Nous sommes tous de grands enfants et si les temps changent, les petites voitures ont certainement fait partie de nos coffres à jouets. Majorette, Solido, Matchbox ou justement Hot Wheels, sont très souvent des incontournables dans nos souvenirs. Aussi, disposer d’un jeu de la célèbre marque américaine et l’associer à un style ludique dans le plus pur esprit micro machines risque de faire mouche.
Il existe déjà plus d’une trentaine de titres qui ont utilisé la licence Hot Wheels pour faire des jeux de course. Sur des supports aussi variés que la Gameboy, le PC, la PS3, la DS, la Game Cube ou encore la Wii. Ce sont très souvent de gros éditeurs comme Activision ou THQ qui s’y sont collés avec des équipes de développement très variées. Mais c’est la première fois que Milestone relève le défi, avec toutes les attentes que l’on peut avoir vis-à vis d’un développeur spécialisé dans les jeux de simulation de course. Allez-vous rouvrir le coffre à jouets ?
Matte ma collec' !
Bien évidemment un des buts du jeu de Hot Wheels Unleashed sera de raviver des souvenirs en collectionnant un maximum de voitures de la gamme. Il y en a 66 qui sont à découvrir pour le moment et ce garage va s’agrandir dans les semaines qui viennent avec des DLC pour les plus mordus. Pour les acquérir, il faut amasser de l’argent pendant les courses et également débloquer des coffres-surprise. C’est la loterie et si d’aventure vous deviez avoir des doubles, il faudra choisir entre une revente (à bas prix) ou un « démontage » pour avoir de quoi en améliorer d’autres.
Une boutique propose également des modèles spéciaux ou l’achat de nouveaux coffres-surprises si vous avez envie de tenter votre chance. Classées en communes, rares ou légendaires, vous pourrez fièrement les aligner dans votre collection et même éditer leur livrée. Petite critique au passage, on vous pousse à l’achat en étant par défaut sur cette option lorsque vous souhaitez ouvrir les boîtes-surprise que vous avez acquises. Rien de bien méchant, mais cela montre que l’interface utilisateur aurait pu être affinée (par exemple en montrant vos voitures sur une étagère...) et c’est le cas dans d’autres navigations de menus.
Merci V12 (ou V4) !
En fonction de leur type, les miniatures ont différentes caractéristiques qu’il est souvent (pas toujours) possible d’améliorer. Vitesse, maniabilité, accélération, et puissance de freinage (la moins utile de tous). Leur prise en main sera donc à chaque fois un peu différente et vous pourrez ainsi choisir celle qui sied le mieux à votre style de "conduite". A moins que vous ne vous laissiez influencer par vos émotions, car les licences pop culture sont nombreuses ; Retour Vers le Futur (la Delorean), les Tortues Ninja, Batman, K2000 ou encore Snoopy…
Le système de turbo pourra également varier. Soit en charges à dépenser au coup par coup, soit en jauge à utiliser au fur et à mesure. Dans les deux cas, ce sont les dérapages en course ou les bonus sur la piste qui serviront à recharger cet élément important de la conduite. Une technique qu’il faudra parfaitement maîtriser pour faire les meilleurs temps et gagner des courses.
Sur la table de jeu
Le mode principal est nommé City Rumble. Celui-ci vous fait naviguer et progresser sur 52 courses rapides, 32 contre la montre, 5 courses de bosses et 9 éléments secrets. Tout cela se décline sur 6 environnements différents. L’évolution s’effectue pas à pas et vous serez rapidement bloqués par des missions secrètes consistant par exemple à remporter la victoire avec un circuit et un véhicule spécifique. Ces missions secrètes n’apportent pas grand-chose, si ce n’est une certaine frustration tant les modèles imposés sont parfois pénibles à rouler.
Selon votre classement et le type d’épreuves, vous serez récompensés par des points mécaniques (pour les améliorations), de l’argent et/ou des éléments-bonus, comme des voitures ou des éléments de personnalisation de votre profil Unleashed (pour le jeu en réseau). Afin de pouvoir profiter de l’ensemble du jeu, vous aurez donc à cœur de finir premier partout, même si pour avancer sur ce qui est une grande table de jeu, il suffit de terminer sur le podium. On note également la belle initiative que sont les courses de « boss », particulièrement longues et un peu plus relevées (le niveau de difficulté est réglable à n’importe quel moment).
Pour résumer, il y a largement de quoi faire, surtout qu’il est possible dé créer ses propres circuits grâce à l’éditeur inclus. On peut du coup, regretter un peu qu’il n’y ait que six décors différents, puisque vous aurez une certaine redondance si vos sessions de jeu dépassent la demi-heure.
Bienvenue à la maison
Le sous-sol est un peu votre repaire de bourgeois. Pourvu d’un atelier, d’un PC gamer avec ses trois écrans, d’un billard, d’un large canapé et d’un coin cuisine, il constitue le décor dans lequel vous pourrez partager vos créations de designer de circuit. A la manière dont vous assembliez peut-être les circuits de vos voitures à friction, vous pouvez ajouter les éléments brique par brique pour proposer des tracés toujours plus biscornus et alambiqués. A moins que vous n’ayez envie de miser plus sur la vitesse. Cet éditeur est plutôt complet et bien foutu, même s’il vous faudra un peu de temps pour bien le prendre en main.
