Dans la valse des rééditions de Final Fantasy VII, Final Fantasy IX, Final Fantasy X / X-2, et en attendant le remake de tous les fantasmes l'année prochaine, au tour de Final Fantasy VIII de revenir sur les plateformes les plus récentes dans une version remasterisée. Une véritable occasion cette fois, comparativement aux rééditions de FF7 et FF9, de découvrir ou redécouvrir cet épisode considéré parfois comme le plus faible du trio de Final Fantasy né sur PlayStation.
En effet, Final Fantasy VIII détonait dans la lignée de la saga japonaise, à travers deux éléments en particulier : la représentation réaliste de ses protagonistes (humains et aux proportions cohérentes) ainsi que les G-Forces, divinités associées aux personnages, dont l'apparition fit disparaître les points de magie. Et puis, bien entendu, Final Fantasy VIII faisait suite à la révolution Final Fantasy VII, premier contact spectaculaire avec le J-RPG pour toute une génération de joueuses et de joueurs occidentaux et plus généralement, épisode du passage à la modernité 3D d'alors pour la série. Pas simple de prendre la suite. La qualité réelle du titre, au fil des années, chacun a pu avoir l'occasion de la déterminer selon sa sensibilité aux nouveautés citées plus haut et sa propension à rentrer dans un récit dont le thème principal s'articule autour de la relation aux autres, de l'adolescence. Et si l'occasion n'avait jusqu'ici jamais été saisie, ce remaster encourage à le faire.
Retrouver ses vingt ans
Car c'est certainement dans sa meilleure version que se présente ce Final Fantasy VIII, agrémenté de nouveautés d'ordre pratique pour coller aux standards élémentaires de la modernité. Le récit, le contenu, reste lui le même que celui qu'on découvrait il y a deux décennies. Bien entendu, les modèles 3D jurent avec les textures 2D (qu'on aurait imaginé retravaillées également), il faut toujours valider trop de fois pour faire un choix dans des menus austères et gris, mais désormais, il est possible de désactiver les combats aléatoires, et cela sans limite, par simple pression des deux sticks quelque soit la plateforme. Quel bonheur. Les plus pressés pourront également choisir d'accélérer le jeu et de gonfler au max HP et barre ATB pour ne pas s'embêter, la version PC (non testée pour ce texte) proposant même quelques options de triche en plus. Bref, tout est facilité pour rentrer dans l'intrigue sans la pesanteur de l'époque, avec évidemment également, ce qui retient immédiatement l'attention, ce soin apporté aux modèles 3D, à travers les visages, l'aspect des personnages et de leurs invocations, juste ce qu'il faut sans trahir l'original... quoique ?
On regrettera juste que le même traitement n'ait pas été appliqué à l'ensemble des visuels, mais au final, on peut aussi y voir une patine nostalgique. Dans tous les cas, le contrat est rempli et au regard des arnaques habituelles des portages des jeux Final Fantasy, c'est un soulagement. De 20 euros.