Nous avons donc eu l'opportunité de tester Evil West donc on avait déja réalisé une preview il y a quelques mois. Toujours aussi positif après de longues heures de jeu ?
Evil West est un jeu qui comme son nom l'indique se déroule dans ce que l'on appelle communément au cinéma le Weird West, un genre hybride entre le western pur et le fantastique, voir l'horreur. Savant mélange donc qui a de quoi mettre l'eau à la bouche si l'on a un tant soit peu d'affinité avec tout le folklore de la Conquête de l'Ouest comme votre humble serviteur.
Un véritable nanar comme on les aime
Car Evil West n'est rien de plus que Clint Eastwood chez Dracula ou Van Helsing chez les cowboys selon votre vision des choses. Dans ce jeu qui dit tout dans son titre, on se retrouve dans un Ouest américain, gangréné par les forces du Mal dans lequel vous allez devoir faire la chasse aux monstres et notamment aux vampires. Vous y incarnez un chasseur du nom de Jesse Rentier, travaillant pour l'Institut Rentier, sorte de Ligue des gentlemen extraordinaires qui a pour objectif de combattre la mal partout où il se trouve. Malgré ce contexte alléchant, la force du jeu ne réside clairement pas dans son scénario qui tient sur un timbre poste. Globalement la narration est digne d'un nanar avec des personnages caricaturaux au possible tout le long de votre aventure. Mais l'ensemble est malgré tout totalement assumé par le studio Flying Wild Hog qui nous a déjà régalé avec Shadow Warrior qui possède exactement les mêmes codes.
Un monstre de puissance
La différence notable avec cet autre titre du studio polonais, c'est qu'il s'agit dans le cas présent d'un shooter à la troisième personne et non d'un FPS. C'est notamment dû au fait que de nombreuses phases de combats peuvent se dérouler au corps à corps (l'un n'empêche pas l'autre direz-vous) et que le mode TPS permet de rendre l'ensemble un peu plus épique. Car outre des fusils et des arbalètes, notre cher Rentier peut aussi se défouler sur les ennemis directement avec ses poings ou encore avec des griffes métalliques comme Wolverine. Clint Eastwood oui, mais boosté façon Schwarzenegger comme dans Conan. Notre héros est une véritable bête qui peut utiliser de nombreuses compétences comme l'électricité pour dérouiller au mieux la vermine vampire et démoniaque (loups garous, insectes géants, etc). Cela fonctionne simplement si les jauges correspondantes sont chargées (via un cooldown donc). La sensation de puissance est d'autant plus palpable que le jeu ne comporte aucune jauge de stamina, votre personnage est donc quasiment inarrêtable et toute la difficulté repose sur le système de feinte, d'esquive et de combos. Lors d'une altercation avec un adversaire, des flèches rouges et jaunes autour du héros indiquent quels sont les adversaires proches qui tentent une attaque. De quoi vous laisser un peu le temps de vous préparer.
Du combat à distance un peu moins fun
Outre sa puissance au corps à corps, Rentier se la joue aussi John Wick avec de grosses compétences avec les armes à feu (dans le sens le plus pur du terme avec aussi l'utilisation d'un lance-flamme). Fusil de précision, fusil de chasse, gros revolver, tout l'arsenal y passe pour tuer vos ennemis. On regrette par contre ici qu'il n'y ait pas un système de recharge des armes, à l'instar de vos coups au corps à corps, tout se recharge via une jauge. C'est quand même très limite et frustrant pour un jeu de ce type avec une grosse notion de shoot. De ce fait, les gunsfights avec les humains n'ont pas beaucoup de saveur et on perd là une bonne occasion de rendre hommage au genre western. C'est très regrettable. C'est d'ailleurs sûrement pour cette raison que c'est le corps à corps qui est fortement encouragé dans Evil West avec de nombreuses compétences comme la possibilité de se téléporter sur l'adversaire pour lui asséner un coup fatal, entre autres choses. Les armes à distance sont en fait très secondaires. Navré pour les amateurs de shooters ou fans de Western spaghetti.
Un visuel de qualité
Techniquement et artistiquement, c'est une réussite et on est un peu dans le même contexte que Shadow Warrior à ce niveau, à savoir des combats tout le temps, sans arrêt, et à grande vitesse qui ne donnent de toute façon pas vraiment le temps de s'attarder sur les détails des décors et de votre environnement. C'est en tout cas très convaincant, notamment avec un beau bestiaire qui permet de varier le plaisir des rencontres et des combats. C'est sale c'est moche, c'est dégoulinant, bref c'est ce que l'on attend des monstres. Mention spéciale à la gestion du sang, que les amateurs de gore se rassurent, il y a de l'hémoglobine en cubi.
Un bon dosage de difficulté
Evil West est un beat’em up 3D assez simpliste dans sa forme qui ne vous demandera pas de faire des allers-retours ou de vous casser la tête dans de l'exploration en vous proposant plusieurs chemins possible, puisque le jeu est la définition même de la linéarité. Vous avez un chemin tout tracé et nul question d'en sortir, c'est presque à ce niveau un jeu sur rail et c'est dommage. On aurait pu penser que le contexte du western était une bonne occasion de proposer au joueur de grands environnements avec des chemins de traverse. La partie RPG est elle aussi réduite à son strict minimum, ne vous attendez pas à passer des heures dans les menus ou dans votre inventaire. Vous débloquez rapidement une compétence de manière limpide et vous retournez tabasser du montre. Pas de chichi, les descriptions sont minimaliste et l'action (et la violence) est le centre névralgique d'Evil West.
On saluera la présence de nombreux boss et mini-boss qui sont un véritable plaisir avec de beaux pics de difficulté, le studio n'hésitant parfois pas à vous en faire affronter plusieurs à la fois. À ce titre, quatre niveaux de difficulté sont disponibles et il faut compter une dizaine d'heures de jeu en moyen. Le jeu n'est ni trop simple ni trop complexe, il dose parfaitement sa difficulté, cela en fait d'autant plus un jeu qui ne réclame pas trop le travail des méninges.