Pour les fans de Dragon Ball Z, la sortie d'un nouveau jeu de combat en 2D basé sur la licence est toujours un événement. Dragon Ball Z : Extreme Butôden, avec ses gros sprites très travaillés, a logiquement attiré l'attention des fans dès son annonce. Mais rapidement, le concept des personnages de soutien venant combler le roster a calmé leurs ardeurs. Maintenant que le jeu débarque en Europe, le temps du verdict est arrivé. Le jeu de Bandai Namco Entertainment est-il l'incontournable que les fans de DBZ attendent depuis des années ? Les choses ne sont malheureusement pas si simples que ça.
Lorsque les premières informations au sujet de Dragon Ball Z : Extreme Butôden ont commencé à sortir du Japon, les fans de la licence se sont immédiatement mis à rêver du jeu de combat Dragon Ball ultime en 2D. En effet, les articles et images du jeu laissaient entendre qu'en plus de mettre en scène de magnifiques sprites 2D, il proposerait plus de 100 personnages, images à l'appui. Mais il s'est rapidement avéré que la grande majorité de ces personnages ne seraient pas jouables et qu'ils serviraient uniquement de soutien temporaire en plein combat. Dans le jeu final, le roster de Dragon Ball Z : Extreme Butôden ne permet donc d'incarner que 25 personnages. Et comme le titre ne laisse pas aux protagonistes la possibilité de se transformer à loisir, les joueurs se retrouvent avec un roster dans lequel figurent quatre versions différentes de Goku, quatre Gohan, deux Vegeta, etc. Forcément, ça prend de la place. Même si ces 25 personnages sont très réussis visuellement, cela fait peu. Surtout quand on a à l'esprit que le roster de Dragon Ball Kai Ultimate Butôden sorti sur les DS japonaises en 2011 disposait de 38 personnages jouables. Qui plus est sans compter les différentes transformations.
Ces 25 personnages mis à part, le reste de la distribution est donc composée de personnages de soutien. Ces derniers sont à débloquer au fur et à mesure dans les différents modes de jeu et ne servent pas tous de la même manière. Certains gênent l'adversaire (les cris de Chichi recouvrent l'écran par exemple), d'autres l'attaquent (Paikuhan envoie une attaque de ki), d'autres aident le joueur (le Grand Chef Namek augmente de manière temporaire les capacités du joueurs)... Très bien animés et dessinés eux aussi, ces personnages de soutien sont un plaisir à débloquer et à utiliser en combat. Il y a par ailleurs un petit côté Pokémon (attrapez-les tous !) dans la collection de personnages de soutien. Il est cependant regrettable de ne pas avoir le choix entre les utiliser comme personnages de soutien et comme protagonistes jouables à part entière. D'autant plus que, comme vous le verrez plus loin dans ce test, la faiblesse du roster a un impact négatif sur les modes scénarisés du jeu.
Mode histoire à l'ancienne
En termes de modes de jeu, en dehors des classiques (versus, combat par équipes) les joueurs de Dragon Ball Z : Extreme Butôden passeront la plupart de leur temps sur trois modes : Histoire Z, Aventure, et Championnat du Monde Extrême. Lorsque le mode Histoire Z est lancé pour la première fois, il raconte - ou plutôt résume de manière très succincte - l'histoire de Dragon Ball Z. En effet, difficile de revenir convenablement sur les différents chapitres de l'histoire créée par Akira Toriyama avec si peu de personnages jouables. Une fois ce scénario comprenant dix combats terminé, en quelques minutes, d'autres histoires alternatives (une avec Krilin pour héros, une autre mettant en avant Vegeta, etc.) sont débloquées. Là encore, les combats s'enchaînent rapidement et ce ne sont pas les séquences de dialogue entre les combats qui incitent à s'attarder sur ces modes. En effet, il est question d'images fixes, de textes (au sens parfois douteux) et de quelques mots et cris poussés par les doubleurs japonais de Dragon Ball Z. Les dialogues ne sont malheureusement pas lus dans leur intégralité par les célèbres voix de l'anime.
