Amateurs de pugilat virtuel, réjouissez vous, Guilty Gear Strive vient de débarquer sur les étals de vos revendeurs favoris sur PS4, PS5, PC et arcade, pour peu que la salle à côté de chez vous soit ouverte. On a joué aux deux versions consoles et c'est l'heure du verdict.
Ah, Arc System Works ! À la seule évocation de ce nom, une grande partie des fans de jeux de baston ont généralement un frisson qui leur parcourt l'échine. Guilty Gear, Blazblue, et surtout, une nouvelle formule graphique inaugurée avec Guilty Gear Xrd, puis portée avec brio dans Dragon Ball FighterZ et dans le génial Granblue Fantasy : Versus.
En plus de ce nouveau style graphique démentiel qui donne plus que jamais l'impression d'avoir un dessin animé sous les yeux, Arc Sys s'est en plus ouvert dans ses dernières productions aux joies du "combo facile" et de l'accessibilité à tous les joueurs, même les noobs. Et cela fonctionnait plutôt bien. Qu'en est-il avec Guilty Gear Strive ? Les graphismes sont-ils toujours aussi beaux ? Et surtout, le gameplay à la hauteur ? La réponse tout de suite !
Jeu animé
Déjà, en termes visuels, on en prend toujours plein les mirettes. Le Cel shading associé à de beaux modèles 3D fonctionne toujours et on a vraiment l'impression de voir un animé répondre à nos sollicitations, et quand les coups les plus puissants sortent, ou à la fin d'un round, la caméra se permet même des petits mouvements 3D autour des personnages du plus bel effet et toujours aussi classes. Si cette caméra est tout de même bien moins dynamique que dans FighterZ ou Granblue Fantasy Versus, ça fonctionne quand même très bien.
Aussi, on voit que les équipes d'Arc Sys se sont occupées de l'adaptation jeu vidéo de Kill la Kill puisqu'ils ont probablement piqué à cet animé le HUD délirant et bien souvent géant, prenant toute la place sur l'écran, comme lors d'un contre par exemple. Les dix arènes présentes possèdent toutes leurs charmes, et certaines ne manquent vraiment pas de fantaisie. La bande son métal est toujours bien présente et claque bien avec ses quelques morceaux chantés. Et si les héros habituels gardent leur costume de toujours, quelques petits changements ont été effectués, et par exemple, la main de votre serviteur, I-No, s'est clairement rhabillée et ne laisse plus apparaître autant de bouts de chair entre deux morceaux de latex, l'époque le voulant probablement, ce qui est loin d'être une mauvaise chose. Mais alors, moins de fan service et plus de baston ?
L'engrenage coupable
Si vous êtes un adepte de la saga, cet épisode pourrait bien vous surprendre : sans pour autant céder aux sirènes de l'auto-combo (il faudra tout rentrer dans le bon ordre et le bon timing !) La jouabilité globale à été simplifiée. Il y a toujours cette constitution de combos à base de cancels, de ruées, de défense instantanée ou de burst qui reste ultra complexe et profonde, mais pas mal de ces composantes ont été remaniées et simplifiées. Il existe toujours pas mal de possibilités différentes, mais moins d'options au final, et les retournements de situation sont plus faciles. Attention, Guilty Gear Strive reste un jeu ultra technique et profond, mais il s'en dégage un feeling différent, plus proche de ce qu'on peut avoir sur un Street Fighter V par exemple, car le rythme à lui aussi été légèrement revu à la baisse.
Au rayon des nouveautés marquantes, on notera tout de même la possibilité de casser l'écran dans les coins pour propulser son adversaire dans une autre partie de l'arène. Ces dernières sont d'ailleurs parfois bien exubérantes et devraient accueillir des combats acharnés. Alors oui, Guilty Gear reste un jeu très technique, mais quelque part, il s'est simplifié pour s'ouvrir au plus grand nombre. Les nouveaux apprécieront, les anciens enrageront probablement sur certains ajustements, mais au final, tout le monde devrait être satisfait.
Qui peut le moins...
S'il y a par contre un point qui prêtera vraiment à discussion et qui devrait mécontenter à peu près l'univers entier, c'est le contenu disponible au lancement. Déjà, en termes de modes de jeu solo, on est très loin de l'abondance : Arcade (avec des combats en coopération bordéliques au possible !), survival, versus, training, un vieux tutoriel tout pourri et un mode défi qui servira de tuto, mais qui est moins bien fichu que ce que Xrd proposait : l'accessibilité et le "guidage du noob" n'est plus à l'ordre du jour, et c'est dommage, car c'était une des forces du précédent épisode. Vous aurez un mode story, très bien fichu et très beau, mais uniquement composé de... cinématiques, sans aucun gameplay, et une galerie, au demeurant très complète. Voilà tout. En solo, vous aurez vite fait le tour de ce que Guilty Gear Strive a à proposer...
En ligne c'est un peu mieux avec un lobby toujours assez bien fichu, une habitude Arc sys, un netcode plus que fiable, des replays, des classements, et un système de rang défini au départ qui vous évitera de croiser les noobs au lancement du jeu, et d'affronter directement des joueurs de votre niveau. Il sera possible de faire une recherche rapide en attendant en mode training, pour ceux qui voudraient esquiver le lobby. Clairement, si le solo est léger, il y a aura de quoi passer un peu plus de temps connecté.
... Peut le moins
Sachez que le casting n'est pour l'instant composé "que" de 15 personnages. Des anciens, des classiques, des petits nouveaux super originaux mais aussi des "sophomores" apparus dans Xrd qui reviennent pour la seconde fois. C'est encore une fois un peu light (mais pas une surprise pour la première itération d'un nouvel Arc Sys) et si la quantité n'y est pas, la qualité, si. Un Season Pass (vendu pour la "bagatelle" de 30€, hum) ajoutera pas moins de 5 personnages, 2 stages et un chapitre bonus du mode histoire, il y a tout de même de quoi râler un peu.
Enfin, pour être plus spécifique, le jeu se comporte très bien sur PS5. Il y propose un 60 fps constant, même pendant les chargements qui se déroulent durant les cinématiques, et qui ne durent plus que 3 ou 4 secondes, un vrai plaisir. L'utilisation de la DualSense est par contre décevante, et la croix directionnelle ne fera pas de miracles.
Sur PS4, c'est un peu moins bon, le jeu étant bien évidemment moins lisse, avec une moins bonne résolution, un frame rate qui tousse à mort pendant les chargements, et pas mal d'aliasing. Les loadings sont aussi assez longs : 20-25 secondes pour un combat, avec toujours la peur que le jeu ait freezé. Enfin bon, cela reste parfaitement jouable, et malgré ses nombreux défauts, Guilty Gear Strive se pose d'emblée comme un des potentiels meilleurs titres de baston de 2021. Bon, maintenant, vous nous faites un BlazBlue avec la même formule ?