Depuis plusieurs mois déjà, l'envie de remonter dans l'octogone se faisait sentir. Electronic Arts a encore une fois répondu présent en nous livrant EA Sports UFC 3. Cette itération est-elle aussi solide qu'il y parait ? A-t-elle autant de qualités que ses prédécesseurs ? La réponse dans ce test.
A priori, si vous lisez ce test, vous connaissez déjà, au moins un peu, la discipline. Mais pour les quelques néophytes qui traîneraient par ici, sachez qu'UFC est l'acronyme de "Ultimate Fighting Championship". Une organisation d'arts martiaux mixtes (boxe, ju-jitsu, karaté...) créée en 1993 et présidée par le désormais célèbre Dana White.
Quelques règles sont à connaître comme la durée des combats. Un affrontement de championnat se tient en cinq rounds (trois pour un match normal) et chaque round dure 5 minutes, avec des coupures d'une minute de repos. En outre, il est interdit de mordre, de tirer les cheveux, de porter un coup dans les parties intimes, de taper à la gorge ou encore de pincer ou arracher la chair de votre adversaire. Il existe une multitude d'autres règles, l'UFC est très encadré et souhaite avant tout préserver l'intégrité de ses combattants, même si les matchs paraissent très brutaux.
Bref, vous voilà un minimum informés. Mais revenons donc à EA Sports UFC 3. N'y allons pas par quatre chemins : nous avons là un titre satisfaisant, dans la droite lignée de ses aînés, et tout comme EA Sports UFC 2, le jeu vous tiendra en haleine un bon moment. Quant à la refonte du mode Carrière, elle vaut à elle seule son pesant de cacahuètes.
C'est pas fini tant qu'il n'y a pas eu la cloche !
EA Sports UFC 3 est avant tout une simulation de combat. L'important réside dans la modélisation des combattants, le réalisme des coups portés et le degré de détails apporté. De ce côté-là, le titre d'Electronic Arts remplit toujours aussi bien son contrat. Le moteur maison, Ignite, s'en sort très bien. C'est fluide. Sur plus d'une centaine de combats, aucun problème n'a été à déplorer. L'ajout de la technologie "Real Play Motion" (nouveau système d'animation d'Electronic Arts) permet d'obtenir des frappes et des combos encore plus réalistes. Les K.O. sont toujours impressionnants et les combats d'une grande intensité.
D'ailleurs, parlons plus en détails des combats. Certes, le réalisme est au rendez-vous, mais nous pouvons tout de même déplorer la relative lenteur des combats debout, accentuée par la lourdeur des déplacements. Que ce soit avec des poids plumes ou des poids lourds, le ressenti est le même dans les mouvements (les coups, eux, n'ont en revanche pas le même impact d'une catégorie à l'autre).
Tout le gameplay repose sur la patience. L'attente du moment opportun pour porter un coup fatal. Vous pouvez vous ruer sur l'adversaire, mais attention : vous ne tiendrez pas deux rounds si son niveau est élevé. Car l'endurance joue un rôle crucial : plus vous portez de coups, plus celle-ci baisse, et plus elle baisse, moins vos frappes font de dégâts. De plus, un coup porté à l'adversaire vous fatiguera moins qu'un coup porté dans le vide. Frapper comme un dératé n'est donc pas une bonne stratégie. Il faut tourner autour de votre adversaire, vous protéger, esquiver et porter un jab pour enchaîner ensuite sur un combo, afin de déstabiliser votre opposant.
Il faut aussi varier les coups. En effet, le joueur ne dois jamais hésiter à frapper la tête, mais aussi le ventre ou encore les jambes, pour maximiser les dégâts. Il ne faudra cependant pas lésiner sur les grosses frappes pour chercher le K.O. Les combats eux-mêmes sont loin d'être spectaculaires, mais les knockout le sont.
Autour des combats, il y a l'arbitre et les spectateurs présents sur place. Les concernant, les modélisations sont correctes. On y fait cependant très peu attention, le combat et l'envie de gagner concentrant votre attention. Cela contribue tout de même au renforcement de l'immersion. Sinon, on retrouve évidemment tout ce qui fait la sève d'un véritable combat de MMA : l'introduction des matchs, l'ambiance, les règles présentées par l'arbitre et les fins de matchs. Tout y est.