Ce lieu est également un prétexte à rincer le mode City Rumble, puisqu’un grand nombre d’éléments de personnalisation sont débloqués au fur et à mesure pour changer la décoration ou disposer de nouvelles pièces d’assemblage pour les circuits. Couleurs et matières des murs, type de canapé, bibelots de décoration, tableaux, sols, bornes d’arcade… Tout ce qu’il faut pour votre petit paradis personnel, que ce soit monsieur ou madame qu’il faille ménager en n’imposant pas ses passions…
Quoi qu’il en soit, il faudra d’abord rouler pas mal sur les circuits déjà existants, ne serait-ce que pour comprendre de quelle manière designer les tracés de façon intelligente et amusante. Car sans comprendre comment rouler efficacement dans Hot Wheels Unleashed, point de salut.
Dérapages et turbo
La conduite s’articule sur deux axes principaux ; les dérapages et l’usage du turbo. Servant aussi bien à recharger le turbo qu’à négocier efficacement les virages les plus serrés, les dérapages doivent être maîtrisés pour ne pas perdre de temps. Les réussir, c’est s’assurer un coup de boost disponible en sortie de courbe ou pour allonger les nombreux sauts à négocier. Il faut aussi toujours en garder sous le pied pour perdre le moins de temps possible lorsqu’il s’agit de passer des loopings (vous vous souvenez ces loopings qui faisaient valser les voitures dans l’armoire de vos chambres?) ou de minimiser les effets de ventilateurs qui pourraient vous faire sortir de la piste.
S’il n’y avait que les courbes et les trajectoires à appréhender, ce serait trop facile. La sauce est relevée par des éléments de terrains qui vont influencer votre conduite. Accélérateurs ou au contraire barrières, recharges de turbo au sol, piste magnétique qui plaque la voiture même si vous êtes à l’envers, chemins variables. De quoi perdre son latin, mais aussi trouver les meilleurs chemins.
Quelques belles astuces sont également à découvrir, dans la droite lignée des raccourcis d’un Mario Kart. Cela n’ira néanmoins pas sans une prise de risque conséquente, car sans satisfaire à certains passages obligés (des checkpoints) vous serez punis et remis dans le droit chemin.
Syndrome Mario Kart
On ajoute encore quelques frustrations avec des araignées qui balancent de la toile (qui vous scotchent au sol), des dragons qui veulent vous transformer en saucisse ou refermer leur gueule sur vous, de l’acide qui fait perdre l’adhérence et des éléments mobiles qui se déclenchent à votre approche.
Tous ces éléments donnent à Hot Wheels Unleashed une belle technicité au niveau de la conduite et un sacré challenge pour certaines courses. Le problème, c’est ce que les tests de collision sont parfois contestables et que les crises de nerfs ne sont pas loin. Le style étant loin du côté bon enfant d’un Mario Kart, vous aurez plus de mal à prendre avec philosophie la chute qui vous fait tout perdre à 50m de l’arrivée.
Le multijoueur dans le décor
Un mode splité deux joueurs vous invite à comparer vos performances à un ami posé juste à côté de vous sur le canap. Une initiative qu’il faut saluer tant le jeu convivial dans le même espace a décliné ces dernières années. Bien entendu, la présence d’un multijoueur en ligne est également au menu.
Après avoir voté pour le circuit qui vous plaît le plus, que ce soit l’un du jeu ou d’autres par les joueurs, c’est parti… pour la purge. Le code réseau ne lague pas, mais l’optimisation laisse très clairement à désirer. Soit les 11 autres joueurs sur la piste ont eu des soucis de connexion, soit les bots sont complètement aux fraises. En définitive, on constate qu’il n’y a que quatre ou cinq voitures qui roulent réellement. Les autres restent bêtement scotchées sur la ligne de départ et ne passent pas en fantôme. Du coup, elles deviennent des obstacles gênants et frustrants lorsqu’on repasse sur la ligne. Vraiment, Milestone ? C’était compliqué de retirer les véhicules inactifs ?
L’autre élément qui montre que le multi en ligne a été bâclé, se trouve dans le choix des circuits. S’il est tout à fait louable de retrouver les créations des joueurs, que font ces lignes droites de 10m à peine dans la liste ? C’est tout simplement une perte de temps ridicule. C’est vraiment dommage car avec sa technicité au niveau de la conduite, HW Unleashed avait même le potentiel de générer une communauté eSport active.
Avec quelques mois de développement de plus, ces quelques défauts auraient peut-être pu être effacés pour en faire réellement le jeu de course triple A qui avait été annoncé. En l’état, il se place plutôt sur le créneau des jeux qu’on fera avec plaisir, mais sans forcément sauter dessus au plein tarif.