Si tout n'est pas parfait dans le petit monde de Life is Strange Before the Storm, préquelle du très attendrissant Life is Strange, on peut néanmoins dire que les bonnes gens de Deck Nine ont su s'en tirer avec les honneurs sur des deux premiers volets. La conclusion de cette aventure impliquant Chloe Price et Rachel Amber est-elle à la hauteur de nos espérances ?
Si vous n'avez pas joué ni aux précédents chapitres, ni à Life is Strange, nous vous déconseillons la lecture de cette critique qui pourrait contenir des spoilers.
Reprenant après la révélation concluant Splendide Nouveau Monde, L'Enfer est Vide nous ramène d'abord chez les Amber, où Rachel a du mal à encaisser ce que lui a confié son père après qu'elle a explosé de rage. Chloe est là, l'accompagne, la soutient, durant les explications concernant son passé. Mais la pilule est difficile à avaler pour l'adolescente, qui finit prostrée sur son lit. Après avoir réussi à attirer son attention de fort belle manière, notre héroïne spécialisée dans le dépliage de majeur en toute circonstance va tout tenter pour l'aider à retrouver cette mère qu'elle aimerait rencontrer. Au mépris de sa propre famille mais aussi et, surtout, de grands dangers.
Tout sur ma mère
Moins suffocant que le dernier épisode de Life is Strange, celui de ce triptyque n'en demeure émouvant. On y découvre le début de la transformation physique de Chloe, qui pourra aussi se balader à certains endroits pour discuter, observer, laissant le joueur absorber tout un tas de données peut-être sans importance mais donnant toujours plus de corps à l'ensemble. Et l'on en apprend bien plus sur une Rachel dévastée, attachante et déterminée. Les soubresauts du scénario vont mettre cette dernière à l'épreuve d'une façon qui donnera toujours plus de responsabilités au joueur, qui ne pourra que foncer vers son objectif principal - impliquant de préserver la ravissante blondinette avec qui on entretient une relation belle et pure. Ou du moins tenter, puisque pour cet épisode, la rythmique se veut bien plus lente. Au point qu'on croirait parfois que la diction des dialogues, toujours joliment interprétés, ainsi que la succession des plans ont été ralentis au maximum de façon délibérée. A quelles fins ? Entretenir la "durée de vie" (comptez trois bonnes heures) ? Nous mener à nous interroger sur la nature de cette aventure, peut-être rêvée, quand bien même le fantastique ne représente qu'une portion congrue ? Allez savoir.
The trust is out there
Plutôt dense en informations et riche en bouleversements, caractérisant avec talent ses protagonistes, jouant sur la relation de confiance, L'Enfer est Vide semble pourtant parfois un peu expéditif sur certains détails et sans réelles surprises - principalement parce qu'on connaît la suite. Mais plus problématique, il ne donnera jamais l'impression que les choix opérés précédemment ont eu un véritable impact. Cela est loin d'en faire un dénouement à dénigrer. L'écriture reste à flot, l'atmosphère générale pleine de mélancolie, continue de nous porter et on souffre, on s'interroge avec ses personnages principaux.
Mais la mécanique d'insolence est à l'agonie et toujours aussi faible, et une seule décision comptera, la dernière. Et encore. Le résultat sera quasiment identique. Et comme dit plus haut, la suite, on la connaît. Ce qu'on n'hésitera pas à nous rappeler...