Alors oui, on sait : 22 ans après sa sortie, voilà que le premier volet de Final Fantasy ayant fait sécession débarque enfin sur une console Nintendo. La belle affaire. Mais au-delà de nous rappeler que dans le petit monde du jeu vidéo, tout est définitivement possible, que reste-t-il de Final Fantasy VII dans cette version transportable comme pas deux ? Similaire à la mouture ressortie sur PlayStation 4 en 2015, Final Fantasy VII propose sans surprise sur Switch des polygones liftés comme jamais, qui tranchent avec les backgrounds 2D rendus quelque peu baveux par l'affichage moderne de ce portage. Le ratio non-modifiable est à l'image du RPG : chiche en paramètres, bien que tous les bonus automatisés soient évidemment de retour, histoire de ne pas perdre cette fois d'innombrables heures à leveler son équipe. Les joueurs pressés pourront donc esquiver les combats aléatoires, multiplier leur vitesse par trois (et profiter d'un frame-rate rehaussé), ou balancer une Limite à chaque tour. Et c'est très bien ainsi.
Quel dommage qu'un effort n'ait en revanche pas été entrepris pour moderniser la localisation française, toujours hésitante, parfois bancale, voire incompréhensible et s'affranchissant régulièrement des règles établies d'un texte correctement rédigé. Et dans la catégorie "comment diable est-ce encore possible ?!", sachez que le bug des musiques propres au portage PlayStation 4 n'a pas été corrigé sur cette première version, puisque les somptueuses et intemporelles compositions du maître Uematsu se réinitialiseront systématiquement après chaque affrontement... Non ?! Si. Mais que les nostalgiques et autres curieux à la bourre se rassurent : plus de deux décennies plus tard, les sensations s'avèrent (presque) intactes, et le scénario qui paraît aujourd'hui un brin naïf suffit à replonger tête baissée dans cette aventure légendaire sans même s'en rendre compte. Mais la sensation de voir un si grand jeu balancé sans égard envers ses finitions sur l'eShop risque assurément d'en décontenancer plus d'un, à raison.