Presque deux ans après sa sortie au Japon, voici que débarque en Europe un petit nouveau dans la famille des "Monster Hunter Like", God Eater 2 Rage Burst sur PS4, PS Vita et PC. Mérite-t-il que l'on s'intéresse à son cas, ou se noiera-t-il dans la masse de ce type de jeux si prisés ces dernières années ?
Depuis que Capcom à ouvert la boite de pandore avec Monster Hunter, moult autres studios se sont engouffrés dans la brèche. Tecmo Koei et ses Toukiden, Square et son Final Fantasy Explorers, ou encore Sony avec Soul Sacrifice et Freedom Wars. Et c'est au tour de Bandai Namco de nous proposer aujourd'hui sa vision de la discipline, avec ce God Eater 2 Rage Burst, dont nous testons ici une version PS4. Si cet épisode ne sera que le second à voir le jour en Europe après Gods Eater Burst, il est en réalité le 4éme d'une série qui n'en comporte en fait que... 2. Je m'explique ! God Eater premier du nom a eu droit à une version upgradée, Burst, puis une autre, Resurrection, qui est en fait le dernier né de la série. D'ailleurs, bien que plus récent puisque sorti en 2015, ce dernier est offert en téléchargement bonus avec les copies neuves de God Eater 2 Rage Burst, et présenté sous forme de préquelle, alors qu'il est plus récent et comporte plus de nouveaux éléments ! Mais c'est bien sur GE2RB que Bandai Namco à choisi d'axer sa communication, et que nous testons donc aujourd'hui, ne faisant de Resurrection qu'un bonus à l'achat. Un choix assez stratégique plus que surprenant, il faut bien le dire, puisque vous achetez le 2, et qu'on vous offre celui qui peut être considéré comme le 3 !
Guet-apens pour vos sens
La première chose qui frappe lorsque l'on insère la galette du jeu dans sa PS4, c'est les nombreux défauts d'ordre technique qui vont gêner l'immersion dans cet univers pourtant si aguicheur. Avec en premier lieu des cinématiques mal compressées, au rendu assez dégueulasse dont on sent bien qu'elles Étaient à la base conçues pour le tout petit Écran de la PS Vita avant de se retrouver sur PS4. Il en va de même pour les graphismes, vraiment pauvres sur console de salon, dont on devine assez aisément encore une fois qu'il s'agit de ceux de la version PS Vita à peine lissés et adaptés. Les modèles 3D sont assez grossiers et ressemblent à ce qu'on pourrait trouver sur de la 3DS, avec beaucoup moins d'aliasing tout de même. Quant aux arènes... ce n'est pas non plus la grande joie, puisqu'elles ont clairement l'air de sortir tout droit d'un jeu PS2 avec des textures faiblardes et des volumes tout en rectangles. Ajoutez à cela des animations pas toujours naturelles et une caméra qui va avoir fortement tendance à pointer vers le bas lorsque l'on verrouille un ennemi... Pour éviter de trop subir ce triste spectacle visuel ? Qui sait. GE2RB est en tout cas très clairement à la traîne sur ce point par rapport à la concurrence.
Et si nous serons tous d'accord pour dire que l'aspect graphique d'un jeu peut cruellement nuire à l'immersion, mais que l'on peut passer outre si l'on arrive à trouver du plaisir (ce qui est plus ou moins le cas ici), il est un autre point sur lequel ce God Eater 2 Rage Burst m'a particulièrement déçu : la partie sonore. Passé la surprise de découvrir un jeu de cette catégorie entièrement traduit en Français, le premier réflexe du joueur adepte de productions nippones sera de vouloir passer les dialogues en Japonais... Eh bien ils ne sont pas présents ! À la place, nous avons des acteurs, probablement américains, dont on peut aisément reconnaître certaines voix niaises aux possibles, qui nous offrent une prestation allant du mauvais au médiocre. Et si seulement ce n'était que ça...
God Eater 2 Rage Burst est peut être en effet le jeu avec le plus mauvais mixage sonore qu'il m'ait été donné d'entendre. Si j'ai d'abord cru que cela était dû aux communications radio du jeu, finalement ce n'est pas le cas. C'est comme si toute la partie audio avait été enregistrée par un micro bas de gamme via les enceintes de votre vieille télé cathodique. Cela donne un effet affreux, et pas du tout immersif ! Les musiques sont pourtant de qualité, bien qu'assez mal gérées lors des combats, ces dernières pouvant s'arrêter dès que les ennemis sont au loin. Si le visuel s'avère assez décevant, c'est vraiment vos oreilles qui vont souffrir durant les nombreuses heures de jeu que le titre a à offrir.