UFC 3 tient également la route graphiquement. Certes, le gap n'est pas aussi impressionnant que celui vécu de UFC 1 vers UFC 2, mais le rendu global est très abouti. Et aucun problème d'aliasing n'est à déplorer comme ce fut le cas pour son aîné. Pas de baisse de framerate à signaler non plus. Le titre repose sur des bases très solides et ne cesse de les consolider à chaque itération.
Mon ring, c'est la rue
Mais revenons au gameplay d'UFC 3. Sans trop entrer dans les détails, vous retrouverez du combat debout (pieds, poings), du clinch, du grappling et des soumissions. Si l'on a joué aux épisodes précédents, on se retrouve avec avec les mêmes phases au sol, soumissions et takedown.
UFC 3 se veut plus nerveux dès lors que le combat bascule au sol. Déstabiliser l'adversaire, le fatiguer et terminer en "ground & pound" (ou soumission) sont les règles élémentaires à maîtriser, sous peine de souffrir d'un réel handicap durant les affrontements. Je ne vais pas détailler le striking, car tout a déjà été dit plus haut, mais globalement le gameplay n'a pas bougé. Cependant, plus un combat s'éternise, plus vos combattants auront des séquelles plus ou moins marquées. Hématomes, arcades sourcilières ouvertes, plaies... autant de choses que l'on retrouve dans un vrai combat digne d'une retransmission télé.
Le HUD, lui, a fait peau neuve, celui-ci se décline sous forme de jauges se vidant au fil des coups. Il y a une jauge pour la tête, une autre pour le corps, la jambe droite et la gauche. Si l'une de ces jauges se vide entièrement, alors c'est le KO assuré. Pour éviter cela, il faut bien évidemment se protéger. Deux protections sont possibles : celle de la tête et celle du corps (abdomen et jambes). Les amateurs de la série restent en terrain connu. Pas de véritable changement encore une fois, EA reste sur ses bases et a sans doute préféré peaufiner d'autres aspects du jeu comme le mode Carrière ou Ultimate Team.
Le mode Carrière, si vous ne le connaissez pas, vous permet de créer votre ultimate fighter de bout en bout, pour le faire évoluer jusque dans la cour des grands. Vous commencerez par des combats du côté de la WFA (World Fighting Alliance) pour ensuite évoluer vers l'UFC. Bien évidemment, le but est de devenir un grand champion. Les combats à eux seuls ne seront pas les seuls moteurs, puisqu'il faut aussi être présent sur les réseaux sociaux comme Twitter, Twitch etc. Cela ayant pour but de promouvoir votre carrière et ainsi accéder au titre.
Pour autant, faire palabre sur les réseaux sociaux ne fait pas de vous un combattant digne de ce nom. L'entraînement lui aussi est vital. Pour le coup tout est à disposition pour réussir : abonnement à la salle de sport, cours de lutte, de frappe, tapis de courses... Tout cela permet d'élever son niveau et de muscler son jeu. Des statistiques sont d'ailleurs présentes afin de constater ses points forts et faibles.
Le système de rivaux est particulièrement intéressant. Ces derniers n'hésitent pas à vous charrier et pimenter l'avant-combat, afin d'ajouter un enjeu à la rencontre. Le tout est porté par une mise en scène proche de ce que l'on retrouve à la télévision américaine. Votre carrière est d'ailleurs suivie par Dana White et "retransmise" à la télévision par le biais de la journaliste américaine Megan Olivi.
En bref, le mode carrière a donc bénéficié d'une attention particulière de la part d'EA Sports. Le réalisme y est poussé à l'extrême. Vos combats à eux seuls ne forgeront pas votre carrière et il, faudra bien penser les choses également en dehors de l'octogone.
L'équipe ultime !
