S'il y a bien un genre où l'on attendait pas une adaptation de John Wick en jeux vidéo c'est la tactique. FPS oui, TPS oui, mais la tactique est clairement un choix qui laisse circonspect au premier abord. Mais très vite, on se rend compte que la pari bien qu'osé de Mike Bithell (Thomas Was Alone) avec John Wick Hex vise presque dans le mille.
Quand John Wick premier du nom est sorti au cinéma, c'était déjà un pari risqué. Un Keanu Reeves qui n'était pas au sommet de sa forme en terme de carrière hollywoodienne, un film réalisé par ancien cascadeur n'ayant pas vraiment fait ses preuves derrière la caméra... Contre toute attente ce fut un véritable succès, un vrai reboot pour un Reeves plus charismatique que jamais. Au bout de quelques années et trois pellicules au compteur, John Wick devenu une véritable marque et il fallait bien d'attendre à voir débarquer à un moment ou à un autre une adaptation vidéoludique.
"Tic-Toc Mr Wick"
L'histoire commence avec un mystérieux personnage du nom de Hex qui retient en otage deux personnages phares de l'univers John Wick : Winston le propriétaire de l'hôtel Continental de New York, et Charon le maître d'hôtel flegmatique. L'occasion de retrouver les voix de Ian McShane et Lance Reddick, leurs interprètes dans la trilogie. Ce sont d'ailleurs les seuls acteurs du jeu avec Hex (incarné par Troy Baker) puisque John Wick lui même n'a pas de doublage. Et honnêtement, cela ne gène pas, même si on aurait aimé entendre ce cher Keanu Reeves dire quelques mots.
Un bel hommage aux films
Fort de ses graphismes en Cel shading, le jeu réussit à rendre hommage aux films avec ses ambiances très electro. Globalement trois couleurs ressortent : le violet, le vert et le orange/rouge qui viennent casser les fonds noirs et gris du reste des décors. Boîtes de nuit en référence aux deux premiers films, galerie d'art en hommage au deuxième, port de New York de l'original... Bref les environnements sont variés et ne sortent pas vraiment des cases, ça reste très fidèle dans les ambiances et la musique d'Austin Wintory reste elle aussi un bel hommage à la bande-son des films (99% de l'electro). On aurait tout de même aimé avoir le thème principal de John comme rappel et pour lier les deux supports plus simplement.
Un système tactique qui fonctionne bien
John Wick Hex est donc un tactical en vue aérienne qui fonctionne sur un système de pause active ultra bien ficelé. Au bas de l'écran s'affichent des points qui symbolisent les actions, chaque fin d'action actionne une pause qui permet de réfléchir aux suivantes. Types d'adversaires, nombres d'adversaires : tout doit renter en compte dans vos réflexions. Il suffit de cliquer sur un ennemi pour avoir une liste d'actions disponible : frapper (CaC), assassiner (prise au sol), esquiver, tirer ou lancer son arme (comme on peut le voir dans John Wick 2 et John Wick : Parabellum dans la scène contre les soldats de la Grande Table). Quel plaisir de voir "Baba Yaga" faire une prise de Ju-jitsu, et enchaîner avec deux, trois coups de feu pour abattre un adversaire. L'homme se déplace comme dans les films en center axis relock, technique de déplacement à l'arme de poing crée par le défunt Paul Castle.
Malgré quelques ratés
Parfois dans l'enchaînement des actions il y a quelques ratés, John se déplace à reculons sans raison mais dans l'ensemble c'est très propre et ça fonctionne à merveille. Certes cela apparaît un peu rigide et un moteur différent aurait peut être permis d'avoir une plus grande fluidité. Outre les actions il faut aussi veiller en bas de l'écran aux chargeurs de ses armes, sa vie, sa concentration et sa posture (debout/genou à terre). Même si les armes n'ont pas de noms elles sont facilement identifiables à celles des films. Un HK P30L compensé avec deux chargeur 17 cartouches en début de chaque chapitres, des Glock 19 à 15 cartouches sur la plupart des ennemies, souvent chargeur à demi-rempli (6 à 10 cartouches). Plus on avance dans l'aventure, plus on affronte des adversaires avec un arsenal "puissant" (Uzi, HK UMP9, AR-15, etc). Certains boss possèdent même des armes exclusives comme des AK-47, sans compter que certains d'entre eux sont de véritables pro en art martiaux. Souvent c'est un véritable calvaire à affronter, et le jeu peut très vite rendre nerveux lorsque l'on recommence 10 ou 15 fois la même mission.
Un jeu trop punitif
John Wick HEX est un titre extrêmement punitif et il va falloir ruser pour espérer en venir à bout. Ne faite pas l'erreur de clore une mission avec une arme vide ou pire sans arme après avoir lancé celle-ci à la figure de votre dernier adversaire. Car le jeu ne vous le pardonnera jamais et il est même parfois nécessaire de recommencer tout un chapitre pour gérer son nombre de bandages (pour se soigner). D'office, vous en avez deux sur vous, mais il est possible via la phase de préparation à chaque début de chapitre d'en cacher à travers les niveaux, c'est le cas aussi des armes comme fait John dans les catacombes du deuxième film. Il s'avère aussi possible d'améliorer son costume pour grappiller quelques points d'actions ou de concentration. Mais très franchement dans l'état, le système n'est pas très optimisé, le jeu se montre trop punitif et le seul conseil à suivre est de dépenser tout vos points de préparation dans des bandages et des armes.
Malgré la difficulté, difficile de bouder son plaisir en étant fan de la licence. Même sans la connaitre certains à la rédactions comme Thomas ont prit plaisir à y jouer lors des previews. Le jeu a donc un charme indéniable même si il n'est pas dénué de défauts. L'oeuvre est imparfaite mais reste une bonne pioche et un jeu digne des films.