Quasiment un an après sa sortie à l'international, Kingdom Hearts III se voit gratifié d'un DLC répondant au doux nom de Re:Mind. Annoncé dans l'indifférence générale avant l'E3 2019, il aura fallu attendre la fin 2019 et son fameux trailer levant le voile sur le retour de certains personnages chers aux fans pour que les pupilles de ces derniers commencent à se dilater. Plus qu'une simple extension, Re:Mind embarque également dans sa besace quelques friandises, parmi lesquelles une fin secrète pour le moins surprenante qui pourrait bien rebattre les cartes de la série et plus encore...
Ce test comporte d'importants spoilers sur la fin de Kingdom Hearts III.
Lors de la bataille finale qui a vu Sora et ses amis se défaire une bonne fois pour toutes de l'Organization XIII menée par Xehanort, Kairi s'est malheureusement retrouvée sacrifiée. Déterminé à la retrouver, le héros s'embarque alors pour un voyage que l'on imagine sans retour, puisque si l'on aperçoit bien Kairi saine et sauve sur l'Île du Destin à la fin du jeu, ce n'est pas son cas...
Le coeur sur la main
À la fin de Kingdom Hearts III, deux questions demeurent encore en suspens : que contient cette fameuse boîte noire convoitée par l'insaisissable Luxu et qu'advient-il de Sora au cours de la dernière ellipse ? S'agissant de la première, le mystère reste entier ici, même si quelques nouvelles séquences de dialogues viennent désépaissir un peu le voile qui entoure les motivations de Luxu et du Maître des Maîtres.
L'essentiel du DLC se concentre donc sur la quête de Sora pour sauver Kairi. Grâce à Chirithy, Sora apprend qu'il devra revenir dans le temps, au début de la bataille finale, et parcourir le coeur des Gardiens de la Lumière afin de pouvoir retrouver son amie d'enfance. Le joueur est donc amené à revivre ces affrontements, mais sous un angle (parfois) différent. Il vaut mieux d'ailleurs être plutôt rôdé avant d'entamer ce DLC car pour l'essentiel il s'agit, comme à la fin du jeu original, d'une succession de boss.
Outre les ajouts purement scénaristiques, Re:Mind permet d'incarner d'autres Gardiens de la Lumière, parfois pour la première fois dans le jeu ou même la série. On pense évidemment à celle dont le rôle a été escamoté lors de la bataille finale, puisque vite neutralisée par l'Organization XIII : Kairi. Si c'est un réel plaisir d'enfiler ses bottes, celui-ci est de courte durée puisque cela ne dure que le temps, certes intense, d'un combat de boss. Même chose pour les autres personnages : on n'a pas réellement le temps de s'approprier les spécificités de gameplay de chacun et déjà le flot de l'histoire reprend.
Sora Versus XIII
Il peut y avoir un sentiment de redite à la fin des quatre heures nécessaires pour clore le chapitre principal de ce DLC, puisque ce dernier nous convie surtout à revivre certains événements du jeu principal ; même si de nouvelles séquences impliquant un certain rongeur aux grandes oreilles s'invitent parmi les plus belles de la série.
Une fois le chapitre Re:Mind clos, le mode Limit Cut devient disponible. C'est dans celui-ci que l'on reverra (brièvement) quelques têtes familières de la série. Par un tour de passe-passe scénaristique, le joueur peut de nouveau affronter les treize Chercheurs des Ténèbres déjà dézingués précédemment à la différence que cette fois-ci, le défi sera beaucoup plus corsé. Inutile de s'y frotter à un niveau inférieur que 80, vous voilà prévenus.
Si le joueur arrive à bout de toute la clique de Xehanort, un ultime chapitre devient disponible : le Secret Episode, qui met en scène Sora confronté à l'énigmatique Yozora. Sans en dire beaucoup plus, cette séquence, qui s'accompagne d'un affrontement menant à un dénouement légèrement différent que l'on gagne ou que l'on perde, est l'occasion pour Tetsuya Nomura de raviver quelques plaies de son passé vidéoludique récent... quitte à chambouler totalement le futur de la saga Kingdom Hearts.
Tirage photo
En relançant une nouvelle partie de Kingdom Hearts III, le joueur peut cette fois choisir d'opter pour une "aventure simple" ou pour une "aventure complexe". La première permet de débloquer un certain nombre de cheats tels qu'une régénération régulière de la barre de HP/MP ou la possibilité de faire un one-shot sur n'importe quel ennemi tandis que la seconde au contraire impose des malus au joueur comme l'impossibilité de changer de forme ou de se soigner.
Terminer Re:Mind donne également accès à un mode photo. À titre personnel, je n'y resterai pas bien longtemps, mais il faut reconnaître qu'il s'avère très complet avec plusieurs outils de personnalisation pour la réalisation de jolis clichés : choix du décor, des personnages (avec de nombreuses poses différentes), des effets, des créatures ; orientation des sujets et de l'objectif ; filtres... De manière plus anecdotique, le joueur pourra alors admirer ses photos et gérer l'animation de diaporamas d'une trentaine de secondes.
Plutôt intéressant et varié dans l'ensemble, ce DLC Re:Mind pêche finalement par le prix exorbitant auquel il est proposé : une trentaine d'euros. Rapportée au temps de jeu que l'on y consacrera (une demi-douzaine d'heures environ, sans compter le mode Premium), l'addition est très salée, d'autant qu'une partie du contenu scénaristique principal reprend certaines séquences du jeu d'origine... Et s'il vous en reste encore dans l'aumônière et que vous vouez un culte à Yoko Shimomura, sachez qu'il vous sera possible de visionner l'intégralité du concert symphonique - World of Tres -, qui reprend chronologiquement les grands thèmes de la saga. Moyennant une dizaine d'euros.