L'Ultimate Team était l'atout charme d'UFC 2. Le mode issu de FIFA fait donc logiquement son come-back. S'il vous est déjà familier, alors une fois de plus vous ne serez pas dépaysés : Electronic Arts maîtrise ce mode de jeu à la perfection. Dès le début, vous obtiendrez des packs starters afin de commencer vos combats. Pour les non-initiés, un tutoriel est bien sûr présent, vous indiquant d'ouvrir votre pack de départ, d'ajouter un combattant à votre équipe ou encore de terminer un combat...
Dans les packs vous retrouverez des combattants, des prises, des atouts / boosters... Bien entendu, vous ne pouvez pas garder votre fighter indéfiniment. Il vous faut, tout comme dans FIFA, signer des contrats or ou bronze (6 ou 12 matchs).
Vous aurez plusieurs catégories de combattants disponibles :
- Poids légers
- Poids moyens
- Poids lourds
- Poids bantam féminin
Vous ferez donc votre roster suivant les cartes que vous obtiendrez. Vous avez le choix de combattre en solo ou en ligne, pour ainsi remporter des packs. Notons qu'UFC 3 est assez généreux et ne pousse en aucun cas à l'achat. Même si les boosters ont tendance à déséquilibrer les matchs. Un adversaire qui aura un atout lui permettant d'améliorer sa puissance encaissera mieux que vous si vous n'en êtes pas équipé. Vous ne serez donc pas poussés au paiement, car le dur labeur est toujours récompensé, mais les joueurs qui mettront la main à la poche pourront quand même avoir l'ascendant sur les matchs. Une rencontre pourra être perdue du fait que votre opposant aura un atout lui conférant une résistance accrue. Peut-on parler de déséquilibre ? Difficile à dire, sachant qu'en mode "gratuit" vous aurez vous aussi accès à des atouts dans les packs.
Et le multijoueur dans tout ça ?
Côté jeu en ligne, dans des conditions normales UFC 3 reste fluide, mais tout peut varier en fonction de votre connexion et celle de votre adversaire. De manière générale en tout cas, le système de matchmaking est réussi. Vous ne tombez pas contre des monstres, mais bel et bien contre des gens de votre niveau. Pour ma part, dans la majeure partie des cas, les combats se faisaient au striking. Rares sont les joueurs m'ayant poussé au takedown et à la soumission. Mais je n'ai pas eu de problème pour trouver des joueurs, et cela quelle que soit la catégorie de poids. Tout se fait très facilement, je n'ai rencontré aucun bug m'empêchant de combattre durant le test. Bref, le titre délivre une expérience multijoueur de qualité.
Costaud, mais pas dénué de points faibles...
EA Sports UFC 3 reste donc très solide et dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Les fans de la discipline retrouveront un titre de bonne facture. Cependant, en termes de gameplay pur, cela n'a guère évolué. Electronic Arts a recyclé ses mécaniques de jeu sans y adjoindre le vent de fraîcheur attendu. On reste en terrain (trop) familier, même si le jeu gagne en rythme par rapport au deuxième épisode, qui manquait de punch dans les frappes.
Par ailleurs, force est de constater que l'IA laisse à désirer. Ne jouez pas en normal et privilégiez un mode de difficulté plus élevé, car sinon vos adversaires auront tendance à rester collés à vous en attendant que les coups pleuvent. Rares sont les cas où l'IA pousse à la soumission.
Il y a aussi un déséquilibre pouvant se creuser suivant les caractéristiques des combattants : si un fighter a des statistiques très élevées en soumission ou en frappe, cela pourra créer une difficulté plutôt déconcertante par moments. Autre point décevant, surtout pour les débutants : sortir d'une prise de soumission relève tout simplement de l'exploit. Il n'est pas impossible que cela en rebute plus d'un...
Pour conclure, UFC 3 est donc toujours aussi solide mais souffre néanmoins un bon nombre de points négatifs qui entachent l'expérience de jeu, créant de la frustration durant les combats. Tout comme son aîné, cette frustration risque fortement de laisser place à la lassitude au fil des combats, même si le multijoueur pourra réhauser quelque peu le tout grâce à son matchmaking intelligent.