En parallèle à ce mode Histoire Z se trouve donc le Mode Aventure. Ce dernier raconte une histoire inédite se déroulant après Dragon Ball GT dans laquelle Goku doit réunir les Dragon Balls ultimes et se débarrasser de tous ses ennemis une nouvelle fois revenus à la vie. En termes d'originalité et de qualité, le scénario de ce mode est plutôt pauvre. Pour ce qui est de la mise en scène, les choses sont malheureusement aussi limitées que dans le mode Histoire Z. Et là encore, l'absence de personnages jouables se fait cruellement ressentir et donne lieu à des incohérences parfois justifiées de manière risible (comme les raisons du retour à l'enfance de Gotenks par exemple). Dans ce mode, le joueur a, si ses performances sont suffisamment bonnes, la possibilité de débloquer des personnages de soutien supplémentaires. Le niveau d'exigence étant assez élevé, récupérer tous les personnages et bonus demande de la pratique et du temps (à noter qu'un système de boutique permet d'acheter des objets qui améliorent pendant quelques instants les statistiques des personnages).
Patience et longueur de temps...
Terminer une première fois le Mode Aventure donne accès au mode Championnat du Monde Extrême. Ce dernier propose de prendre part à des affrontements à la difficulté corsée contre des équipes de personnages thématisées (ce qui n'est pas sans faire penser au mode SP Battle de Dragon Ball Z : Idainaru Dragon Ball Densetsu). À travers ses différents modes de jeu, Dragon Ball Z : Extreme Butôden incite le joueur à s'améliorer. La difficulté de certains affrontements et objectifs pourrait cependant faire peur à certains joueurs occasionnels principalement attirés par ce titre parce qu'il s'agit d'une adaptation de Dragon Ball Z.
Au sujet du gameplay, Dragon Ball Z : Extreme Butôden confirme la bonne impression qu'il nous avait faite lorsque nous nous étions essayés à sa démo japonaise. Il est toujours question d'affrontements dans lesquels il est possible de réaliser divers variantes d'équipes allant du 1 contre 1 au 3 contre 3, en passant par le 1 contre 3 ou le 3 contre 2. Le joueur dispose de six cases et 35 points Dragon Power (DP) pour composer son équipe. Chaque personnage jouable occupe deux cases, tandis que les personnages de soutien se placent sur une seule et unique case. Sachant qu'à chaque personnage et personnage de soutien correspond un nombre de points DP (plus le personnage est puissant plus ce nombre augmente), le joueur peut composer son équipe librement tout en tenant compte des limites de place et de points DP.
Bien évidemment, il est plus que probable que des experts en jeux de combat ne soient pas convaincus par ce nouveau titre d'Arc System Works, mais comme tous les amateurs de jeux de combat et les fans de DBZ ne participent pas à l'EVO chaque année, il est possible de dire que le système de jeu d'Extreme Butôden fonctionne bien. La prise en main du jeu se fait immédiatement et il est possible de s'amuser très rapidement avec le jeu. En revanche, réaliser des combos sophistiqués qui utilisent les attaques spéciales, les rebonds contre les bords de l'aire de jeu, les changements de personnages, ou encore les personnages de soutien demande une certaine pratique, un bon sens du timing, mais surtout beaucoup d'entraînement. Le jeu donne la possibilité de réaliser des combos extrêmement longs et spectaculaires, et parvenir à en placer est véritablement gratifiant. Certains objectifs du Mode Aventure demandant de réaliser des combos de plusieurs dizaines de coups, il va falloir s'accrocher. Vues les qualités indéniables du jeu, il est vraiment dommage qu'Arc System Works et Bandai Namco n'aient pas été plus loin avec le roster et les modes Histoire du jeu. Les fans de l'oeuvre d'Akira Toriyama peuvent malheureusement continuer de rêver du jeu de combat DBZ en 2D parfait.