Dévoreurs de dieux.
Et c'est vraiment dommage de partir sur ce constat d'échec sensoriel, car le jeu à de véritables qualités à faire valoir. Son univers post-apocalyptique tout d'abord, très riche, dans lequel l'humanité est presque éradiquée par de puissants monstres démoniaques, les Aragamis. Pour se défendre, les humains créent alors des unités d'élite, les "God Eaters", Équipés d'armes organiques qui fusionnent avec leur propriétaire, pour aller casser la gueule de ces monstres qui ont envahi notre monde. Ce pitch de départ est suffisamment qualitatif pour avoir donné naissance à un animé il y a quelques années de cela.
De plus, avec son charater design haut en couleurs, parfois teinté de fan service pour flatter la rétine de l'otaku, de véritables efforts ont été fournis pour proposer une mise en scène crédible et prenante lors des séquences de dialogues qui font avancer l'histoire entre deux sessions de chasse au monstre. Votre héros, à créer à partir de moult éléments de customisation, bien que muet, pourra ponctuellement s'exprimer via les quelques dialogues à choix multiples qui ponctuent ces phases à mi-chemin entre la cinématique et le visual novel. La narration est assez convaincante et politique : complots, sauvetages, tragédies et liens d'amitié sont au programme de ce que le scénario de God Eater 2 Rage Burst aura à vous offrir.
Entre deux missions, vous pourrez vous balader dans un hub classique et propre au genre du Monster Hunter-Like, converser avec vos partenaires, accéder à toutes les fonctions de craft et d'Équipement, mais aussi avoir accès à des bases de données, ainsi qu'un système de messagerie qui finit de renforcer la prestance de cet univers, toujours aussi agréable et complet. GE2RB n'a donc pas à rougir face aux mondes et scénarios solides proposés par d'autres titres tels que Toukiden ou Freedom Wars.
A fond la forme.
Il n'y a pas que sur le fond que le jeu se montre généreux, mais aussi sur la forme. Dans ses mécaniques de gameplay action tout d'abord. Après avoir choisi vos armes parmi plusieurs modèles disponibles, les combats peuvent se découper en trois phases. La première, un assaut frontal au corps à corps, où vous allez pouvoir accumuler de l'Énergie pour passer dans la seconde phase, durant laquelle votre arme divine va se transformer en gros canon géant (vous aurez préalablement chargé les balles élémentaires correspondant à la faiblesse de votre adversaires). Et une fois votre chargeur vidé, il faudra retourner au corps à corps pour refaire le plein. Il faudra en revanche verrouiller à nouveau les ennemis entre deux phases, puisque le passage en combat à distance annule la sélection. Mais je pinaille sur ce point.
Pour la troisième phase, votre arme pourra se transformer en un bouclier géant, qui permettra une défense solide en association à un dash des plus efficaces. Car oui, il faudra être très attentif, observer les patterns des adversaires et choisir le bon moment pour attaquer, sous peine de se prendre une grosse fessée de la part de monstres de plus en plus gros et dangereux au fil de l'avancée dans le jeu. Ajoutez à cela plusieurs subtilités telles que les liens avec vos co-Équipiers, qui vont permettre de lancer des attaques spéciales à distances bien douloureuses, et buffer vos mouvements et vos coups. Avec ce système, les combats se montrent très plaisants à jouer, bien que moins nerveux que ceux de Toukiden, avec qui GE2RB partage un système où l'on peut détruire différentes parties du corps de son adversaire pour looter certains éléments. Car comme dans n'importe quel MH-like, votre level up passera forcément par le craft de votre Équipement ! En plus d'un système classique à base de ressources pour la fabrication, s'ajoute un autre mécanisme d'insertion de compétences dans votre stuff, au préalable lootées aléatoirement sur des armes abandonnées à la fin de chaque mission. En plus de cette machinerie assez classique s'ajoute une autre subtilité avec les arts de sang, des compétences complémentaires qui se débloquent avec de l'expérience et qui peuvent aussi bien buffer vos attaques qu'en débloquer de nouvelles.
Ce God Eater 2 RB reste donc assez classique, mais très efficace, et propose un contenu conséquent qui aura largement de quoi vous tenir en halène une petite centaine d'heures pour les plus accros d'entre vous. Avec des fonctions online permettant d'accueillir 3 autres joueurs dans votre partie pour partager de grand moments de chasse à plusieurs, et même la possibilité de continuer sa partie entamée dans les transports en commun sur sa console de salon une fois rentré à la maison.