Licence ayant fait ses preuves sur smartphones et tablettes, Hungry Shark veut montrer qu'Ubisoft et le studio Future Games of London ont de l'appétit. Voilà qu'ils croquent, par surprise et à pleines dents, dans les consoles de salon pour tenter de convaincre un nouveau public avec un épisode téléchargé plus de 500 millions de fois.
Vous n'avez jamais entendu parler d'Hungry Shark World ? Alors profitons-en pour faire les présentations. Free to play paru en 2016 sur supports iOS et Android, il se présente comme un jeu d'action et d'exploration (cette fois proposé à 9,99 euros) dans lequel vous incarnez un requin qui a la dalle. Pas question de gourmandise mais de survie. Son énergie vitale faiblissant inexorablement, il est condamné à gober tout ce qui traîne à sa portée dans l'eau comme à la surface : plancton, tortues, pélicans, poissons-lunes, dauphins, crabes, raies, baleines, pieuvres... Si votre mâchoire peut s'en charger, foncez, votre survie en dépend. Et aucune crainte, c'est facile. Durant des sessions de jeu pouvant durer plusieurs minutes, il suffit de se diriger vers vos proies et elles sont automatiquement englouties. Les plus grosses exigeront que vous les déchiquetiez en maintenant la touche de shark attack et il ne sera pas rare d'employer un boost d'accélération pour courser les bestioles plus rapides. Ou pour esquiver les mauvais coups et les pièges comme les mines ou les déchets.
J'ai faim
Plongé aux abords d'îles du Pacifique dans la peau toute lisse d'un requin-taupe aux statistiques (morsure, boost, vitesse et santé) peu élevées, la première session débute. Les gueuletons s'enchaînent à mesure qu'on explore, ce qui permet d'accumuler de l'or, on découvre des coffres et des collectibles comme des fossiles ou des lettres formant le mot HUNGRY (faim), on se défoule. Mais l'on constate aussi que certaines bestioles ne sauraient être croquées par un houperon de petite envergure et que certaines parois bloquantes attendent d'être percutées par quelque chose de plus massif. Pour parvenir à récupérer ces requins qui feront de vous le roi des océans (il y en a 25 en tout), et débloquer les autres zones puis les niveaux situés dans l'arctique, les mers de Chine ou encore la mer d'Arabie, il va falloir enchaîner les parties, si possibles longues, et briller pour glaner de l'XP autant que de la monnaie virtuelle, histoire d'acheter des accessoires qui ne se contentent pas de procurer quelques aides face à une opposition qui va gagner en répondant (les nageurs auront des harpons, les drones et hélicoptères seront de sortie, sans oublier d'autres requins en bandes...). Ils sont aussi nécessaires pour certaines quêtes personnelles comme tenir longtemps avec une moustache ou parcourir une certaine distance vêtu d'un pagne.
Squale problème ?
Les missions individuelles comme collectives constituent l'articulation d'une progression sacrément laborieuse et qui vous force à répéter les mêmes actions basiques sur les mêmes maps ad nauseam. La routine "message à dénicher-cage à atteindre-boss à tuer" ou l'obligation de parcourir plusieurs fois le même endroit pour libérer cet avatar qui doit enfin nous laisser avancer prend du temps et agace vite. Le plaisir procuré par l'arrivée d'un squale plus puissant est assez faible, tant le temps requis s'avère monstrueux. On peut bien sûr apprécier le principe, la simplicité, l'humour omniprésent et les bonnes bouilles des "héros" et de leurs compagnons satellites. Reste qu'on se trouve face à une production qui n'honore pas vraiment ses hôtes et sent, en effet, le jeu mobile un peu daté. Aux textures pas très flatteuses - impossibles à ignorer dès lors que la caméra s'amuse régulièrement, au détriment de la visibilité, à se rapprocher très près de votre requin - et aux très étranges ralentissements, ainsi qu'aux hits boxes à l'imprécision irritante, s'ajoutent des temps de chargements qui cassent facilement toute velléité d'améliorer son score ou d'atteindre la complétion.