Dix ans après un dernier épisode, un spin-off, très fraîchement accueilli, Larry Laffer est de retour à la surprise générale avec Leisure Suit Larry : Wet Dreams Don't Dry. Un titre qui donne le ton d'un jeu qui plutôt que celui de la nostalgie, semble frappé du sceau de la ringardise.
A la fin des années 80, à l'époque glorieuse des point and click californiens, la série Larry avait pour elle l'originalité de mélanger aventure et drague, avec une légère pointe d'érotisme, le tout englobé dans un humour qu'on pouvait déjà considéré à l'époque comme un peu lourdingue. Mais en 2019, dans le sillon de la déliquescence d'une série qu'on croyait désormais éteinte, le dernier coup de rein (dans le vide) vers la beauferie et la ringardise a été donné par le studio allemand CrazyBunch.
Ringard 2000
Certes, on retrouve les mécanismes classiques des jeux originaux, typiques du genre, qui dans un premier temps, même si la direction artistique dénouée de personnalité n'enthousiasme en rien, peuvent faire illusion auprès d'un public friand des énigmes et des combinaisons comme à l'époque. Problème : Larry n'est pas à son époque, ce qui va constituer le contexte majeur des blagues de ce jeu, en plus évidemment, des innombrables vannes graveleuses et des situations lamentables qui vont avec.
Ni loufoque, ni piquant
En effet, propulsé des années 80 jusqu'en 2019, Larry va découvrir les nouvelles technologies et les nouvelles moeurs qui vont avec, comme l'utilisation de l'appli Timber pour draguer ou celle d'Unter pour appeler un chauffeur. Une thématique prétexte à l'humour mais qui en est totalement dépourvu, les mêmes ressorts étant à chaque fois utilisés dans la plus grande ringardise, couplés à des missions qui demandent par exemple de récupérer une culotte souillée pour l'offrir à un nerd vendeur de smartphones, à l'occasion d'une rencontre avec la propriétaire du dit dessous, dans les toilettes crasseuses d'un bar où la conversation est ponctuée de pets. Ça donne une idée de l'ensemble de la narration, coincé entre des vannes qui tombent à chaque fois à plat et des situations et des blagues graveleuses, jamais amusantes. Il faut dire que le déroulé du jeu n'aide pas non plus : les allers-retours sont nombreux entre les quatre tableaux de jeu, à la recherche d'une logique et d'un peu d'inventivité. C'est peine perdue, à tous les niveaux, on rase ici le niveau des pâquerettes. Il est cette fois vraiment temps de faire une fleur à Larry Laffer et de le laisser là où est sa place, dans les rétrospectives des jeux du passé.