asiatique qui accueillera pour la seconde fois les Jeux Olympiques, après avoir été en 1964, la première métropole d'Asie à les organiser. Cette info, comme d'autres, à savoir la taille de la Sky Tree Tower ou l'apparition du judo aux JO, c'est à travers une série d'anecdotes sur l'événement à découvrir dans le mode histoire de Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 qu'on les apprend. Du stade olympique jusqu'à la rivière Sumida, en passant par le croisement de Shibuya, le jeu en solo de ce nouveau jeu fait office de guide touristique et informatif sur Tokyo et sur l'événement, avec cette charmante idée de transporter les mascottes dans le passé, délaissant alors leurs polygones 3D pour de gros pixels 2D, respectivement l'apparence de leur première apparition dans leur jeu dédié sur NES et Mega Drive pour Mario et Sonic.
Mario & Sonic & Knuckles 64
En plus du charme nostalgique inhérent à ce genre de surprise, jouer les épreuves de Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 version Tokyo 1964, c'est l'occasion de retrouver une ambiance et un matraquage de boutons à la manière de ce que proposait en son temps Track & Field sur NES. Mention spéciale à la voix du commentateur, en français, au son altéré pour renforcer le sentiment rétro. Des épreuves rétro que l'on retrouve dans le mode ."partie rapide" également pour en profiter à plusieurs et qui dans ce mode "histoire", à l'image des épreuves à la réalisation moderne (athlétisme, football, karaté, badminton, équitation, etc.) fait plus office d'initiation pour justement y jouer entre amis. Si la balade touristique n'est pas déplaisante et permet véritablement de se cultiver, elle reste anecdotique pour les plus de 12 ans et même les plus jeunes pourraient vite s'en lasser. Un mode solo qui a tout de même le mérite d'exister d'abord pour étoffer le contenu et ensuite car (encore une fois), l'apprentissage des infos aux JO peut motiver et persévérer pour qu'on ait un intérêt pour cette grande compétition et un attrait particulier pour le Japon et Tokyo principalement. Notons d'ailleurs qu'un mode de jeu local et en ligne est proposé dans ce titre, mais ce dernier n'a pu être expérimenté au regard des conditions de la réalisation de cette critique.
Médaille en chocolat ?
Mais bien entendu, même si l'enrobage est séduisant, les graphismes de Mario & Sonic aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 étant rondelets et chatoyants, c'est le jeu multi et l'amusement qui en découle qui constitue le révélateur d'un jeu de la sorte. Et de ce point de vue, le duo de mascottes rate la marche du podium. Si parmi les nouvelles épreuves, à savoir par exemple le skateboard, les sensations sont agréables et on arrive rapidement à sortir des figures impressionnantes, le sentiment de ne pas y être finalement pour grand chose laisse une sensation mitigée. Mais ça, c'est dans le meilleur des cas, car souvent les épreuves se révèlent trop complexes dans leurs manipulations, voire carrément même imprécises, en tout cas pour le joueur lambda. On retiendra également le rugby à 7 et le surf comme étant les épreuves les plus amusantes, déçu par le football et le tennis table, bien trop limités dans cette proposition à la sauce Mario & Sonic, alors que les épreuves d'athlétisme ne constituent de facto qu'une redite des jeux précédents.
La marge du podium
Tout l'enjeu pour ce genre de titre est que la prise en mains soit immédiatement intuitive pour ensuite être approfondie. Ici, difficile de bien comprendre du premier coup sans s'être entraîné un minimum avant. Représentant, en théorie, de ces jeux qu'on partage entre amis avec moult fous-rires et beaucoup de mauvaise foi, Mario & Sonic aux JO de Tokyo 2020 laisse ainsi de côté les joueuses et les joueurs les moins chevronnés, proposant des didacticiels trop austères pour qu'on s'y arrête vraiment mais aussi des manipulations pas vraiment originales, et ce même si on peut jouer avec le mouvement ou plus classiquement les touches de manettes dans de nombreuses configurations induites par la versatilité de la Switch.
Si dans d'autres jeux du genre, le grand public retiendra toujours par exemple le tennis de Wii Sports ( les initiés lui préfèrent évidemment le formidable ping-pong de Wii Sport Resort) ou certaines épreuves de Mario Party devenues incontournables, aucune discipline ne semble ici capable de retenir l'attention des joueurs au-delà de la partie du soir. Reste alors cette aura sympathique liée aux épreuves rétro et à la découverte ou redécouverte de Tokyo, mais c'est un peu maigre pour devenir une référence du divertissement familial.